Pourquoi, des années après sa lecture, un roman reste-t-il dans nos vies ? Dans Rien ne s’oppose à la nuit (Lattès, 2011), la romancière Delphine de Vigan revient sur le destin de sa mère. Lucile Poirier finira par se suicider, à l’âge de 61 ans, épuisée par des troubles bipolaires et des traitements contre le cancer. L’auteure Delphine de Vigan et la comédienne Elsa Lepoivre ont adapté le roman à la scène, offrant d’autres angles de mise en lumière*. Reste l’essentiel: l’écrivaine tente de remonter l’origine de la souffrance et, à partir de là, offre un roman universel sur la fragilité et la force des liens entre parents et enfants.
Le mouvement MeToo a explosé en 2017 avec l’affaire Weinstein. Aviez-vous conscience, avec Rien ne s’oppose à la nuit, paru en 2011, de mettre au cœur du roman les questions d’inceste, de harcèlement sexuel, de silence ?
Oui. Ce n’était pas le sujet central du livre, mais un thème, ou plutôt une question que je ne pouvais contourner. Mais le roman est aussi l’histoire d’une petite fille différente, d’une femme marquée par les deuils