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Ciments de l'afrique à la conquête du cameroun: Essai
Ciments de l'afrique à la conquête du cameroun: Essai
Ciments de l'afrique à la conquête du cameroun: Essai
Ebook119 pages1 hour

Ciments de l'afrique à la conquête du cameroun: Essai

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Après avoir intégré le Royaume du Maroc dans son jeu, le groupe Addoha Douja Promotion s'est lancé à la conquête de l'Afrique à travers Ciments de l'Afrique (CIMAF), aujourd'hui présente en Côte d'ivoire, en Guinée Conakry, au Cameroun, au Burkina Faso, au Gabon et au Congo avec des usines d'une capacité de 500 000 tonnes par an, extensible à 1 000 000 de tonnes.
Cet ouvrage s'attache à rendre compte des instruments, stratégies, usages et enjeux de l'offensive de CIMAF en prenant comme cas d'étude le Cameroun, pilier de l'Afrique centrale (CEMAC) avec son économie dominante dans cette région. Il rencontrera l'intérêt d'un large public: firmes multinationales, enseignants-chercheurs, dirigeants politiques et opérateurs économiques africains, et, acteurs étrangers intéressés par la compétition économique qui se déroule actuellement en Afrique.
LanguageFrançais
Release dateApr 5, 2017
ISBN9782322098828
Ciments de l'afrique à la conquête du cameroun: Essai
Author

Perrin Banzeu

Perrin Banzeu est chercheur indépendant en Relations internationales.

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    Ciments de l'afrique à la conquête du cameroun - Perrin Banzeu

    « Les menaces militaires et les alliances ont perdu leur importance avec la pacification des échanges internationaux ; dès lors, les priorités économiques ne sont plus occultées et passent au premier plan »¹.

    Edouard Nicolae Luttwak (1995).


    ¹ Edouard Nicolae Luttwak, Le rêve américain en danger, Paris, Odile Jacob, 1995, p. 40.

    Ad majorem dei gloriam et aux firmes multinationales africaines d’aujourd’hui et de demain, afin que leurs actions contribuent à inscrire l’Afrique sur les lignes de force de la société internationale.

    Remerciements

    Cette entreprise n’aurait pas pu prendre corps sans le soutien et l’amour de ma famille. Ma gratitude va spécialement à mes parents et mes frères et sœurs. L’amitié de Tsasse Phinées n’a pas été moins importante. J’ai aussi abondamment bénéficié des précieux conseils du professeur Joseph Keutcheu qui, malgré un emploi de temps très chargé, a accepté de relire et de commenter ce travail de recherche.

    Les erreurs comme les imperfections sont bien entendu, les miennes.

    Table des matières

    Introduction

    Instruments et stratégies de l’offensive de CIMAF au Cameroun

    La mise en place d’un dispositif offensif et défensif de conquête

    Les instruments offensifs

    Les externalités positives

    Les instruments intrinsèques

    Les instruments défensifs

    Le déploiement de stratégies variées

    L’usage de la coopération Sud/Sud et de la diplomatie économique

    La coopération Sud/Sud

    La diplomatie économique

    L’adoption des « coups stratégiques » envers ses concurrents

    L’incarnation des valeurs fortes

    La stratégie de différentiation

    Le processus de fidélisation

    Usages et enjeux de l’offensive de CIMAF au Cameroun.

    L’offensive de CIMAF : un outil de construction des identités et des intérêts de CIMAF et de son État d’origine

    La construction de l’identité et des intérêts de CIMAF

    La construction de l’identité de rôle du Maroc : la puissance de l’État

    L’offensive de CIMAF : un outil de participation à la construction d’un jeu économique plus « ouvert » et « concurrentiel » au Cameroun

    Conclusion

    Bibliographie

    Annexe

    I.

    Introduction

    « Je pense que le prolongement du Maroc c’est l’Afrique subsaharienne »². Par ces propos tenus lors de la seconde édition du New York Forum Africa à Libreville, Saad Sefrioui traduisait les ambitions africaines du Maroc et témoignait de la volonté du groupe Addoha Douja Promotion³ d’intégrer l’Afrique dans son jeu. Afin d’accompagner ses projets immobiliers et d’exporter son savoir-faire et son expérience au Sud du Sahara, le groupe Addoha a créé en 2011 Ciments de l’Afrique (CIMAF), aujourd’hui présente dans une Afrique qui se modernise à travers de multiples projets d’infrastructures : autoroutes, ports, barrages, aéroports, villes nouvelles, habitat social. Il n’est donc pas étonnant que depuis 2012, CIMAF s’est lancée à la conquête du Cameroun où elle entend se positionner comme un acteur cimentier de référence, capable de répondre à une demande nationale dans ses dimensions quantitatives et qualitatives.

