Jean-Louis Bourlanges préside la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale. La fonction (qui le passionne) comme lui-même sont peu connus du grand public. Mais dans l’hémicycle, sa réputation est bien installée. Car il est un orateur dont la voix porte. Sa diction de Comédie-Française, alliée à un style narratif qui englobe une analyse toujours subtile et docte, fait mouche.
Son défaut ? Une faconde expansive, parfois trop. On le lui pardonne. Mais que voulez-vous, c’est un verbomoteur ! Lorsqu’il intervient en réunion de groupe du MoDem où il est recommandé d’être bref, il rétorque : « Mais j’en suis incapable ! »
« C’est un grand parlementaire comme on n’en fait plus et comme on en voudrait encore », assure son ami de toujours, le politologue Jérôme Jaffré, qui décrit un personnage hors norme. « C’est un ogre, jamais rassasié de lecture. La littérature, la politique, l’histoire… Sa culture est immense et, comme il est hypermnésique, il retient tout. Des citations, il en a plein les poches. »
« J’ai eu plusieurs entretiens avec lui… qui ont duré entre trente secondes et deux minutes »
À propos du président Macron
Et de narrer quelques souvenirs qui l’amusent encore. Comme ce pique-nique en famille en forêt où Jean-Louis était monté sur un rocher pour réciter d’une traite, et en mimant l’auteur, le discours d’André Malraux lors de Chateaubriand, qu’il décline en guise de dessert. Ou encore des vacances durant leur jeunesse, au bord de la mer, avec un biberon à donner à l’aube. Surprise, Jean-Louis est levé depuis 4 heures du matin pour écrire son livre, et déjà volubile ! Il tient à informer le jeune père qui, lui, n’a qu’une hâte, aller se recoucher, du changement de plan de son ouvrage : Il était intarissable.