JANVIER
HÔPITAL PUBLIC PRONOSTIC VITAL ENGAGÉ
Par le Dr Mélodie Aubart, neuropédiatre à l’hôpital Necker.
« La crise dure depuis plus de vingt ans, mais les signaux d’alerte, comme les projections du nombre de médecins, ont été ignorés. Nous savions que la situation actuelle était prévisible, puisqu’il faut dix ans pour former un praticien ! Sans oublier le financement de l’hôpital (dit “tarification à l’activité”) qui a conduit à valoriser financièrement certaines maladies au détriment d’autres.
Conséquences ? Le personnel soignant quitte le service public et des lits ferment. On a beaucoup tiré sur la corde et peu valorisé le travail de nuit ou de week-end. Mais surtout, en nous imposant de mal soigner, on en a épuisé et découragé beaucoup. En pédiatrie, des lits aussi sont fermés, et le constat est unanime : nous trions, renonçons, annulons, et les soins s’en trouvent dégradés. À certains endroits, nous ne soignons même plus du tout : à Montluçon, le service de pédiatrie a fermé ; à Poissy, aux urgences pédiatriques, on trouve porte close, et, dans beaucoup d’autres endroits, certains jours ou certaines nuits, faute de personnel, les urgences restent fermées. » Anne Jouan
9 JANVIER
MEDIATOR SERVIER AU CŒUR DU PROCÈS EN APPEL
Par le Dr Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest, qui a bataillé pour obtenir la suspension du Mediator en 2009.
« Ce procès ne concerne plus que Servier. Ni l’agence du médicament ni les experts condamnés n’ont fait appel. C’est donc l’occasion de se focaliser sur l’ADN délinquant du laboratoire, en disséquant la mécanique interne de la tromperie commise par l’entreprise, prévenue en tant que personne morale.
Depuis les