Une relation fusionnelle. En refaisant le fil de la carrière de Stefano Buono, on ne peut s’empêcher de penser qu’il y a entre ce physicien italien et l’atome quelque chose qui dépasse le strict intérêt professionnel. Fondateur de la start-up Newcleo, il dirige aujourd’hui l’une des pépites les plus en vue du secteur du nucléaire au niveau mondial. Une jeune pousse créée il y a peine un an, mais qui a déjà réussi à lever 400 millions d’euros et ambitionne de bousculer l’univers pour le moins conservateur de l’atome. « C’est un secteur historiquement très étatisé mais en pleine transition, qui s’ouvre désormais à de nouvelles entreprises privées porteuses de technologies innovantes », confie l’homme d’affaires au regard bleu perçant, rencontré à Paris voilà quelques semaines.
Il y a comme une forme de logique à voir Stefano Buono s’imposer en trublion de l’écosystème. De par sa connaissance intime de l’énergie atomique, déjà. Jeune diplômé de l’université de Turin au début sur les mers. Mais ses travaux sous la houlette de Carlo Rubbia au milieu des années 1990 le hantent. Comme il le dit lui-même en 2021 à la création de Newcleo, il ressent « l’ambition scientifique et l’obligation morale » de créer une source d’« énergie sûre, propre, renouvelable, et compétitive, économiquement parlant ».