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Si je renais, je veux être Yoko Ono
Si je renais, je veux être Yoko Ono
Si je renais, je veux être Yoko Ono
Ebook183 pages1 hour

Si je renais, je veux être Yoko Ono

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About this ebook

Des nouvelles riches en suggestions, inspirées de visions psychédéliques et de rencontres surréelles. Thèmes, situations et personnages hétéroclites se croisent  et s’affrontent. C’est ainsi que l’on peut dîner avec Michelle Pfeiffer, jouer au poker avec Jésus Christ et Charles Bukowski, s’étouffer d’une monotonie auto-imposée. Jacopo nous apprend que le Saint Esprit a le visage de Bruce Springsteen et que tous les mythes n’existent que pour être démystifiés. Tout ce qui nous reste est un grand et concret désir que nous crions à haute voix à l’univers : celui de renaître est d’être Yoko Ono, pour savoir quel effet ça fait de voler John Lennon aux Beatles. Le livre est enrichi d’illustrations de Marino D'Amore.

LanguageFrançais
Release dateSep 16, 2019
ISBN9781507120309
Si je renais, je veux être Yoko Ono

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    Si je renais, je veux être Yoko Ono - Jacopo Ratini

    Jacopo Ratini

    *

    SI JE RENAIS, JE VEUX ÊTRE YOKO ONO

    Traduit de l’italien par Carole Salas

    *

    Chacun de nous a en soi un feu, 

    une passion, un rêve.

    Pour comprendre exactement le sens de notre existence,

    orientons-nous vers ce feu.

    Nous ne nous tromperons jamais,

    et si jamais nous nous trompons, nous le ferons en rêvant.

    *

    Nous étions moi, Bukowski, John Lennon et Jésus

    *

    Nous étions moi, Bukowski, John Lennon et Jésus.

    C'était la finale internationale du tournoi de Texas Hold' em.

    Bukowski, en parfait agencement alcoolique, avait exigé à ses côtés une énorme bouteille de Jack Daniel's avec une très longue paille d’où il sirotait d’interminables quantités de whisky.

    Il ne parlait à aucun de nous, il pitchait les cartes, foldait presque toujours et notait des phrases sur un carnet sur la couverture duquel on pouvait lire :

    « JE N’AI RIEN À ENVIER À HEMINGWAY ! ».

    John Lennon portait de voyantes lunettes rondes aux verres roses et un tee-shirt avec l'inscription : « I DON’T BELIEVE IN JESUS, I JUST BELIEVE IN ME ».

    À chaque main gagnante, l'ex baronnet se tournait en direction du public dans la salle, lançant des baisers en direction de Yoko Ono, qui, imperturbable, se limitait à hocher la tête.

    Jésus était le plus réfléchi de tous. Il contemplait ses cartes en caressant sa barbe épaisse châtain et en grignotant des pistaches.

    De temps en temps, des colibris apparaissaient et lui volaient autour de la tête, puis disparaissaient dans les airs, on ne sait où.

    Il les regardait, souriait et se reconcentrait ensuite sur ses cartes.

    À chaque fois que l'un de nous effectuait une relance, Il s'exclamait :

    « Attention à ce que tu fais, tu pourrais le regretter ! ».

    Mais aucun de nous ne semblait y accorder beaucoup d'importance et on continuait à relancer.

    Bukowski fut le premier à sortir du jeu, éliminé par un full aux reines de la part de Lennon.

    Lorsqu’au River sortit la troisième reine, John hurla en direction de Yoko Ono :

    « I Love you Baby... So much ! ».

    Bukowski le prit plutôt mal. Il chercha la bagarre, mais fut arrêté par les membres de l'équipe de sécurité qui l'emmenèrent de force.

    Peu après, il y eut un all-in de la part de Lennon face auquel je foldis et le Christ s'exclama :

    « Attention à ce que tu fais, tu pourrais le regretter ! ».

    Lennon snoba avec un geste de la main les paroles du messie.

    Jésus lui enleva alors les lunettes roses du visage et les mis sur son propre nez. Ensuite, il lui chuchota : « Je ne t’ai jamais pardonné la phrase que tu as dit en 1966 John... Call ! ».

    Le full aux as du Christ battit le full aux jacks de Lennon.

    Yoko Ono, en tribune, se mit à jurer en japonais pendant que Lennon arracha, avec un geste de colère, les lunettes du visage de Jésus, se les réappropriant. Puis, il se leva et s'en alla en hurlant : « Je suis beaucoup plus célèbre que toi, je suis beaucoup plus célèbre que toi ! ».

    Le Christ sourit, se fit le signe de la croix et rangea ses jetons. Ensuite, il me regarda, scruta les quelques jetons qui me restaient et dit :

    « Tu as peu d'espoir mon frère, mais ne te décourage pas, ces quelques talents qui te restent, ne les enterre pas, mise sur eux ! ».

    Il ria alors avec sarcasme.

    Je touchai du bois par superstition mais Jésus, hélas, avait raison et gagna.

    Un poker d'as ne suffit pas à vaincre sa quinte floche royale...

    Le plus surprenant fut cependant le Moonwalking que le Christ mit en scène après m'avoir éliminé.

    Le public s’exalta et avec un simple claquement de doigts, Jésus fit partir la base musicale de Smooth Criminal de Michael Jackson, en reproduisant à la perfection toute la chorégraphie du morceau.

    Stupéfiant : le Christ qui danse à la Michael Jackson n'a pas de prix !

    Je m'en retournai à la maison avec ma deuxième position et un bon magot en poche.

