Alors que l’on clique et scrolle, met en ligne et télécharge, navigue sur le Net ou efface son historique, le macrocosme entoilé s’est révélé omniprésent et en perpétuelle évolution. Le métavers, qui à ses débuts n’était qu’une extension de la vie analogique, a mûri pour devenir un système indépendant avec sa culture, ses lois, sa monnaie et des normes bien à lui. À travers nos écrans, nous nous voyons offrir un champ d’existence portatif regorgeant de possibilités créatives. L’OFFICIEL met un coup de projecteur sur trois artistes venus du monde entier qui se donnent pour but de recontextualiser l’univers binaire.
La superstar des NFT Refik Anadol continue à repousser les limites de l’installation visuelle. Alors que ses premières oeuvres interrogeaient la représentation de l’espace au moyen de la lumière, il se diversifie dans d’autres modes d’expression. La data et les rêveries de l’intelligence artificielle (IA) illuminent aujourd’hui les plus célèbres monuments du monde, tissant des liens entre matière et métavers. La matière, Federico Clapis s’en est entièrement détaché et élabore une architecture néobrutaliste affranchie des lois de la physique. Des lois que la jeune artiste de performance au succès météorique Salomé Chatriot choisit, elle, d’imposer au métavers. Son travail sur la respiration étend le concept de fonction biologique à l’existence virtuelle. Tous trois illustrent les extraordinaires possibilités du métavers: trois artistes rebelles, trois approches radicalement différentes de la création sans limite.
REFIK ANADOL
Nous sommes à une semaine de l’historique et d’Andy Warhol – l’oeuvre d’art du xxe siècle qui s’est vendue le plus cher – et l’architecte numérique Refik Anadol. Le natif de Turquie installé à Los Angeles est l’auteur de l’unique NFT figurant parmi cet éventail d’oeuvres capitales et, comme tel, il ne peut s’empêcher de sourire. est l’aboutissement des vastes et merveilleux progrès de la technologie, qui permettent la circulation de données en temps réel et la réinvention de l’architecture légendaire de Gaudi sur la sphère globale et numérique. Son oeuvre exposée près du Rockefeller Center à New York, a chamboulé le monde de l’art en mettant ce dernier devant ses responsabilités et son intention affichée de démocratisation. Les chanceux qui ont pu la contempler sur place ont aussi eu l’occasion de discuter avec l’artiste qui engageait la conversation avec quiconque s’y arrêtait.