Summer Lodge

6 – RÉSUMÉ : Bravant la pluie et l’orage, Sherry court retrouver Frank Balmer à l’endroit qu’il lui a indiqué la veille. Il se confie à elle. Il n’est pas né en Angleterre mais en Amérique, à l’époque où les premiers prospecteurs cherchaient de l’or dans le Colorado. Son père a perdu au jeu tout ce qu’il avait gagné en une année et est mort peu après. Livré à lui-même, Frank a fait fortune en jouant, lui aussi. Mais il est bien conscient qu’il n’a pas sa place dans la société britannique, puritaine, étriquée. S’il devait partir, Sherry accepterait-elle de tout quitter pour le suivre ? Mise en garde par son ami Tim, la jeune femme accepte pourtant. Non seulement elle l’aime, mais cela lui permettra d’échapper à l’union arrangée par son père avec Hilary Webbs. Frank doit maintenant convaincre Howard Trebbleton. (Voir Veillées n° 3535 et suivants).

L’attitude de Frank Balmer, sans humilité, ébranla la résolution d’Howard. Il eut envie de mieux connaître celui qui s’était fait aimer de son enfant.

– C’est bon, dit-il. Vous désirez un entretien, vous l’aurez.

Frank s’inclina légèrement. Howard se tourna vers sa fille :

– Laisse-nous.

Courts, les mots n’excusaient pas la sécheresse du ton. Sherry joignit les mains. Les deux hommes ne lui accordaient plus d’attention. Devant son impuissance à plaider sa cause, elle se sentait dépouillée, encombrante comme un objet inutile. D’une démarche d’automate, elle quitta la salle.

– Je vous écoute.

Trebbleton reprit sa place au coin de l’âtre. Il avait désigné un siège au visiteur. D’un geste, Frank refusa. Les minutes s’éternisaient. Incapable de supporter plus longtemps l’atmosphère suffocante du manoir, Sherry faisait le guet au pied de la tour est. Elle savait que le jeune homme repasserait par là.

Au bas des rochers, la mer moussait comme du champagne. Sans calmer les nerfs de Sherry, le vent la dépouillait peu à peu de sa peur. Quoi que son père décide, elle serait heureuse avec Frank. Heureuse ou malheureuse, mais elle serait à lui.

Enfin, le galop d’un cheval lui parvint. La jeune fille se mit à courir à