Àl’heure où les soldats russes se retirent de la région de Kherson qu’ils tenaient depuis huit mois, l’un de ceux qui ont pris part à sa laborieuse conquête fait le récit de cet épisode peu glorieux. Pavel Filatiev, 34 ans, était sergent contractuel dans un bataillon de parachutistes basé à Feodossia, en Crimée, lorsque, avant l’aube du 24 février, les troupes de Moscou ont été envoyées à l’assaut de l’Ukraine. Un objectif qu’ignoraient totalement la grande majorité des soldats au premier jour d’une offensive qui s’est avérée mal préparée, incroyablement désordonnée et finalement perdante. Après deux mois sur le front, Pavel Filatiev a tourné le dos à cette guerre insensée. Blessé, il a d’abord été hospitalisé à l’arrière ; puis il a choisi de quitter la Russie, et vit réfugié en France depuis deux mois et demi. Le titre qu’il a donné à son livre, témoignage rare dans une guerre où le point de vue de l’agresseur se limite le plus souvent à une propagande sommaire, reprend les signes tracés sur les blindés russes envoyés en Ukraine, Z, O et V : trois lettres dont le sens demeure à ce jour énigmatique, ce qui résume assez bien l’absurdité
Dans la débâcle de l’« opération spéciale »
Nov 13, 2022
7 minutes
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