





es symphonies de Schubert comme s’il en pleuvait. En 2021, L’Orfeo Barockorchester fêtait à Linz ses vingt-cinq ans de compagnonnage avec sa fondatrice, l’Autrichienne Michi Gaigg. Disciple d’Harnoncourt, la cheffe de 65 ans a choisi pour l’occasion d’enregistrer les lors des Schubertiades de Hohenems. Donné en concert, le cycle propose également tous les fragments d’ouverture et symphonies inachevées un tant soit peu instrumentés - dont les 110 premières mesures de la et les trente secondes du ». On est impressionné par l’ardeur de la battue, qui n’épargne guère des instruments anciens parfois aux limites de la virtuosité (), etpardes effets de masse manquant à l’occasion de stratification (), au service d’un Schubert mstique et viril, loin de l’image du frêle adolescent. À Vienne, le Concentus Musicus signe son deuxième disque de l’ère post-Harnoncourt, toujours avec l’ancien assistant du chef Stefan Gottfried, déjà aux commandes chez Aparté d’une « » complétée en 2018. La paraît souvent moins engagée que celle du mentor - encore que son dru et volontaire et son finale tempétueux sèment le doute -, moins scrupuleusement définie aussi dans ses voix intermédiaires, mais toujours alerte. L’ d’une fluidité modèle, n’oublie aucune des pointes d’inquiétude de ses bascules en mineur. La de Haydn, gorgée d’humour et de sonorités anciennes grisantes, ne pèche que par des cuivres assez inélégants. Le texte écrit par Schubert en 1822 a décidément la cote. Harmonia Mundi en fait même le titre du voyage entrepris par Raphaël Pichon autour de Schubert, de Weber et de Schumann. On se laisse porter par ce cheminement de l’obscurité vers la lumière, beaucoup plus réceptifs au tragique des extraits de qu’à leur versant céleste, d’une pureté trop palestinienne pour le romantisme germanique - les dames de Pygmalion, radieuses mais d’une intelligibilité limitée. Le dramatisme du récitatif de Lysiart fait espérer que Pichon s’attaque un jour aux opéras de Weber. Stéphane Degout, la matière sombre idoine, même si le Docteur Marianus des demande plus de lumière, est d’une présence royale. Quant à l’« », atomisée dans le périple, elle demeure trop séquentielle et scrupuleuse sur les syncopes de son pour décoller vraiment.