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    Journal d’un pionnier 1856: 1859
    Journal d’un pionnier 1856: 1859
    Journal d’un pionnier 1856: 1859
    Ebook107 pages1 hour

    Journal d’un pionnier 1856: 1859

    By Melchior de Marion Brésillac

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    About this ebook

    publication de textes originaux de Mgr de Marion Brésillac concernant la période de 1856 à 1859

    LanguageFrançais
    PublisherSMA publications
    Release dateMar 6, 2014
    ISBN9781310689239
    Journal d’un pionnier 1856: 1859

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      Journal d’un pionnier 1856 - Melchior de Marion Brésillac

      Après la définitive acceptation de ma démission du Vicariat Apostolique de Coimbatore (1), mes offres à la S.C. de la Propagande. (2)

      Plusieurs lettres à Monseigneur Barnabò secrétaire, réponses plus que froides de ce prélat. (3)

      Je vais à Rome.

      Le R.P. Dominique, Capucin, m'engage à voir M. Régis aîné en passant à Marseille.

      M. Régis me donne des notions sur le royaume du Dahomey où il fait le commerce et où selon lui il serait assez facile d'ouvrir une mission.

      Je parle à Rome du projet d'ouvrir une mission dans le Dahomey, et j'entrevois quelques signes assez faibles de bienveillance chez Mgr Barnabò et le Cardinal préfet.

      ________________________________________

      note 01 Démission acceptée par Pie IX le 18 mars 1855 et communiquée par Mgr Barnabò à Mgr de Brésillac par lettre du 27 mars (LETTRES REÇUES / Reçu 0633).

      note 02 Quatre lettres à Mgr Barnabò entre mai et octobre 1855, cf DMF, 2ème partie, 2ème section (LETTRES ENVOYÉES / Envoi 0666, 0671, 0673 et 0678).

      note 03 Aux AMA, 2F13 (LETTRES REÇUES / Reçu 0639, 0640 et 0641).

      Année 1856 - janvier à juin

      JANVIER-AVRIL

      Je fais mon rapport. (1)

      Ce rapport n'est point présenté à la S.C. mais, après un congrès, on décide que la chose mérite de fixer l'attention, et on écrit à Mgr Bessieux et à Mgr Kobès actuellement chargés de l'immense étendue de la Guinée. (2)

      Après un certain temps on me donne des lettres d'encouragement (3) pour pouvoir aller en France me procurer des hommes et de l'argent, afin de fonder si c'est possible une société de missionnaires au service de la S.C. pour les pays les plus abandonnés de l'Afrique et notamment le Dahomey.

      Cette idée de former une congrégation ad hoc m'avait été suggérée presque dès le principe par Mgr Barnabò.

      À cette occasion on m'avait permis de faire imprimer à la Propagande une petite notice sur mon projet. (4) On ne veut me rien accorder à la Propagande de secours pécuniaires. On me fait cependant espérer quelque chose pour l'époque où j'aurai formé un noyau de missionnaires prêts à partir.

      J'écris à l'Œuvre de la Propagation de la Foi qui me répond pour ce qui est d'argent à peu près comme la S.C. de la Propagande. Après avoir reçu la lettre du Cardinal préfet, je donne un sermon à Saint Louis des Français, et fais une quête dont le produit est relativement assez bon. (5)

      AVRIL

      Départ pour la France, 10 avril.

      Arrivée à Toulon, chez les RR.PP. Maristes. Leur charité ! Visite aux curés. L'évêque doit venir dans la semaine.

      Arrivée de M. Vian. (6) Arrivée solennelle de l'évêque. Il se montre très bienveillant.

      Sermon le dimanche 20 avril. Quête qui produit cinq cents francs.

      Caractère du clergé de Toulon assez singulier.

      Il se conduit froidement mais suffisamment bien à mon égard. Son antipathie pour les religieux, spécialement pour les Maristes. Visite chez ces pères à leur beau collège de la Seyne. Leur charité dans l'hospitalité qu'ils me donnent.

      Mme de Lavau m'écrit qu'elle m'enverra prendre.

      Mardi 22 - départ de Toulon. M. Gaston de Lavau vient me prendre dans sa voiture pour Carquéranne. Admirable ménage des jeunes époux, déjà père de plusieurs enfants. Piété exemplaire unie à la plus exquise politesse. Parfaite gentillesse de leurs petites filles. Site charmant du château. Le temps pluvieux. Néanmoins nous allons faire une longue promenade au bord de la mer avec M. de Lavau. Prière du soir.

