
Comme toutes les religions, l’islam a été au cours de sa longue histoire tantôt ouverte tantôt rigoriste, nourrissant à la fois une spiritualité conviant un message de concordel’on découvre qu’à l’image des sources de toutes les religions abrahamiques, celles du Coran sont orales, et que les intermédiaires entre les « dits du Prophète » – ou – et les premiers compilateurs particulièrement nombreux. S’agissant, par exemple, de l’un des principaux recueils de traditions prophétiques, le Sahih Muslim, l’érudit Ibn al-Hajjaj, qui le composa au ix siècle, fait état d’une chaîne de pas moins de sept rapporteurs entre le Prophète et lui, sur environ deux siècles ! Quant au cet « effort dans la voie de Dieu », Tolan nous apprend que la distinction qu’il trace entre le les territoires soumis au pouvoir musulman, et le domaine de l’infidélité, est absente du Coran et ne s’est imposée qu’à l’époque omeyyade. En nous dressant le portrait d’un Jésus (« le messie ») créant dans le Coran un oiseau à partir de la glaise, Tolan nous fait par ailleurs comprendre combien les traditions postbibliques, chrétiennes, juives et coraniques puisent dans un même fonds. Éclairante et passionnante, cette somme est à ranger au côté des ouvrages de Prieur et Mordillat sur la Bible.