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La nouvelle vie d'Anna: première année
La nouvelle vie d'Anna: première année
La nouvelle vie d'Anna: première année
Ebook190 pages3 hours

La nouvelle vie d'Anna: première année

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About this ebook

Replongez-vous dans le début des années deux mille avec cette trilogie sans smartphones et sans réseaux sociaux ! Anna Camors, ado de quinze ans en pleine crise, démarre une nouvelle vie loin de chez elle en intégrant le château de Camilia, un lycée-internat un peu spécial où elle va vite se faire des amis, des ennemis, tomber amoureuse et devoir résoudre une mystérieuse affaire de complot.

LanguageFrançais
PublisherPauline SLF
Release dateAug 10, 2010
ISBN9782953769401
La nouvelle vie d'Anna: première année
Author

Pauline SLF

Adepte de la fiction contemporaine et du roman feel-good, j'écris avec passion pour vous offrir de beaux moments de lecture.

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    La nouvelle vie d'Anna - Pauline SLF

    La Nouvelle Vie d’Anna

    Première Année

    By Pauline S.L.F

    Smashwords Edition

    Copyright 2010-2022 Pauline S.L.F

    Smashwords Edition, License Notes

    This ebook is licensed for your personal enjoyment only. This ebook may not be re-sold or given away to other people. If you would like to share this book with another person, please purchase an additional copy for each person. If you’re reading this book and did not purchase it, or it was not purchased for your use only, then please return to Smashwords.com and purchase your own copy. Thank you for respecting the hard work of this author.

    Cela faisait maintenant plus de quatre heures que l’on roulait. Quatre longues heures à écouter Loraine et Maxime épiloguer sur le pourquoi de notre voyage. Quatre longues heures à constater que malgré la cinquantaine qui leur tendait les bras, ils se prenaient le bec comme deux ados, à coups de reproches et d’arguments qui ne valaient pas grand-chose. L’angoisse. Pourtant, dans cette voiture, l’ado, c’était moi. Puis, il apparut enfin. Le fameux portail vert fraîchement repeint derrière lequel ma nouvelle vie m’attendait. Nous étions au début des années deux mille. J’avais quinze ans, et cette remise à zéro m’attirait autant qu’elle me terrorisait.

    Devant cette entrée majestueuse se dressait un panneau beige sur lequel on pouvait lire ces mots : Château de Camilia, lycée-internat privé. Je fus étonnée par tant de simplicité. Rien n’indiquait que cet établissement était réservé aux adolescents à haut potentiel intellectuel se trouvant en situation d’échec scolaire. Enfin bref. On était au bon endroit. Un vieil homme moustachu arriva. Visiblement un gardien. Maxime, mon père, abaissa la vitre de sa portière et sortit sa tête blonde.

    - Bonjour ! Vous pouvez nous ouvrir, s’il vous plait ?

    - Vous venez déposer un pensionnaire ? demanda le gardien en s’approchant de la voiture.

    - C’est ça.

    - Son nom et sa classe, s’il vous plaît ?

    - Anna Camors, en Seconde.

    Le gardien feuilleta un document sur lequel se trouvait l’ensemble des noms des élèves arrivant par leurs propres moyens, puis alla appuyer sur le bouton qui ouvrait le portail.

    - C’est bon, dit-il à mon père. Suivez la grande allée jusqu’au parc du château. Vous verrez un panneau qui vous indiquera le parking des visiteurs. Il faudra vous y garer.

    Maxime démarra, fit un signe de la main au gardien et s’engagea dans la grande allée. Pendant plusieurs minutes, on se serait crus en pleine forêt. Des arbres à perte de vue. Puis, d’un seul coup, l’allée déboucha sur un immense parc avec, au fond, le fameux parking des visiteurs. Mon père gara la voiture. Loraine, ma mère, fut la première à sortir du véhicule, le regard ébahi.

    - Ma chérie, je crois qu’il est temps de lâcher tes écouteurs et de regarder ça, me dit-elle.

