
Des femmes «fainéantes dans leur maison, où elles ne se mêlent d’aucune chose », « plus étroitement gardées en Perse qu’en aucun endroit de la terre». Telle est la description que donnent des Persanes fortunées les commerçants Jean-Baptiste Tavernier et Jean Chardin au XVIIe siècle. Or bien que subordonnées à l’autorité d’un homme dans cet Iran médiéval, elles n’ont pas toujours vécu murées. Et loin de se prélasser, certaines ont même joué un vrai rôle politique. Les deux Français se sont-ils trompés?
UNE FEMME N’A AUCUN STATUT LÉGAL AUTRE QUE SOUS LA TUTELLE D’UN HOMME (PÈRE OU FRÈRE, ONCLE, COUSIN…)
Un retour en arrière s’impose. Entre le VIe et le IVe siècles avant notre ère, de l’Égypte jusqu’à l’actuel Afghanistan, une multitude de peuples aux cultures différentes sont rassemblés sous l’autorité d’un Roi des rois dans le premier empire perse, celui des Achéménides. Quelle place cet empire accorde-t-il aux femmes? Les bas-reliefs et inscriptions royales n’en disent rien tant elles en sont absentes: «dans l’art officiel, même», prévient l’historien Wouter Henkelman, maître de conférences à l’EPHE (École pratique des hautes études) et membre du CeRMI (Centre de recherche sur le monde iranien). Mais les Grecs n’ont toutefois pas manqué d’y faire allusion…