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Talker, la décision
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Ebook92 pages1 hour

Talker, la décision

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About this ebook

Suite de Talker, la rédemption
Talker, tome 3

Une fois acquis le réflexe primaire de la survie, que faut-il d’autre ?

Brian Cooper s’est remis de l’agression ayant failli le tuer, Tate Walker a appris à affronter ses propres démons. Maintenant, chacun des garçons ne possède plus que son compagnon. Vivre ensemble – et vivre leur amour au jour le jour – n’a rien de facile.

D’une certaine façon, l’éternel optimisme de Talker associé à la foi tranquille de Brian s’avère capable d’aplanir tous les obstacles, grands et petits, de vaincre les épreuves et de réaliser leurs rêves respectifs.

LanguageFrançais
Release dateMay 13, 2014
ISBN9781623806859
Talker, la décision
Author

Amy Lane

Award winning author Amy Lane lives in a crumbling crapmansion with a couple of teenagers, a passel of furbabies, and a bemused spouse. She has too damned much yarn, a penchant for action-adventure movies, and a need to know that somewhere in all the pain is a story of Wuv, Twu Wuv, which she continues to believe in to this day! She writes contemporary romance, paranormal romance, urban fantasy, and romantic suspense, teaches the occasional writing class, and likes to pretend her very simple life is as exciting as the lives of the people who live in her head. She’ll also tell you that sacrifices, large and small, are worth the urge to write. Website: www.greenshill.com Blog: www.writerslane.blogspot.com Email: amylane@greenshill.com Facebook: www.facebook.com/amy.lane.167 Twitter: @amymaclane

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    Talker, la décision - Amy Lane

    REGARD SUR LE PASSÉ

    SITUÉE À l’arrière de la maisonnette, la petite chambre possédait une baie panoramique. Durant l’hiver, parce qu’il faisait horriblement froid, ils avaient installé sur les vitres une isolation thermique en fibre de verre et fixé les panneaux au mur pour les maintenir en place. En été, la lumière rebondissait sur la mer avant de heurter les parois de la maison, saupoudrant la chambre de reflets dorés. Parfois, ils gardaient en place ces panneaux qui cachaient les vitres, sinon, ils étaient réveillés à 5 h 30 tous les matins et à qui ça plairait ? Cependant, la plupart du temps, ils laissaient la lumière teintée de rose, d’or, de pourpre, d’argent et d’orange pénétrer dans la petite pièce, éclairer ses planchers de bois et son tapis coloré, afin de se réveiller en couleurs.

    Dans la mémoire de Talker, ces moments passés étendu à côté de Brian étaient merveilleux, ensoleillés et illuminés comme l’arc-en-ciel qui brillait dans leur chambre. Pour lui, ce furent également les premiers moments de sa vie où il n’entendit que le silence dans sa tête. Habituellement, ses jours étaient une cacophonie de musique, réelle ou remémorée. Jadis, son rythme avait été rapide et saccadé, avec les rebonds syncopés d’une balle élastique heurtant les parois aux angles insensés de son crâne. Ensuite, le destin, ou plutôt Brian, avait permis qu’ils s’installent ici ensemble ; ils avaient entassé tout ce qu’ils possédaient dans la voiture pourrie de Brian et une vieille camionnette empruntée – toute cabossée, elle datait d’avant les années 90. Accompagnés par leurs amis, ils avaient roulé jusqu’à la mer, à 145 km de Sacramento. Ils avaient réussi à aménager leur chambre avant de s’écrouler, tous les deux, dans le lit. Et quand ils s’étaient réveillés…

    La paix.

    Quand Brian était sorti de l’hôpital, trois ans plus tôt, Talker avait été certain de ne plus jamais connaître la paix. Elle paraissait inaccessible à chacun d’entre eux.

    ILS AVAIENT installé un banc de musculation pour Brian afin qu’il puisse accomplir à domicile sa thérapie de remise en forme. Il s’agissait d’un matériel de seconde main qu’une grand-mère proposait dans une brocante. C’est Lyndie – la tante de Brian – qui l’avait découvert. Les divers poids en acier fournis avec le banc étaient recouverts de vinyle pastel, ce qui rendait leur prise en main difficile quand Brian faisait travailler son épaule droite, endommagée au-delà de toute réparation possible.

