gauche, c’est souvent la même chanson quand il s’agit de la V République. Il faudrait en changer, et vite. Lors de la dernière élection présidentielle, tous, de Mélenchon à Jadot en passant par Hidalgo et Taubira, avaient un programme institutionnel bien peu innovant : renforcer le Parlement, de la démocratie participative ad nauseam pour mieux désoxygéner le présidentialisme, etc. François Mitterrand, bien avant eux, dans son essai (Plon, 1964), dénonce la pratique du pouvoir si personnel du général de Gaulle. Un livre qu’il n’assumera guère une fois que les portes de l’Elysée s’ouvraient à lui, tentant de le faire oublier, avant d’embrasser la fonction et le présidentialisme. Si c’est la gauche qui a commandé mille et un rapports de révision de la Constitution, c’est la droite qui l’a le plus souvent réformée. Commission Jospin sous François Hollande, rapport Vedel sous Mitterrand, rapports Strauss-Kahn, Lang, Hollande, Bartolone, Valls… La littérature socialiste est aussi abondante en la matière qu’elle a pris la poussière dans les bibliothèques de la vieille maison rose, parfois sans jamais être débattue par les éléphants. « Après Mitterrand, la gauche a cessé toute réflexion sur un rééquilibrage du rapport entre le présidentialisme et le parlementarisme, et le PS, au fil du temps, s’est rallié de manière paresseuse au premier », note Paul Alliès, politologue à l’université de Montpellier et président de la célèbre Convention pour la VI République (C6R), fondée par un certain Arnaud Montebourg au sein du Parti socialiste.
Gauche : le complexe de la Ve
May 18, 2023
2 minutes
You’re reading a preview, subscribe to read more.
Start your free 30 days