BIBLIOTHÉRAPIE
Le titre, se veut un brin subversif. Par les temps qui courent, où le corps devient le nouveau territoire à conquérir en vue d’un mieux-être quasi absolu, « désenchanter le corps » sonne comme une sédition. C’en est une, d’ailleurs. Car la philosophe Frédérique de Vignemont, en piquant notre curiosité, réussit à déconstruire nombre de croyances sur notre lieu charnel. fait remarquer Le corps devient le sauveur sans lequel notre esprit ne serait rien ou presque. C’est contre cette idée que se dresse la philosophe. Elle affirme qu’il faut partir de la manière dont nous pensons le corps, ou plus exactement de la manière dont le cerveau pense le corps, remettant ainsi l’esprit au premier plan. À la croisée de René Descartes et de Maurice Merleau-Ponty, du xviie et du xxe siècle, Frédérique de Vignemont manie autant le monde de la pensée que celui de la biologie et des neurosciences. Désenchanter le corps, c’est donc dépasser les croyances dont la culture nous enveloppe pour découvrir une dimension primitive du rapport de soi au corps, ce qui est, nous dit-elle, à l’origine de la conscience de soi corporelle.