EN 10 DISQUES, UNE INVITATION AU VOYAGE POUR…
« Ah ! je ris… » Gounod, Marguerite au miroir, le rire est dans les mots, mais la musique ? Interjection tenue sur un long trille que clôt une petite fusée en doubles croches liées – sans les notes piquées d’une hilarité ostensible. Y pourvoira Manon chez Massenet, prétendant mourir un jour « dans un éclat de rire », avant d’ouvrir l’éventail du style pour évoquer, dans son Fabliau, l’écho des bois qui riait avec elle. Le soprano riant, rieur, est aimé des galanteries françaises. Contre les larmes de Charlotte, Sophie dans célèbre un rire-oiseau, et sa voix s’envole. Mais quand Thérèse, devenue Tirésias, sent et voit ses tétons (« oiseaux de ma faiblesse ») s’envoler, Poulenc lui offre un rire en cascade, jubilation profonde. Cependant, les surent y faire, conscients pourtant que rien n’est pire qu’un chanteur qui s’esclaffe en laissant l’auditeur froid.