    — Aïe ! Bordel ! Putain de bordel de merde !

    Talker grimaça. Il était dans le salon, occupé à faire son travail scolaire, quand il entendit les poids heurter violemment le sol. Il s’était préparé à cette explosion. Brian avait besoin d’un coup de main, c’était évident. Il avait besoin que quelqu’un l’assiste, l’aide à ramasser les poids, lui maintienne les doigts serrés pour qu’il puisse les soulever. Mais Brian n’avait pas demandé d’aide. Brian ne demandait jamais qu’on l’assiste. Il n’avait rien demandé quand son épaule avait lâché ; rien non plus quand il avait coulé en classe. Il avait simplement serré les dents et enduré. Quelque part, il avait réussi à survivre avec le peu qu’il possédait – sans demander ce dont il avait besoin.

    La plupart du temps, Talker admirait éperdument une telle attitude.

    Mais dans des moments comme aujourd’hui, il n’avait qu’une envie : flanquer un grand coup sur la foutue tête dure de son amant.

    Il y eut un autre choc. Tate ne put en supporter davantage. Il se redressa, baissa la musique de son ordinateur, puis s’aventura d’un pas tranquille jusque dans la chambre de leur petit appartement minable, en haut des escaliers. Brian agrippait le poids rose – pas le plus petit, mais presque – avec une telle concentration que la sueur lui dégoulinait du visage, même en ce printemps tardif, très tardif, dans un appartement qui n’était jamais suffisamment chauffé… à moins qu’il ne devienne surchauffé. Brian levait son poids avec assiduité, le plaçant derrière lui, le ramenant sur ses hanches, puis derrière lui… Il recommençait en comptant ses mouvements, le corps penché en avant, son autre coude posé sur le genou.

    C’était sans aucun doute très douloureux. Les yeux de Brian, aussi bleus et purs que le ciel du Kansas, étaient étrécis, sa mâchoire, serrée ; des larmes coulaient au coin de ses yeux. La sueur plaquait sur son crâne ses cheveux d’un blond de blé, exposant le tissu cicatriciel sur sa tempe, son œil et sa joue. Une grimace étirait les cicatrices encore fraîches. Tant de douleur, tant de concentration et par-dessus tout, tant de silence. Brian ne voulait pas que Tate le voie dans cet état – parce qu'il possédait ce genre de fierté.

    Tate déglutit avec difficulté ; il regarda encore un moment son amant s’exercer… avant de s’éloigner. Une fois devant son ordinateur, il tapa en douce une recherche Google avec les mots : ‘ergothérapie + blessure épaule’. Il passa près d’une heure à étudier la question.

    Le lendemain, il s’arrêta dans une des petites galeries d’art qui s’alignaient dans R Street : celle qui exposait en vitrine de la poterie et avait à l’arrière un four à céramique.

    Quand il revint chez lui, il ramenait un petit paquet enveloppé de plastique qui lui avait coûté huit dollars, pris sur ses pourboires durement gagnés ou ses extra. En silence, il le déposa devant Brian qui, malgré ses côtes à peine solidifiées, s’activait avec acharnement à nettoyer la cuisine de sa seule main fonctionnelle.

    Brian le regarda fixement, la tête penchée sur le côté. Pour la première fois depuis qu’ils se fréquentaient, Tate eut du mal à s’exprimer. Il se mit à enlever le plastique afin d’exposer l’argile polymère.

    — Tu peux la faire cuire dans le four, mais d’après ce que j’ai compris, ça chlingue un max, dit-il.

    Avec un regard gêné en direction de Brian, il retira le demi-gant noir qui cachait sa main handicapée, puis désigna de la tête le bras de Brian. Quand son amant avança son membre avec précaution, Tate continua :

    — Viens ici.

    Il vit un sourire naître sur les lèvres de Brian, ce qui était rare ces temps-ci. À l’époque de leur première rencontre, Brian n’était que grands yeux écarquillés et silence tranquille ; par contre, il souriait plus souvent. Depuis qu’il avait failli mourir après avoir

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