l y a 40 000 ans, un homme ou une femme taille dans de l’ivoire de mammouth une drôle de statuette, l’une des plus anciennes connues à ce jour. Deux bras, deux jambes… le corps est humain, mais il est surmonté d’une tête de lion des cavernes. À quoi peut bien penser celui ou celle qui sculpte avec patience cette créature chimérique ? Ressent-il de la fascination pour le redoutable félin ? Le vénère-t-il ? Nul ne le sait, l’œuvre est muette. Elle suggère cependant un lien intime entre l’homme et l’animal. Il faut dire qu’à cette lointaine époque, qui vient d’arriver en Eurasie, est autant chasseur que chassé… Sans doute se voit-il un animal comme les autres, ni plus malin, ni plus fort. Mais alors que s’est-il passé pour que, des dizaines de milliers d’années plus tard, il se soit convaincu d’être différent, unique, plus intelligent, bref, supérieur aux autres animaux, s’arrogeant au passage le droit de les dominer ? Il y a d’abord eu la domestication. Depuis plus de 10 000 ans, l’homme utilise à son profit certaines espèces : le chien pour l’aider à la chasse ; puis la chèvre, le mouton, le bœuf et le porc pour s’en nourrir ; le cheval et l’âne pour transporter de lourdes charges… L’animal est un partenaire, un compagnon de vie. Mais les philosophes grecs ne voient pas tout à fait les choses de cette manière. Quelques siècles avant J.-C., Platon et
L’HOMME, une bête à part?
Feb 15, 2023
8 minutes
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