Condor Canyon: Lady Byrd
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About this ebook
Piégée dans le plus bel endroit sur terre... que peut faire une ornithologue sans peur?
Équipée de son guide Sibley et de ses fidèles jumelles, Amanda Byrd poursuit sans fatigue les espèces d'oiseaux les plus insaisissables.
Sur les traces de son défunt mari, Amanda explore un étroit canyon à l'aube, avec Ed, un guide très patient avec les touristes. Alors qu'un magnifique condor survole le site, Amanda découvre avec horreur que leur groupe a été piégé au fond, l'ascenseur détruit. Qui a commis ce sabotage, et pourquoi?
L'ornithologue amateure doit trouver une solution avant que le canyon ne devienne une fournaise mortelle...
Une aventure présentant l'énergique Lady Byrd, écrite par Michèle Laframboise, auteure plusieurs fois récompensée pour ses livres, et observatrice d'oiseaux à ses heures.
Michèle Laframboise
A science-fiction lover since childhood, Michèle Laframboise has written 17 novels and more than 30 short-stories, in French and English. Her short-stories have been published in Solaris, Galaxies, Géante Route, Brins d’Éternité, Tesseracts and a few other anthologies. Some of her works were translated in Italian, German and Russian. Michèle is also a comic enthusiast who drew a dozen of graphic novels. As a science-fiction writer, she endeavors to find creative solutions to the many challenges that lay before us. / Michèle Laframboise est une ex-scientifique devenue auteure de science-fiction. Elle a publié 17 romans et une trentaine de nouvelles, récoltant plusieurs distinctions et prix littéraires. Ses nouvelles ont été publiées dans les revues Solaris, Galaxies, Géante Route, Brins d’Éternité, Tesseracts et d’autres anthologies. Elle a été traduite en italien, en allemand et en russe. Dessinatrice enthousiaste, elle a aussi publié une douzaine de BD. Sa science fiction cherche toujours des solutions créatives aux défis qui nous attendent
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Condor Canyon - Michèle Laframboise
Condor Canyon
Une aventure de l’intrépide Lady Byrd!
par
Michèle Laframboise
Collection Formidables
Pour ma grand-mère
Edmée Laframboise née Saintonge,
qui m’a fait découvrir la littérature policière
Condor Canyon
par
Michèle Laframboise
Les couches de roc dur et friable brillaient d'un éclat aussi cuivré que les casseroles sur le comptoir de grand-maman. Les rubans ocre, orange, bruns et rouges s’étiraient sur tout le canyon, comme si un pinceau géant était passé sur les murs.
Au fond de cette casserole, entre deux falaises de grès, un lac tirait une langue turquoise. Les seuls sons qu’on entendait à cette heure hâtive étaient le roulement sec des grains de sable dévalant les pentes, des cris d’alarme sporadiques venant des oiseaux du désert, et les murmures excités des touristes venus avec moi.
Nous nous tenions debout près du guide, nos orteils touchant presque l’eau cristalline, attendant que les rayons obliques du soleil levant frappent le mur et projettent son ombre déchiquetée sur l’autre face du canyon.
J’attendais comme eux, mais le moment miraculeux est passé sans que je puisse distinguer autre chose qu’une ligne brisée.
Selon la brochure que j’avais laissée dans l’autobus, on y apercevait un profil amérindien qui se reflétait dans les eaux du lac. Ce petit lac turquoise lové entre les falaises rayées sous le bleu violent du ciel était le plus bel endroit au monde.
J’aspirai une goulée d’air aride, mêlé d’odeurs de fleurs, de sable et de boue séchée. À quoi bon se gaver de toute cette beauté si on ne pouvait la partager?
J’étais ici parce que j’avais promis à Paul de venir.
Mon sac à dos et moi étions descendus de l’autobus inter cité à l’entrée du parc, en face d’une boutique de souvenirs offrant du mauvais café, mais aucune toilette.
Un restaurant d’une chaîne de Fast-food (et fast calories) se dressait à quelques pas de l’arrêt d’autobus. Un coup d’œil circulaire me confirma qu’il s’agissait du seul établissement que je trouverais à distance de marche. Le Parc couvrait environ cent kilomètres carrés, une longue vallée aride parcourue par une rivière paresseuse, prenant sa naissance dans un col de plateaux où bâillaient des canyons.
La succursale accueillait les passagers assoiffés et affamés, ou ceux dont la vessie menaçait d’exploser. Je n’enviais pas la serveuse, une petite grive nerveuse qui se dépêchait auprès des clients, sa tresse noire battant son dos.
Étant la dernière descendue du bus, j’avais pris mon temps aux toilettes, mouillant mon écharpe de soie pour éponger mon visage, rinçant et remplissant ma bouteille d’eau.
Quand je fus assise sur un banc rembourré, près de la cuisine, la plupart des visiteurs étaient déjà en train de manger.
Une tasse atterrit sur ma table sans que j’aie eu le temps de remercier l’oiselle occupée. Savourant le café fraîchement broyé, j’ouvris une carte achetée à prix d’or à la boutique, y cherchant un lieu qui ressemblait au nom gribouillé sur un papier d’hôpital froissé.
La serveuse a déposé sur le Formica ma salade légère et mon lourd burger. Avant qu’elle ne s’envole, je lui ai tendu le papier froissé. De fines lignes ont jailli du coin de ses yeux