« Johnny Hallyday a dû follement s’amuser aux commandes de ce bolide exigeant. Les passagers devaient bien s’accrocher! »
a passion est le fil conducteur de ce numéro d’été. C’est celle de Radenko Milakovic, le patron enthousiaste de la marque suédoise J Craft c’est celle encore. C’est enfin et surtout celle d’Alexandre, fan de Johnny Hallyday, qui a récupéré après enchères le Bertram qui appartenait au rocker . Au milieu des années 70, Johnny s’offre son premier bateau à moteur et pas n’importe lequel. Il s’agit d’un Bertram Baron 28, un offshore à cockpit quatre places avec une étrave en lame de couteau. Le modèle est une déclinaison des fameux Bertram des sixties dessinés par l’architecte Ray Hunt, l’inventeur de la carène planante à V profond. Cette coque a gagné toutes les courses offshore de l’époque et l’« idole des jeunes », passionné de vitesse et de belles mécaniques devait bien le savoir lorsqu’il fait montrent un Johnny attentif à la mise à l’eau de son bateau dans le port d’Arcachon. Nous sommes l’été 1975. Le chanteur passe ses vacances chez son ami Jean-Pierre Pierre-Bloch. Il y reviendra plusieurs fois les années suivantes avec Sylvie Vartan et leur fils David, avant de mettre définitivement le cap sur les nuits chaudes de Saint-Tropez. Le c’est son nom, retombe alors dans l’anonymat avant de refaire surface lors d’enchères en 2015. Alexandre va tout faire pour qu’il retrouve sa gloire d’antan. Son idée? Restaurer le à l’identique, tel que Johnny l’a reçu il y a presque un demisiècle. Un incroyable travail de détective commence, sous la houlette de l’architecte Exequiel Cano Lanza. Des figures arcachonnaises de l’époque sont sollicitées pour aider l’investigation. Le bateau, qui avait été peint en rouge par le précédent propriétaire, renoue avec sa couleur bleu nuit d’origine, barré d’une bande jaune sur toute la longueur de l’interminable plage avant. Même démarche pour la sellerie qui retrouve son aspect bicolore originel. Les témoins se souviennent d’un Johnny pilote tout feu tout flamme, qui aimait pousser la mécanique dans ses derniers retranchements. Il a dû follement s’amuser aux commandes de ce bolide particulièrement exigeant en termes de pilotage. Les passagers devaient bien s’accrocher! De cette restauration, Alexandre ne tirera probablement aucun bénéfice pécunier. Les sommes investies dans le refit sont importantes et l’on sait que contrairement aux voitures anciennes, les vieux bateaux n’auront aucune destinée spéculative, à moins de s’appeler Aquarama, et encore! Reste le plaisir d’avoir redonné vie à un bel objet ayant appartenu à notre plus grand rocker. Juste par passion.
