, une ex-base sous-marine où le plus dur, le béton de la structure, côtoie le plus fluide, l'eau des bassins, résonne singulièrement avec l'atmosphère surréaliste des toiles de Dalí. On pense immédiatement aux montres molles dans la, car ici toute image projetée est diffractée et tout volume, transformé, évoluant au gré de ses reflets, ondulant dans l’élément liquide. Soixante ans de création, de « », selon la formule choisie par Dalí, du cubisme au surréalisme et au futurisme, défilent, infusées aux leçons des maîtres classiques, Vélasquez, Raphaël, Michel-Ange, Vermeer ou Millet, imprégnées de mysticisme, de religiosité, d'onirisme, de fantasmagorie, d'ironie féroce, servies par une étourdissante inventivité formelle qui ne cesse, encore aujourd'hui, de surprendre. Le mystère reste entier, palpable, mais indéchiffrable, comme souvent et malgré les commentaires abondants de Dalí. Gala, son épouse et muse, est omniprésente, c'est elle, la . L'intérêt de l'artiste pour la photographie, le cinéma, l'architecture est aussi représenté, en serait la synthèse. Le programme court consacré à Antoni Gaudí constitue la suite logique de cette exposition. Le génial architecte catalan, l'auteur de la Sagrada Família, du Park Güell, de la Casa Batlló et de la Casa Milà à Barcelone, inspira le peintre, qui l'admirait. Dalí défendit l'oeuvre de son aîné contre ses détracteurs, la fit connaître aux surréalistes dans l'article « De la beauté terrifiante et comestible, de l'architecture modern'style », illustré de photographies de Man Ray. « », écrit Dalí, alors âgé de 29 ans. Il s'enthousiasme pour les « », les « », l’« », l’« » sans « ». Dalí et Gaudí, même combat.
AUDACES FORMELLES
Feb 01, 2023
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