    J’ouvris ma portière, posai mes pieds sur le sol et levai les yeux. Waouh. Devant moi se dressait un magnifique château en pierre, à la toiture faite d’ardoises. J’avais beau l’avoir vu en photo sur la plaquette, il fallait reconnaître qu’en vrai, ça avait de l’allure. Un lycée installé dans un château. C’était quand même un peu dingue. De l’extérieur, l’édifice semblait être divisé en trois ailes réparties autour d’un haut bâtiment central. Les murs étaient recouverts de fenêtres. Je n’en avais jamais vu autant de de toute ma vie. Au deuxième étage, côté Est, on apercevait une grande terrasse. Au troisième étage, côté Ouest, on devinait une véranda fleurie. Du parking partait un grand escalier de pierre aboutissant sur l’entrée de la bâtisse. En ce jour de rentrée, l’imposante double-porte brune demeurait grande ouverte. Depuis le seuil, on avait sûrement une vue magnifique sur le parc, et sur cette forêt qui l’entourait. Alors que l’on s’apprêtait à gravir les marches pour rejoindre l’entrée, une femme arriva pour nous accueillir. La quarantaine avancée, des cheveux bruns ramenés en chignon bien serré, des yeux bleus perçants cachés par des petites lunettes, un ensemble veste et pantalon très élégant qui devait être drôlement éprouvant à porter compte-tenu de la chaleur… Rien qu’à la regarder, avec son look chic et ses airs stricts, on devinait sans mal qu’il s’agissait de la directrice. Elle alla droit vers Maxime.

    - Bienvenue au château de Camilia ! s’exclama-t-elle en serrant la main de mon père. Je suis Madame Jorain, directrice de l’établissement.

    Voilà. J’en étais sûre.

    - Je suis Maxime Camors, déclara mon père. Voici ma femme Loraine, et notre fille Anna.

    La directrice serra la main de ma mère, puis m’observa attentivement. Je fis l’effort d’agrémenter mes salutations d’un discret sourire, histoire de faire bonne impression.

    - Je crois me souvenir que vous venez de Paris, dit Madame Jorain. J’espère que le trajet s’est bien passé. Je vais vous accompagner à l’intérieur château. Suivez-moi.

    Tout en montant les marches, mes parents échangèrent un tas de banalités avec la directrice. Je restai en retrait, ma valise à la main, avec cette drôle de sensation qui me retournait le ventre. Je me trouvais dans un lieu féérique, et pourtant, quelque chose me disait que je n’avais aucune idée de ce dans quoi je venais de mettre les pieds. Une partie de moi voulait s’extasier de tout ce qu’elle voyait, l’autre partie tenait à rester sur ses gardes. En passant la grande porte d’entrée, nous nous retrouvâmes dans un vaste hall carrelé d’où démarrait l’escalier central. Sur chaque mur de la pièce se trouvait une arcade donnant accès à chacune des trois ailes.

    - Les différents niveaux scolaires sont répartis autour du bâtiment central. Les Seconde sont à droite dans l’aile Ouest, les Première sont au Sud et les Terminale à l’Est. Au centre se trouvent le réfectoire commun à tous, la bibliothèque, la salle de sport, l’infirmerie et la salle informatique. Mon bureau se situe au fond du hall, derrière l’escalier, à côté de l’entrée de l’aile Sud. Si vous voulez bien me suivre, Monsieur et Madame Camors, nous allons régler les dernières obligations administratives. Quant à toi, Anna, je te laisse patienter ici avec tes bagages. Ton responsable va venir t’accueillir et t’aidera à t’installer.

    Pendant que Jorain emmenait Maxime et Loraine au fond de la pièce, je restai donc plantée au milieu du hall et observai autour de moi. Quelques élèves descendaient les escaliers, sortaient des différentes ailes, riaient, papotaient. Ceux qui étaient déjà là l’année précédente semblaient contents de retrouver le château. Ça me rassurait. Parce que moi, à ce moment précis, je n’avais pas du tout envie de rire. J’étais là, en terre inconnue, bien loin de Paris et du cocon familial, au milieu de ce hall, mes bagages aux pieds, me demandant si mes parents avaient vraiment fait le bon choix en m’inscrivant ici. Je n’aurais pas pu aller dans un lycée normal. C’était évident. Mes années de collège nous avaient largement prouvé que le système scolaire traditionnel n’était pas fait pour moi. Mais partir si loin, dans un endroit si particulier, serait-ce aussi salvateur que mes parents et moi l’espérions ? La brochure affirmait que le château de Camilia permettait aux élèves à haut potentiel de s’épanouir pleinement dans leur scolarité et leur vie sociale grâce à une équipe pédagogique compétente et un cadre apaisant. L’établissement avait à cœur de réconcilier les ingérables surdoués déprimés que nous étions avec l’apprentissage et se fixait comme objectif de nous mener jusqu’au baccalauréat pour que l’on puisse enfin prendre l’orientation qui nous correspondait et cesser de subir un système archaïque dans lequel on se sentait incompris et rejetés. De belles promesses pour lesquelles mes parents étaient en train de signer un chèque à quatre chiffres.

