1 Le capteur empilé : fast & furious
Inventés par Sony et initialement destinés aux smartphones, les capteurs dits “empilés” commencent à s’installer dans les boîtiers au-dessus de 1 000 euros. Sur le plan technique, cette technologie qui s’appelle en anglais Cmos Stacked Sensor (stacked signifiant empilé), correspond à l’ajout de mémoire vive au dos de la partie logique du capteur. En temps normal, les convertisseurs analogiques/numériques envoient l’information directement à la mémoire tampon de la carte mère. Elle redistribue ensuite les trames au processeur d’image – les Expeed, Bionz et autre DIGIC. Mais cette mémoire tampon est physiquement éloignée et n’est accessible que par un seul canal qui devient alors un goulet d’étranglement.
En ajoutant de la mémoire RAM directement au dos du capteur, celui-ci n’a plus besoin d’attendre que le reste du système “digère” ses images : il peut fonctionner au maximum de sa vitesse théorique. Selon la quantité de mémoire et la nature du capteur, on voit désormais arriver des rafales pleine définition ahurissantes comme les 120 images par seconde du Nikon Z9. Certes dans une définition amoindrie, mais comprenez tout de même que le capteur s’est allumé et éteint 120 fois en une petite seconde… et qu’il a pu conserver les images en mémoire sans aucune perte ! Si la technologie offre de vrais gains de performances, elle a un coût et greffer un composant logique de plus au dos du capteur reste complexe et comporte deux limites : la chauffe des composants et la mémoire tampon classique. Pour pallier cela, on voit de plus en plus les constructeurs mettre en avant leurs caloducs, couches de graphène ou carrément des ventilateurs. Mais surtout, ils ajoutent de la RAM à la carte mère pour encaisser la hausse du volume d’informations.
Des performances qui explosent
Comme pour beaucoup de capteurs, la technologie a d’abord été développée pour les smartphones. Non seulement le procédé est plus facile à industrialiser sur les petits capteurs de smartphones (meilleur taux de rendement), mais en plus, ce sont eux qui) arrivent à produire une image finale de qualité. Les usages de cette technologie sont différents dans nos “vrais” appareils photo. Elle permet comme on l’a vu de faire exploser les rafales maximales. Mais aussi de se passer d’obturateur mécanique comme dans le cas du Z9. Retirant ainsi une pièce de l’appareil qui, comme tout élément mécanique, représente une potentielle source de panne.
