Colbert, grand ordonnateur de la forêt française
’enfoncer dans l’obscur maquis des archives relatives à l’état des forêts françaises à l’orée des années 1660 laisse abattu. Quelle désolation ! Sylves mitées, futaies de faible hauteur et de maigre envergure, troncs abandonnés et gisants au sol, marges incendiées, surpâturage du bétail broutant journellement et goulûment les rejets, les basses branches, les écorces et nuisant ainsi à la régénération du patrimoine ligneux, droits de propriété piétinés… : les rapports , plus alarmistes les uns que les autres, n’y vont pas de main morte. Tous déplorent les déprédations infligées aux surfaces boisées du royaume alors que débute le règne personnel de Louis XIV. La forêt de Montech, près de Montauban, est dans un tel état de décrépitude que l’on pourrait se désole Louis de Froidour, un forestier de Colbert en poste à Toulouse. Les arbres coiffant les massifs méridionaux, selon le même juriste réputé pour ses compétences sylvicoles, sont (dégradés), (broutés par des bêtes dont ), (ébranchés), (privés de leur partie sommitale), . Ce qui s’appelle envoyer du petit bois, en langage fleuri. Ses collègues à la tête des autres grandes maîtrises (départements forestiers) sortent eux aussi la hache pour dénoncer la ruine des résume l’historien Sébastien Poublanc, du Laboratoire France, Amériques, Espagne – Sociétés, Pouvoirs, Acteurs (Framespa).
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