    Alors que je me posais un tas de questions sur ma présence au château, un garçon d’une vingtaine d’années sortit de l’aile Ouest et se dirigea droit vers moi, un grand sourire aux lèvres. Mains dans les poches, look décontracté, il me fonça dessus comme s’il me connaissait déjà.

    - Bonjour et bienvenue ! s’exclama-t-il joyeusement. Tu entres en Seconde ?

    - C’est ça, marmonnai-je l’air perplexe.

    - Alors suis-moi, je vais te montrer ta chambre.

    De taille moyenne, un peu plus grand que moi, la silhouette svelte et le sourire charmeur, son visage était très pâle, ce qui tranchait avec sa courte chevelure brune. Jamais je n’avais vu de regard aussi doux, chaleureux et rieur. Ses yeux étaient très bleus. Un bleu clair, et vif. Sans me laisser le temps de comprendre ce qui m’arrivait, il prit une partie de mes bagages et me conduisit à l’intérieur de l’aile Ouest. En franchissant l’arcade qui reliait le hall au bâtiment des Seconde, on se retrouvait au pied d’un escalier. Le jeune homme monta les marches, moi derrière lui.

    - Au rez-de-chaussée, il y a deux salles de classe. Ensuite, du premier au troisième étages, ce sont les chambres. Comment tu t’appelles ?

    - Anna Camors.

    - De mémoire, je crois que tu es au deuxième.

    Nous arrivâmes au premier étage. Pendant que le jeune homme vérifiait sur sa liste l’emplacement de ma chambre, j’observai quelques élèves qui se trouvaient dans une sorte de salon et discutaient. Ils avaient l’air d’avoir déjà sympathisé.

    - C’est bon, tu es bien au deuxième étage. Je ne m’étais pas trompé.

    - C’est quoi, ici ? demandai-je en montrant la pièce du doigt.

    - C’est le petit salon des Seconde. On y organise une soirée cinéma tous les mardis, on s’y réunit si j’ai des informations à vous transmettre et sinon, c’est là que vous vous retrouvez pour discuter, jouer aux cartes, et cetera. C’est le coin convivial de l’aile Ouest, surtout pendant l’hiver. Tu viens ?

    Nous montâmes au deuxième étage. Là, pas de petit salon. Que des portes derrière lesquelles se trouvaient les chambres. La mienne était au milieu du couloir, sur la gauche. Le jeune homme posa les bagages sur le sol et ouvrit la porte. Puis, il se poussa pour me laisser entrer. Je m’avançai timidement et entrai. Ma chambre ne ressemblait absolument pas à ce que je m’étais imaginé. Une grande fenêtre illuminait la pièce. Les murs étaient orange et le sol bleu vif. Pour le mobilier, de style scandinave, on avait en revanche opté pour du blanc. Sur la gauche, une petite salle de bain se fermant avec un rideau. Au fond, un grand lit à côté duquel se trouvait une armoire. Sur le mur de droite, un bureau et des étagères. L’ensemble était chaleureux, et très coloré. Rien à voir avec le trou à rats aux allures de centre médical auquel je m’attendais.

    - Ça te plait ? me demanda le jeune homme.

    - Beaucoup. Le orange et le bleu roi, ça claque.

    - Ouais, rigola-t-il. Tu verras, on est plutôt branchés couleurs vives, au château. Au fait, je réalise que je ne me suis pas présenté. Je m’appelle Jérôme. Je suis le responsable des Seconde. Le chaperon, quoi. C’est à moi qu’il faut s’adresser s’il y a le moindre problème, ou si tu as des questions. Ma chambre est au premier étage, la dernière porte au fond à droite. Je vais te laisser t’installer. Tes parents viendront te rejoindre quand ils auront fini avec la directrice. À plus tard !

    Jérôme s’en alla. En plus d’être très sympa, je le trouvais canon. C’était bête, mais ça me donnait du baume au cœur. Je rassemblai mes bagages au milieu de la pièce et m’allongeai sur mon lit, découvrant avec bonheur que le matelas était très confortable. Voilà. Je me trouvais dans ma nouvelle chambre, dans mon nouveau lycée, dans une nouvelle région, pour un nouveau départ. Et malgré mon angoisse et mes réticences, la découverte de ce lieu sublime et ma rencontre avec ce responsable beau comme un dieu me poussaient à l’optimisme.

