Après trente-quatre années de carrière à la CIA, Douglas London enseigne aujourd’hui le renseignement à l’Ecole du service extérieur de l’université de Georgetown. Son livre, The Recruiter : Spying and the Lost Art of American Intelligence, paru l’an dernier, critique l’évolution de la CIA après le 11 Septembre : l’agence a, selon lui, failli perdre son âme. Entretien avec l’un des meilleurs experts mondiaux de l’espionnage.
Vous expliquez que la CIA a vu son savoir-faire et ses valeurs se dégrader après le 11 Septembre, en se laissant instrumentaliser par le pouvoir. Comment les choses ont-elles dérivé ?
Dans la période qui a suivi les attentats et précédé l’invasion de l’Irak par l’Amérique, les dirigeants de la CIA pensaient qu’ils étaient confrontés à une crise susceptible de mettre fin à l’existence même de