Son français presque parfait, Elizabeth II le doit à sa professeure particulière, la vicomtesse belge Marie-Antoinette de Bellaigue. À 22 ans, elle n’est pas encore reine, c’est donc tout naturellement qu’Elizabeth choisit la France pour son premier voyage en dehors du Commonwealth. Une première escapade qui en annonce beaucoup d’autres durant ses soixante-dix ans de règne. Un véritable tour de France qui commence tout logiquement par notre capitale.
Paris, en majesté
La future reine - elle montera sur le trône, en 1952 - débarque gare du Nord pour la première fois le 14 mai 1948. Elle est accompagnée de son époux, Philip Mountbatten, duc d’Édimbourg qu'elle a épousé le 20 novembre 1947. Après un bref passage à l’ambassade de Grande-Bretagne, 35 rue du Faubourg-Saint-Honoré à quelques pas du palais de l’Élysée, le couple est reçu par le président Vincent Auriol qui remet à la princesse la grand-croix de la Légion d’honneur. Anciennement grand-cordon puis grand-aigle, cette distinction créée en 1805 par Napoléon n’est accordée qu’aux plus hauts dignitaires, dont le président de la République française. Le même jour, le président Auriol décore le prince de la Croix de guerre pour son engagement au sein de la L’heure est à la célébration de cette entente franco-britannique d’après-guerre et l’ombre de la « perfide Albion » semble à jamais s’estomper derrière l’image de cette princesse sobre, élégante et à l’accent délicieux. Le lendemain, elle part sur les traces de son arrière-arrière-grand-mère la reine Victoria et découvre le faste de Versailles. Elle est éblouie par la beauté de la galerie des Glaces et confie au conservateur du château: Elle découvre ensuite le château de Fontainebleau et ses jardins. Pour finir sa virée parisienne, la princesse a encore le temps d’admirer l’opéra Garnier et les façades de plusieurs monuments parisiens le temps d’une virée fluviale sur la Seine sur une vedette. Plus inattendu, après un dîner à la , les jeunes époux s’offrentune escapade nocturne , un cabaret branché situé près des Champs-Élysées. Ils écoutent chanter Henri Salvador puis Édith Piaf que la princesse invite à s’asseoir à sa table. Avant son départ pour Londres, la jeune femme s’extirpe du protocole pour s’acheter du parfum et des bas de soie