    Alors que l’on assiste à une internationalisation progressive des firmes multinationales⁴, une réflexion sur leur implantation au Cameroun est restée à la traine en Relations internationales. Si la littérature des Relations internationales au Cameroun est encore fortement structurée autour de l’État⁵, les internationalistes ont mesuré l’importance des autres acteurs (Organisations internationales et individus notamment)⁶. Toutefois, ils sont passés à côté des firmes multinationales, alors que ces sovereignty-free actors⁷ sont présents dans l’espace-Cameroun bien avant son accession à l’indépendance⁸. Tout se passe comme si la communauté des internationalistes camerounais avait décidé d’exclure cet acteur de leur objet d’étude. L’absence quasi-totale de références internationalistes relatives à l’implantation des multinationales au Cameroun est sans nul doute la preuve que la recherche dans ce domaine est restée négligeable, voire inexistante. Une conduite appropriée et avisée d’une étude sur l’offensive d’une firme multinationale au Cameroun doit donc se ranger dans la perspective de l’ouverture d’une brèche, en inscrivant les dynamiques d’exportation des firmes multinationales au Cameroun à l’ordre du jour de l’érudition internationaliste.

    Partant, cet ouvrage se propose, à travers une démarche internationaliste de déterminer les instruments, les stratégies, les usages et les enjeux de l’offensive de CIMAF au Cameroun, dans un environnement complexe caractérisé par une concurrence acharnée. Il trouve sa pertinence dans un système international où « la conquête des marchés et la maîtrise des technologies les plus avancées a pris le pas sur celle des territoires »⁹, où l’acquisition de la suprématie technologique et commerciale est devenue à la fois assise et enjeu de la puissance. Dans cette perspective, État et entreprise agissent le plus souvent de concert–le premier aidant et appuyant les ambitions de la seconde –, en toute conscience des impératifs stratégiques de l’un et de l’autre¹⁰. Le défi est donc de démontrer qu’au-delà de l’enjeu économique, la conquête du marché camerounais est un élément de puissance et de rayonnement à l’international de CIMAF et de son État d’origine.

    Afin de relever ce défi, notre réflexion a pour orientation temporelle la période qui va de 2012 à 2016¹¹ et s’appuie sur un corpus documentaire diversifié. Deux types de sources ont été mobilisés. Tout d’abord, nous avons utilisé la littérature blanche, formelle ou officielle. À cet effet, les analyses qui suivent reposent sur la lecture de documents émanant d’institutions et d’organismes publics et privés (documents officiels, publications et rapports) ou de particuliers (source académique, presse, etc.). La littérature grise a été notre deuxième type de sources dans la mesure où nous avons mobilisé les contenus des conférences et séminaires – non publiés – qui ont contribué à nourrir notre réflexion.

    L’interaction stratégique, le constructivisme et la perspective transnationaliste nous semblent les paradigmes susceptibles de nous éclairer le mieux pour procéder à une analyse explicative et compréhensive de l’entrée en jeu de CIMAF dans l’arène que constitue le Cameroun. Partant de cette posture méthodologique, nous faisons valoir que dans sa conquête du Cameroun, CIMAF associe plusieurs instruments et stratégies. Aussi bien, son offensive est un enjeu pleinement investi par cette dernière. Elle fait l’objet d’un usage stratégique dans la mesure où elle est une ressource pour la construction des identités et des intérêts de CIMAF et de son État d’origine et, un adjuvant à la transformation de l’environnement économique de l’État d’accueil.


    ² Saad Sefrioui, Directeur Général Délégué du Groupe Addoha, interviewé par Erik Nyindu, journaliste à Vox Africa TV, dans le cadre de l’émission Focus, disponible sur: https://www.youtube.com/watch?v=uE0IR8WgO-Q, consulté le 01/11/2015.

    ³ Créé à la fin des années 1980 par Anas Sefrioui, un homme d'affaires marocain qui en est l'actionnaire majoritaire avec 56 %, Addoha Douja Promotion est le premier groupe immobilier marocain. Le groupe dispose d’une filiale appelée Ciments de l'Atlas (CIMAT) qui, dans le cadre de la convention d’investissement signée avec l’Etat du Maroc le 18 juillet 2007, a lancé la réalisation simultanée de deux cimenteries d’une capacité de 1,6 millions de tonnes de ciment par an chacune dans les régions de Ben Ahmed et de Beni Mellal au Maroc. Avec ses deux usines de production, entrées respectivement en exploitation en avril 2010 et janvier 2011 Ciments de l’Atlas se positionne comme un opérateur cimentier national de référence s’inscrivant dans la dynamique de développement national tant sur le plan économique, social, qu’humain. Fort de cette expérience dans les domaines de l’immobilier et de la cimenterie, le groupe s’est lancé à la conquête de l’Afrique à travers Ciments de l’Afrique (CIMAF) aujourd’hui présente en Côte d'ivoire,

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