    Avant d'aller dormir, je décidai d'aller boire un pot dans le bar d'un pote.

    Dès que j'entrai, je vis Jésus assis à une table en compagnie du Saint Esprit, qui pour l'occasion s'était révélé sous la forme de Bruce Springsteen.

    Les deux me saluèrent en m'invitant à m'asseoir avec eux.

    Je leur répondis que j'étais fatigué et qu'après avoir salué mon ami et bu un petit verre, je serais allé me coucher.

    Le Christ me fit signe avec son doigt de m'approcher.

    Je m'approchai et il me chuchota à l'oreille :

    « Je savais quelles cartes allaient sortir, j'ai triché ! ».

    Il éclata de rire et leva son verre, trinquant avec Springsteen.

    Ensuite, il sortit un paquet de cartes et s'exclama :

    « Il y a quelqu'un dans ce fichu bar qui veut perdre un peu d'argent au poker ? ».

    Deux types, à l'air ivre, s'assirent à la table et Jésus commença à mélanger les cartes avec adresse.

    Puis, s'adressant à eux, il s'exclama :

    « Attention à ce que vous faites... vous pourriez le regretter ! ».

    Tout à coup, l'envie de boire me passa et sans même saluer mon copain, je me dirigeai directement vers la sortie du bar.

    Ce fut la dernière nuit de ma vie que je jouai au Poker.

    *

    Si je renais, je veux être Yoko Ono

    *

    Si je renais, je veux être Yoko Ono

    pour savoir quel effet ça fait

    de voler John Lennon aux Beatles.

    Si je renais, je veux être

    la baignoire dans laquelle mourut Jim Morrison

    pour satisfaire ma curiosité de savoir

    ce qui s'est passé cette nuit de 1971 à Paris.

    *

    Si je renais, je veux être

    la conscience du colonel Paul Tibbets

    pour savoir ce qu'il a ressenti après avoir lâché

    la bombe atomique sur Hiroshima.

    *

    Si je renais, je veux être

    une brique du mur de Berlin,

    pour comprendre vraiment la signification du verbe « séparer ».

    *

    Si je renais, je veux être ignorant

    pour ne pas comprendre, pour ne pas penser,

    pour ne pas courir le risque de mal comprendre

    et d'être blessé.

    *

    Si je renais, je veux être pire

    que ce que j'ai été en vie.

    Parce que j'ai vu que les meilleurs

    font des envieux, sont mis de côté

    et se retrouvent souvent seuls.

    *

    Alors, à quoi bon être meilleur ?

    En fait, tu sais ce que je te dis ?

    Si je renais, je veux avoir 100 ans

    et vivre ma vie à l'envers,

    pour en jouir du début à la fin.

    *

    Le plaisir d’abord, le devoir ensuite.

    Sinon, quel genre de vie ce serait ?

    *

    J'ai regardé l'obscurité dans les yeux parce que j'étais capable d'imaginer la lumière

    *

    J'ai exploré les voies de l'enfer parce que j'en avais marre de la perfection du paradis,

    j'ai regardé l'obscurité dans les yeux parce que j'étais capable d'imaginer la lumière,

    j'ai défié le ciel parce que je me sentais la force d'un guerrier,

    j'ai eu froid parce que j'ai connu la chaleur d'une embrassade,

    j'ai voulu me perdre parce que je voulais me retrouver,

    j'ai eu du courage parce que j'ai eu peur,

    j'ai ardemment désiré parce que je n'avais rien en poche,

    j'ai aimé parce que je me suis écouté,

    j'ai volé parce que j'ai osé,

    j'ai échoué, mais j'ai tenté,

    j'ai saisi l'occasion mais ce n'était pas la bonne,

    j'ai bu pour oublier,

    j'ai oublié pour ne pas revenir sur mes pas.

    Au bout du compte, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire, je m’en suis toujours remis.

    *

    Offre-moi un rêve

    *

    Offre-moi un rêve.

    Le plus beau et précieux que tu aies fait,

    le plus jalousement gardé dans tes souvenirs.

    *

    Offre-moi un rêve si tu m'aimes vraiment.

    Comme je t'ai fait don de moi-même :

    de mes mains, de mes yeux, de mon cœur.

    Ce que j'ai de plus important.

    Ton regard perce comme une aiguille,

    pénétrant dans les abîmes de mon cœur,

    injectant une substance, dont j'ignore le nom.

    Ton regard est un couteau, long et mince

    qui pénètre transversalement ma chair.

    *

    Offre-moi un rêve parce que je t'ai offert la vie.

    Je t'ai donné la certitude de m'avoir à tes côtés,

    de ne désirer d’autres femmes que toi.

    Touché par ton regard fatal qui ne laisse aucune possibilité de s'enfuir,

    si ce n'est un poison d'amour qui, sur les murs de mon cœur,

    a gravé ton nom.

    *

    Pour cette raison, offre-moi un rêve,

    le jour de mon anniversaire.

    Un rêve, le plus grand du monde,

    un rêve qui me laisse abasourdi et me fasse pleurer.

    Offre-moi quelque chose d'immense,

    un chuchotement, un frisson, un cri.

    Offre-moi une journée différente.

    Offre-moi l'occasion pour te dire je t'aime,

    au milieu d'une multitude de personnes,

    qui autour de nous, émues, se serrent

    en applaudissant, sachant que tu m'aimes.

    *

    Offre-moi un rêve.

    Le plus beau et précieux que tu aies fait.

    *

    C'est une question de

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