« Comme vous le savez, la sœur d’Edmonde Charles-Roux, Cyprienne, avait épousé un prince italien et était la maîtresse de Ciano, le gendre de Mussolini. Mais comment s’appelait leur frère déjà, qui était plus ou moins prêtre? Un type étrange… L’abbé de La Morandais, à côté, c’est Schwarzenegger! » Voici le genre de propos sur lesquels on tombe quand on réécoute notre interview de Frédéric Mitterrand: un mélange de name-dropping (littéralement « lâcher de nom ») chic et de décalages inattendus. Il faut avoir les bons codes pour s’y retrouver dans la conversation enlevée de cet homme du monde, à la fois mélancolique et farceur, qui parle de sa légendaire voix nonchalante de soirées au Palace ou d’une rencontre avec Kadhafi en Libye.
Neveu d’un président pas commode avec les siens, gérant des cinémas Olympic, animateur, réalisateur, écrivain, directeur de la villa Médicis et ministre de la Culture, Mitterrand a eu mille vies. Le fouillis de son appartement est à l’image de ce destin