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La Peinture hollandaise 120 illustrations
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Ebook172 pages6 hours

La Peinture hollandaise 120 illustrations

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About this ebook

Le caractère unique de la peinture de paysage hollandaise, avec ses cours d’eau et son abondance de couleurs, ne se retrouve pas seulement dans les représentations de la nature mais aussi dans de fameux portraits et représentations de scènes de la société de cette époque. Ce livre rassemble les temps forts de la peinture hollandaise, compilant les plus célèbres artistes du XVe au XIXe siècle, notamment Bosch, Rembrandt, Rubens, ou Van Eyck. Trois détails caractéristiques de chaque œuvre sont mis en lumière à travers la mise en page innovante de ce livre, qui souligne l’amour des détails si symptomatique de l’art hollandais.
LanguageFrançais
Release dateNov 14, 2023
ISBN9781781608937
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    La Peinture hollandaise 120 illustrations - Henry Havard

    L’Annonciation et la Visitation, Présentation au Temple, Fuite en Egypte, Melchior Broederlam, 1394-1399


    Tempera sur panneau de bois, 167 x 125 cm. Musée des Beaux-Arts, Dijon

    La Peinture hollandaise, ses origines et son caractère

    La production artistique d’une grande nation n’est pas un de ces accidents fortuits dont on ne peut ni démêler les causes ni prévoir les effets. Elle est la résultante des aptitudes du peuple et de son caractère ; elle est le reflet du milieu dans lequel elle a été appelée à se développer et la conséquence du degré de perfection auquel est parvenue la civilisation qui lui donne naissance. Buffon a dit que le style c’était l’homme ; avec combien plus de raison encore pourrait-on dire : « L’art, c’est la nation, c’est le peuple! » Chacune de ses manifestations artistiques est, en effet, pour la nation entière, comme la synthèse de ses aptitudes et de ses pensées dominantes ; c’est par là qu’elle peut souvent parler à la postérité et lui dire : « Jugezmoi, preuves en main, c’est-à-dire sur mes œuvres. » Plus qu’aucun autre pays, la Hollande nous fournit, grâce à son admirable école de peinture, la démonstration de cette grande loi. Le sentiment et l’amour de la couleur se manifestent avec une extrême intensité dans les ouvrages de tous ses artistes. C’est la couleur qui règne en maîtresse absolue sur eux. Aucun d’eux ne cherche à se soustraire à cette prestigieuse domination. Tous, au contraire, lui rendent hommage.

    La Hollande n’est point un pays brumeux, charbonneux, sombre, sans transparence ni couleur ; c’est, au contraire, un des pays les plus lumineux qui existent. Son ciel chargé de vapeurs réfléchit la lumière avec une intensité surprenante. Les nuages, qui le sillonnent presque constamment, projettent sur la campagne leurs ombres nettement marquées, mais transparentes, et divisent ainsi la plaine infinie en grands plans tour à tour sombres et éclairés. Or, les couleurs, tous les peintres le savent, ne valent point par elles-mêmes. Ce qui leur donne leur éclat, c’est le contraste qu’elles forment avec leurs voisines immédiates ; c’est aussi la quantité d’ombre ou de lumière, de blanc ou de noir qui entre dans leur composition. Les contrastes et les valeurs, voilà ce qui exalte ou diminue leurs vibrations, augmente ou réduit leur puissance. Eh bien, ces larges bandes brunes qui coupent le paysage, doublent la coloration des parties éclairées, et la plaine qui s’étend à perte de vue devient, par cette succession de parties lumineuses et obscures, la campagne la plus colorée peut-être qui soit dans toute l’Europe centrale. Ajoutez que les couleurs, qui tachent cette campagne hollandaise, sont bien propres à se faire valoir. L’humidité constante des polders confère à ces prairies sans fin une éternelle teinte verte, toujours fraîche et vive, qui forme en quelque sorte la base du paysage. Au-dessus le ciel, au-dessous l’eau, qui reflète le ciel, sont l’un et l’autre d’un blanc d’argent ou d’un azur excessivement pâle. Puis, entre le ciel et le sol, les maisons aux toits rouges, aux murs bruns, les grands moulins noirs aux ailes bariolées d’ocre ou de safran, complètent une palette d’une vivacité inouïe. Pour tous ceux qui ont longuement parcouru les interminables plaines de la Hollande, qui ont navigué sur ses canaux et ses fleuves, ce contraste apparaît si frappant qu’on se demande comment tant d’hommes instruits, tant de critiques experts ont pu passer à côté de ce spectacle sans en saisir le caractère.

    Un fait cependant eût dû les faire réfléchir. A défaut de la nature, il leur eût suffi de contempler les œuvres des paysagistes, ou bien les tableaux de Ruisdaël (« Paysage par temps d’orage » ; « Deux Moulins à eau et une vanne ouverte près de Singraven »), d’Hobbema (« L’Allée de Middleharnis » ; « Les Moulins »), de Paulus Potter (« Jeune Taureau » ; « Trois Vaches au pâturage ») qui sont autant de mensonges, où la nature hollandaise est autre qu’on ne l’a dépeinte dans les livres.

    Fleuve gelé, Hendrick Avercamp, vers 1620


    Huile sur bois, 16 x 36 cm. Museum Boymans-Van Beuningen, Rotterdam

    Le Chœur de l’église Saint-Bavon, Haarlem, vu depuis la Kerstkapel, Pieter Saenredam, 1636


    Huile sur bois, 49 x 36,6 cm. Collection Frits Lugt, Fondation Custodia, Paris

    Voiliers sur le Wijkermeer, Salomon van Ruysdael, vers 1648


    Huile sur bois, 40 x 60 cm. Staatliche Museen, Berlin

    Femme au chevalet, Ecole hollandaise, vers 1650


    Huile sur toile, 41 x 21,7 cm. Petit Palais-Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Paris

    Le Nouvel Hôtel de Ville d’Amsterdam, Jan van der Heyden, après 1652


    Huile sur toile, 73 x 86 cm. Musée du Louvre, Paris

    En examinant leurs œuvres, nous allons découvrir encore d’autres preuves non moins décisives de son influence, en même temps que nous constaterons la pression que le milieu dans lequel ces artistes vivaient a exercé sur le choix de leurs sujets et sur la marche générale de leur école. Là où une brume légère règne perpétuellement dans l’atmosphère, là où une

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