Confronté à la sécheresse et aux vagues de chaleur, le vignoble provençal donne des suées aux vignerons. Élaborer des vins équilibrés est plus que jamais une quête pour la région. Bien arrosé, 2018 fait exception, avec des blancs fins et des rouges légers et souples qu’il faudra s’empresser de boire. 2019, avec sa météo caniculaire, a donné des vins dotés d’une puissance solaire extravagante et de tanins saillants: trois à quatre ans de cave les affineront. Marqué par une sécheresse historique, 2020 a vu des blocages de maturation, entraînant une forte hétérogénéité. Les meilleurs conservent une droiture élancée. Pour le moment, seuls les blancs de 2021 sont disponibles dans un profil frais et svelte. Un problème subsiste: comme les raisins sont ramassés en sous-maturité pour préserver un semblant de fraîcheur, les vins (surtout les blancs) manquent souvent de complexité aromatique, d’épaisseur et de profondeur en bouche.
Bandol
93/100
DOMAINE RAY-JANE
• 2017
Après une période pleine d’élan et de fraîcheur, ce 2017 solaire se referme et se campe sur des tanins solides. En toile de fond, un magnifique jus, délié, qu’il faudra attendre au moins deux ans. Taillé pour une longue garde. 18,50 €
92/100
CHÂTEAU JEAN-PIERRE GAUSSEN
• 2013
Une incroyable densité. Un peu sauvage, il relève d’une ancienne génération de vins bourrus, qui révèlent une grande profondeur terrienne. On le boira avec une côte de boeuf bien saignante pour assouplir son corps tannique. 20 €
92/100
DOMAINE RAY-JANE
• 2021
Très bel équilibre dans ce blanc sans excès