    Quelques minutes plus tard, Maxime et Loraine entrèrent dans ma chambre alors que je rangeais mes vêtements dans la grande armoire.

    - Tu veux peut-être qu’on t’aide, non ? demanda Loraine.

    - Maman, j’ai quinze ans et demi, je sais ranger mes affaires toute seule, répondis-je sur mon habituel ton d’ado râleuse.

    - Je sais, soupira-t-elle. Mais on ne va pas te revoir avant un moment, alors… Je voudrais être sûre que tu es bien installée avant de reprendre la route.

    - Si jamais tu avais envie de rentrer à Paris d’ici la Toussaint, n’hésite pas, ajouta mon père. L’internat, c’est tout nouveau pour toi. Et pour nous aussi, d’ailleurs. Ça va nous faire drôle de ne plus t’avoir à la maison.

    - Je vais vous manquer ? me moquai-je avec ironie.

    - Bien sûr, affirma mon père. Même si ces derniers mois ont été très compliqués, tu es notre fille adorée et tu vas nous manquer.

    - Je vous rappelle que c’est vous qui m’avez inscrite ici, grommelai-je. C’est vous qui avez voulu que je vienne là. Moi, à la base, je n’avais rien demandé.

    - Et je suis certain que nous n’aurons pas à regretter notre choix, fit mon père avec un sourire forcé. Cet établissement m’a l’air formidable. Tout le monde ne peut pas se vanter d’avoir mené la vie de château à quinze ans !

    - Puisque tu as l’air de très bien t’en sortir, on va reprendre la route. Tu nous accompagnes jusqu’à la voiture ? demanda ma mère.

    De retour sur le parking, mes parents m’embrassèrent et montèrent dans la voiture. J’avais l’intime conviction que, contrairement à ce qu’on aurait pu imaginer, ma mère vivait cette séparation moins bien que mon père. Je le savais parce qu’au moment du départ, moteur allumé, elle n’abaissa pas sa vitre comme le fit mon père. À croire qu’elle n’aurait pas su quoi dire, ou quoi faire. Ou peut-être craignait-elle de pleurer ? Maxime prit ma main.

    - Tu seras bien sage ? Pas de bêtise ? Pas de convocation dans le bureau de la directrice ? Pas d’embrouilles avec les profs ? Pas d’histoires malsaines avec les autres pensionnaires ?

    - Ça va, grinçai-je. C’est un lycée, pas un couvent.

    - Appelle-nous aussi souvent que tu le souhaites.

    Je lâchai la main de mon père. La voiture démarra et suivit la grande allée jusqu’à disparaître de mon champ de vision, dans cette épaisse forêt. Voilà. C’était fait. Je démarrais officiellement ma vie de pensionnaire en internat, à plusieurs centaines de kilomètres de chez moi. Je ne me sentais pas triste. Un peu cafardeuse, certes. Mais terriblement impatiente de savoir si le château de Camilia allait vraiment changer mon existence.

    Je remontai dans ma chambre pour continuer mon installation. En arrivant au deuxième étage, je croisai Jérôme en compagnie d’une autre pensionnaire qui, visiblement, allait occuper la chambre voisine de la mienne. Je ne prêtai pas attention à la nouvelle arrivée et entrai dans mon petit logement. À peine avais-je fermé la porte qu’on frappa. J’ouvris.

    - Rassemblement des Seconde au petit salon dans dix minutes ! déclara Jérôme. Tous les pensionnaires sont arrivés, on va pouvoir faire connaissance.

    - Ok, marmonnai-je. On est combien ?

    - Vingt-trois. À tout de suite !

    Quand je fis mon apparition, le petit salon était déjà bien rempli. Apparemment, il ne manquait plus que moi. Jérôme se tenait debout devant tout le monde. Je m’installai sur un canapé déjà occupé par deux pensionnaires à qui j’adressai un sourire poli. Je jetai un bref coup d’œil dans la pièce. Treize garçons et dix filles.

    - Bien. Puisque tout le monde est là, on va pouvoir commencer. Je m’appelle donc Jérôme et je suis votre responsable, comme je l’ai expliqué à chacun de vous lors de votre arrivée. C’est à moi qu’il faut s’adresser si vous avez des réclamations, des problèmes personnels, des questions concernant l’emploi du temps, et cetera. Je suis là pour vous encadrer en dehors des heures de cours. Je veille à la bonne marche de l’aile Ouest, au respect du

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