Catherine II redessine la carte
Pierre le Grand l’a rêvé, Catherine II la Grande l’a fait. Sous son règne (1762-1796), l’Empire se modernise et la surface de la Russie s’agrandit d’un tiers, grâce notamment au dépeçage de la Pologne et à l’annexion de la Crimée. Étrange destin que celui de cette modeste princesse allemande arrivée à la tête de l’Empire russe par un coup d’État, qui revendique l’héritage du plus célèbre des Romanov et n’a de cesse d’incarner la grandeur de son pays d’adoption. La France, avec qui elle tisse des liens forts, la considère comme un « despote éclairé ». Une vision que ne partagent pas les Ukrainiens. Ils payent en effet au prix fort sa politique de centralisation, qui signe la fin de l’autonomie cosaque et va s’étendre aux nouveaux territoires conquis à l’ouest sur la Pologne et au sud sur le littoral de la mer Noire, rebaptisé Nouvelle-Russie. L’Empire assoit sa mainmise sur l’Ukraine…
DE LA JEUNE SOPHIE À LA GRANDE CATHERINE
En 1745, la jeune Sophie d’Anhalt-Zerbst est mariée à Pierre, neveu de l’impératrice Élisabeth I , choisi pour succéder à cette écrira-t-elle dans ses mémoires. L’héritier du trône s’attire quant à lui des inimitiés en affichant sa sympathie pour les Prussiens ; lorsqu’il succède à Élisabeth sous le nom de Pierre III le 5 janvier 1762, sa politique proprussienne et ses rapports tendus avec l’Église orthodoxe achèvent de le rendre impopulaire. Au bout de six mois, Catherine renverse son mari par un coup d’État mené par son amant Grigori Orlov. Pierre III est assassiné quelques jours plus tard… , rapporte Pierre Gonneau, professeur en histoire et civilisation russe à Sorbonne Université.
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