abanes de pêcheur, de chasseur, de chantier, de jardin, de Robinson, dans les arbres, en bois, en pierre sèche… la liste est longue quant aux déclinaisons de ce qui est, à la base, un petit abri rudimentaire, souvent fabriqué en fonction des matériaux trouvés sur place et qui n’est pas vraiment fait pour durer. Mais la cabane est aussi celle du sans-abri qui, à l’aide de cartons, de bâches en plastique et d’autres éléments récupérés, se bâtit justement une forme de « chez lui », une protection. Elle est également synonyme de prison – « aller en cabane » –, autrement dit, un lieu pas souligne l’architecte Hugo Haas, qui se souvient avoir soutenu son diplôme avec cette typologie de construction. Cette logique a d’ailleurs été celle arguée par Le Corbusier lorsqu’il décide, au début des années 50, alors qu’il érige de grands ensembles à travers le monde, de concevoir son Cabanon. Tout en bois, cette maisonnette de vacances située au bord de l’eau, à Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes), n’excède pas les 14 m2 (3,66 x 3,66 x 2,26 m) et comporte selon l’architecte tout le nécessaire pour vivre. Le Cabanon de Le Corbusier va, dès lors, devenir une référence pour certains bâtisseurs de renom, une sorte de mythe dans la quête du minimum vital tandis que la société de consommation bat son plein. D’autres, comme Norman Foster et son Cockpit ou Renzo Piano avec le projet Diogène, vont d’ailleurs s’essayer à l’exercice. De même, des artistes, tels le Français Daniel Buren, le Suisse Not Vital, ou le Japonais Tadashi Kawamata, vont s’emparer du concept pour interroger la notion d’habiter. Mais, là encore, il s’agit davantage d’interpeller sur un mode philosophique que de proposer des solutions applicables à grande échelle.
Cabane, un mythe bien durable
Nov 10, 2022
4 minutes
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