la fidélité: CÉDRIC KLAPISCH
ui aurait prédit, il y a vingt ans, le succès de ? “Les étudiants Erasmus qui ne semblaient intéresser personne, s’amuse Cédric Klapisch. Je me suis trompé. Et c’est plutôt pas mal! Un film, c’est toujours un pari.” Son nouveau long-métrage, ne fait pas exception à la règle et pourtant, sa réussite est dont il signe aussi la musique. “Ce film n’aurait pas eu lieu sans la crise sanitaire, explique le réalisateur. En temps normal, tous les gens ou les lieux liés à la danse ne sont pas disponibles pendant deux mois d’affilée. Donc j’ai écrit vite, isolé durant le confinement, mais avec cette lumière au bout du tunnel.” La passion pour la danse de Klapisch, déjà auteur d’un documentaire sur Aurélie Dupont (2010), remonte à ce moment. Et cette histoire de blessure, il l’a entendue cent fois. “Quand on mène une vie exaltante liée à ses capacités physiques, analyse-t-il, dès qu’il y a un arrêt brutal qu’on ne peut contrôler, surgit cette angoisse du temps passé à mettre son corps au point… et qui peut remettre en question l’essence de sa vie. est une métaphore du combat qu’on mène tous les jours pour lui donner du sens, qui dépasse le prisme de la danse.” Ce récit de la résilience est récurrent chez Klapisch. Tour à tour réalistes et fantasques, souvent les deux, ses films font de lui l’un des cinéastes français les plus aimés de l’Hexagone, et pas seulement. Depuis sa sortie, a fait le tour du monde et a connu deux suites, et Actuellement, se tourne une série de huit épisodes de 52 minutes pour Amazon, avec Romain Duris, Kelly Reilly, Cécile de France, Kevin Bishop et Barnaby Metschurat. Si le projet a été pensé comme “un portrait de la jeunesse européenne d’aujourd’hui, plus concernée, plus militante” que celle brossée par Klapisch au début des années 2000, c’est une nouvelle occasion de retrouver ceux qu’il a vu grandir. Car il possède une conception haute-fidélité du travail, auprès d’acteurs tels Duris, François Civil, Pio Marmaï… “J’aime créer des situations inédites avec ceux que je connais, car chacun sait où il va. Mais j’aime aussi les rencontres: dans outre Marion, il y a Denis Podalydès et Muriel Robin…” Depuis son intervention dans la première saison de Klapisch semble avoir pris ses marques au sein du petit écran: “Dans la série, il y a ce plaisir narratif des longues histoires, un rapport différent à la durée et aux personnages, mais la réalisation est moins longue que dans un film où chaque détail compte, où l’on met du temps à fabriquer des images. C’est comme le prêt-à-porter et la haute couture, et c’est impossible de choisir entre les deux!” Pour reprendre le titre d'un de ses films: ni pour ni contre (bien au contraire).