      Le lendemain, on a invité à déjeuner quelques personnes des environs de la ville d'Hyères ainsi que Mgr de Séez qui était à Hyères pour cause de santé. Mme de Beauregard, amie intime des de Lavau, est de la partie. Elle m'engage à aller loger chez elle à mon passage à Hyères. Après déjeuner nous allons faire quelques visites du voisinage avec M. de Lavau. Les personnes que je visite s'intéressent à mon œuvre et font quelques aumônes. Le temps est magnifique. Coup d'œil de toute beauté qu'offrent sur plusieurs points la rade et les îles d'Hyères.

      Le jeudi 24, départ de Carquéranne pour Hyères. Toute la famille de Lavau vient avec moi chez Mme de Beauregard. M. de Beauregard, Maire d'Hyères, est à Paris. Famille de grand mérite et d'une admirable piété. Deux vieillards dans la maison qui passent leur temps à prier. Chapelle avec le T.S.S. Position à enchanter. Vigoureux palmiers. Les orangers ont presque disparu. Le jardin qui domine la maison en était autrefois rempli. Il n'y en a plus que quelques-uns assez tristes comme pour inspirer des regrets. La différence du produit de ce jardin n'est de rien moins que de 22 mille francs de revenus à rien ou presque rien. Mme de Beauregard s'intéresse à mon œuvre. Je vais faire avec elle quelques visites et je prêche le soir. L'auditoire est peu nombreux et surtout peu riche, les étrangers étant déjà presque tous partis. Néanmoins la quête produit 266 francs. Mme de Beauregard tient beaucoup à ce que je dise la messe chez elle avant de partir, ce qui doit être le lendemain de grand matin. Je prends congé de l'excellente Mme de Lavau et de sa famille.

      Le vendredi, à 4 h 1/2 du matin, je dis la sainte messe. Mme de Beauregard y assiste avec sa fille qui paraît être un ange de piété. Départ à 6 heures pour aller prendre la diligence de Toulon à Brignolles. À Brignolles le curé me reçoit très bien. Après dîner, nous allons visiter les divers établissements pieux de la ville et la magnifique bâtisse qui s'achève pour le petit séminaire. Le sermon à 7 h 1/2. La quête est bonne.

      Le samedi, départ vers 10 heures, après avoir reçu les civilités du clergé. Un jeune prêtre me témoigne quelque velléité d'entrer dans ma société. Arrivée à Lorgues chez M. Vian. Son père et son frère me reçoivent avec effusion de cœur. Nous allons au couvent dont M. Vian est l'aumônier, ces dames boudent de ce qu'il est avec moi depuis quelques jours. La supérieure ne paraît même pas.

      Voyant cela, je ne suis pas retourné à ce couvent. Le curé et le clergé de la ville viennent me voir et semblent s'intéresser à l'œuvre.

      Le dimanche, sermon. La quête est peu de chose dans l'église vu qu'il n'y a pas de riches dans l'auditoire, mais elle est bonne par ce que quelques personnes ajoutent au dehors de l'église. M. l'abbé Emilien Vian me témoigne un assez grand désir de faire partie, de la société. Il me seconderait plus que son frère à cause de sa santé.

      Lundi nous allons voir les R.R. P.P. Capucins à leur ermitage et couvent de Saint-Ferréol et quelques autres établissements de la ville. Le mauvais temps nous empêche d'aller au Thoronet. Mardi, départ à 2 heures. M. Vian me quitte. J'arrive à Draguignan le 29, à 4 h. Le curé n'a pas averti au prône du dimanche. Il se met à envoyer des listes pour prévenir les principales personnes de la ville. Il y a néanmoins du monde à l'église, mais la quête est médiocre.

      Le 30, départ pour Lorgues (7) dans la voiture de M. Augier, plus ou moins descendant d'une famille de couleur et assez basané ; fort riche à ce que l'on dit et excellent homme. Il me conduit lui-même. Nous ne trouvons personne au séminaire, tous étant à la maison de campagne. Nous nous y rendons et passons une agréable soirée. Le séminaire est nombreux. Il paraît qu'il y a peu de vocations aux missions dans le diocèse.

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