Àl’heure où l’agriculture entame sa transition écologique, peut-on penser la recherche agronomique de la même manière qu’hier, quand pesticides et engrais faisaient table rase du vivant ? De toute évidence, non. “L’un des grands principes de l’agroécologie, c’est qu’il y a une diversité de solutions. Chaque problématique nécessite de comprendre le milieu, à la fois biologique, écologique,, estime Kevin Morel, chercheur à l’Inrae au sein de l’unité Sadapt. , complète François Léger, enseignant-chercheur à AgroParisTech. Ainsi, penser les systèmes agricoles de demain en intégrant une dimension écologique, nécessitet-il une démarche radicalement différente. Les chercheurs en agroécologie s’attachent notamment à incorporer à leurs méthodes habituelles des questions qui relèvent des hommes, de leurs savoir-faire et de leurs cultures. Il convient alors de placer l’agriculteur au cœur de la réflexion scientifique et de comprendre les savoirs écologiques qui fondent leurs choix techniques. Ce travail requiert un dialogue continu entre chercheurs et fermiers afin de produire une connaissance hybride, née de la confrontation entre lecture scientifique et réalité de terrain.
