Eddy de Pretto ? Avant l’été 2021, le père Yves Trocheris ne connaissait pas. « Je suis plutôt Bach, Bruckner ou Beethoven », me glisse-t-il. Mais quand les organisateurs du festival « Qui va piano, va sano » lui ont proposé d’inviter le chanteur sous la nef, le curé de l’église parisienne Saint-Eustache n’y a pas vu malice. Après tout, la paroisse, située dans le cœur du quartier des Halles, était aussi célèbre pour ses concerts et ses expositions d’art contemporain – n’a-t-elle pas accueilli des œuvres de Christian Boltanski ou de Keith Haring ? Et puis « le rôle d’un curé, c’est de rassembler, insiste l’homme d’Église aux cheveux poivre et sel, sourire vissé aux lèvres. Vous savez, ici à la messe du dimanche, on croise une foule qui va du plus pauvre à l’ancien président du FMI... »
Le court récital d’Eddy de Pretto a donc lieu le 17 juin 2021. Lumière tamisée, juste un micro et un piano posés à la croisée du transept. L’artiste interprète trois titres, dont où il évoque la difficulté de concilier foi et homosexualité. Il est notamment question de « sodomites », d’un vague parallèle entre « les drogues fortes » et « ces p’tit hosties dont je raffole ». Il y dit aussi : « M’aimeras-tu