IL Y A CINQUANTE ANS, en avril 1972, le Grateful Dead débarque pour évangéliser les foules hérétiques du Vieux Continent et porter la bonne parole psychédélique, même si celle-ci, à la suite du Bitches Brew de Miles Davis, pratique la digression et prend parfois un ton modal, ou franchit la ligne jaune de la fusion dans les longues jams que sont “Dark Star” et “The Other One”. C’est alors une autre époque, où la setlist change au gré des soirées. Ainsi, grand adepte de “Dark Star”, je suis à l’Olympia le 3 mai… et ai droit à “The Other One”. “Dark Star”, c’était le lendemain. Dommage!
L’aventure “Europe ’72” commence en automne de l’année précédente. Le deuxième album live du “Mort reconnaissant” sort en effet le 24 octobre 1971. Sans titre, les fans le nommeront Skull and Roses en référence à l’illustration de la pochette. Due au talent d’Alton Kelley et de Stanley Mouse, elle va contribuer à construire l’iconographie et l’image du groupe, qui vont le suivre tout au long de sa carrière.
Sur ce live. Ce dernier sera refusé par le label pour une raison inconnue. dira Phil Lesh. Un nom qui aurait pu aussi accompagner un nouvel album studio, car le couple Hunter-Garcia s’est révélé prolixe avec “Tennessee Jed”, “Ramble on Rose”, “Brown Eyed Woman” et la ballade hantée, “Comes a Time”. En parallèle Hunter s’associe avec Bob Weir pour produire un chant de cow-boy, “Jack Straw”. De quoi alimenter au moins un ou deux albums studio. Album(s) que Robert Hunter voulait enregistrer à la suite d’.