QUATRE VISIONS
chacun exprime avec force sa propre volonté photographique. L'Anglais Michael Kenna travaille « sur le motif », à la façon des impressionnistes, en petit format et noir et blanc. Ses « Arbres », confie ce voyageur, adepte des longs temps de pose, jusqu'à dix heures, qui réalise lui-même ses tirages argentiques. Denis Brihat habite Bonnieux, en Provence, où il connut Doisneau, Picasso, Fernand Léger et enseigna. Il milite depuis toujours pour la reconnaissance de la photographie comme art à part entière. Tulipes, lichens, aulx, aiguilles de cèdres, fleurs de carottes sauvages, ses images sont construites avec rigueur, tirées en noir et blanc, virées avec métaux et pigments. Le végétal semble y prendre vie dans une quête philosophique autant qu'esthétique. Six mois par an, huit heures par jour, Éric Bourret accomplit ses marches photographiques, en France ou par les forêts primaires de Chine, de Finlande. Ses grands formats sont des débordements poétiques emplis de la puissance créatrice de la nature arpentée. Flore, la Franco-Espagnole, dont les grands-parents connurent l'Indochine de Marguerite Duras, voyage dans le temps, entre imaginaire et réalité, pour retrouver ce qui avait fasciné l'écrivaine et qui demeure. Au polaroïd ou à l'argentique, elle poursuit sa mythologie personnelle en noir et blanc, teinté au thé et ciré. Son livre reçut le Prix Nadar 2020 et sa série, exposée au palais de l'Institut, le Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière, en partenariat avec l'Académie des beaux-arts. On ne saurait mieux dire que Chantal Colleu-Dumond, commissaire de l'événement:
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