Mélenchon à Matignon, un château en Espagne

Aux derniers jours de la campagne des législatives , Jean-Luc Mélenchon n’avait qu’une anecdote à la bouche. C’était 1917, la révolution bolchevique. « Lénine et Trotski étaient couchés par terre et le premier dit à l’autre : “Es schwindelt ! Ça tourne !” » racontetil pour imager le vertige dont il dit être envahi. Le troisième homme de l’élection présidentielle n’a toujours pas touché du doigt son Graal (l’Elysée), peutêtre ne le toucheratil d’ailleurs jamais, mais il savoure : à la faveur d’une formule magique « Elisezmoi Premier ministre » – aussi absurde constitutionnellement que réussie médiatiquement –, il est revenu au centre du jeu politique. Sa Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes) arrive au coudeàcoude avec les candidats Ensemble ! de la majorité présidentielle, au premier tour d’élections législatives marquées par une abstention historique.