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    Timon d'Athenes (Timon of Athens in French)
    Timon d'Athenes (Timon of Athens in French)
    Timon d'Athenes (Timon of Athens in French)
    Ebook138 pages1 hour

    Timon d'Athenes (Timon of Athens in French)

    By William Shakespeare

    3.5/5

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    About this ebook

    Traduit par François Pierre Guillaume Guizot (1787 - 1874), historien français et homme d'État. Publié en 1862. Selon Wikipedia: "La vie de Timon d'Athènes est une pièce de William Shakespeare sur la fortune d'un Athénien nommé Timon (et probablement influencé par le philosophe du même nom, aussi), généralement considéré comme l'un des ses travaux les plus obscurs et les plus difficiles, groupés à l'origine avec les tragédies, sont généralement considérés comme tels, mais certains savants les groupent avec les pièces à problèmes.

    LanguageFrançais
    PublisherSeltzer Books
    Release dateMar 1, 2018
    ISBN9781455394906
    Timon d'Athenes (Timon of Athens in French)
    Author

    William Shakespeare

    William Shakespeare is the world's greatest ever playwright. Born in 1564, he split his time between Stratford-upon-Avon and London, where he worked as a playwright, poet and actor. In 1582 he married Anne Hathaway. Shakespeare died in 1616 at the age of fifty-two, leaving three children—Susanna, Hamnet and Judith. The rest is silence.

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    Reviews for Timon d'Athenes (Timon of Athens in French)

    3.5/5

    156 ratings9 reviews

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    • 2/5
      Certainly not one of William Shakespeare's best works... I can understand why "Timon of Athens" is rarely staged. It is thought to be a collaboration between Shakespeare and Thomas Middleton -- which may be why the play feels really uneven -- as if different parts were written by different people and patched together later.The plot is fairly simplistic -- Timon, an Athenian lord is so anxious to spread his wealth around to his friends that he eventually runs out of money and has to sell all of his lands. He becomes bitter after hearing the variety of excuses his friends provide for not helping him out in his financial need. There is a subplot involving a march into Athens by a soldier, but it wasn't particularly well developed (or else I had difficulty following it, I'm not sure which was the case.)The action in the play is very slow and the plot is a bit too simplistic to keep things interesting. I'd recommend this one only to Shakespeare completists.
    • 3/5
      I normally wouldn’t read another Shakespeare play so soon after taking a class on the Bard, but this May I happened to be going to the Windy City while Ian McDiarmid was performing Timon of Athens with the Chicago Shakespeare Theater, so I decided to read the play before going to see it. Because I read so quickly and uncritically, and because I saw the play so soon afterward, I’m having a difficult time separating text from performance in my mind, but I’ll try to do my best.Many have compared Timon to King Lear, and it’s not terribly surprising considering that many of the tropes in this play recur in King Lear: the self-centered protagonist, the proliferation of two-faced flatterers, the faithful servant, stirrings of civil war, various banishments and self-banishments. What I’ve often heard hinted at, but never stated outright, is this small truth: Timon is the poor man’s Lear. It is a decent play, not a great one. Current scholarship holds that Shakespeare collaborated on the play with Thomas Middleton, which makes sense because there’s quite a stylistic shift between the frenetic scenes in Timon’s Athenian home and his melancholy, elegiac asylum in the woods. I can say from experience that the first half plays better while the rest reads better, but the first three acts or so are more entertaining in either format. This is odd because I think I read somewhere that Middleton was probably responsible for the first two to three acts, after which Shakespeare continued in a less enjoyable fashion. I guess his heart wasn’t in it. Maybe he was just using the opportunity to warm up for King Lear.There is one truly great moment in the play: Act III scene 6, wherein Timon invites his false friends to yet another of his feasts, serves them only stones and hot water, then proceeds to chase them out. It’s thrilling both to read and behold (in the right production). The problem is that, after this and his great soliloquy in Act IV scene 1, Timon has nowhere to go as a character. He just continues hating humanity to the exact same degree, not developing in either direction. The ending is not quite as bleak as King Lear—there is a sense that society will continue lumbering on—but it is perhaps Shakespeare’s most cynical.The highly abridged two-act version that I saw at Chicago Shakespeare Theater is probably about the best this play can get. It was reset to the present day, something I don’t usually care for, but in this case it was incredibly effective. The cuts were nicely chosen, although I wish we had seen more of Flavius early on. And the acting was excellent. Ian McDiarmid (Emperor Palpatine for you Star Wars geeks) has incredible range and energy, not to mention a powerful voice, and it was a pleasure to view his craft at such close quarters, on a simple thrust stage. Sean Fortunato as Flavius matched him line for line. Alcibiades and Apemantus were among the weakest of the ensemble, regrettable since those are among the most important roles in the play. The last 20 minutes before the intermission, including Timon’s shunning of his friends and his leavetaking of Athens, made for theatrical magic; unfortunately, the director wasn’t able to do much with the scene's of Timon’s solitude, and I simply disliked the ending, which showed Flavius taking Timon’s place in society, with the flatterers and false friends flocking to him. Though it underlined the cynicism of the play, I thought it was out of character for Flavius to befriend the men who ruined his master, and whom he described as “monstrous.” I suppose he could only be pretending to befriend them, with the intent of avenging Timon, but I never thought him in any way vengeful, either.I don't think I’ll ever return to Timon of Athens, but I’m glad I read it, and even happier that I saw the CST production. A part of me still wishes McDiarmid had been playing Lear or Prospero instead, though, which indicates what I think of the play in relation to the rest of the canon.
    • 2/5
      Wow. Okay, that was just awful. Gives Edward III serious competition in the race to the bottom. It's like someone said to Shakespeare, “Bet you can't make a more unlikeable protagonist than Titus Andronicus,” and Shakespeare said, “Oh yeah? Here, hold my ale!”Timon has the good fortune to be born to wealth and position in Athens, and manages to blow through absolutely all of his money by endlessly playing the “Lord Bountiful,” ignoring the protests of his more sensible steward, glorying in the flattery and sycophantic sucking up of toadies. Where he might be sympathetic as an “excessively compassionate” sort if he gave away all his money to people in real need, Timon's generosity seems to be directed mostly at comfortably well-off friends. He hauls out his jewel chest at parties, ostentatiously handing out gems as party favors, and, remembering that a friend admired the horse he was riding recently, announces “'Tis yours, because you lik'd it.” He's maybe a step away from lighting his cigars with $100 bills. Until the funds are all gone. And, shocker, his buddies no longer care about him. Who, in the noble Timon's estimation, is to blame for his downfall? Himself, perhaps, and his own reckless irresponsibility? His friends, who enjoyed his largesse but don't want to help him when he's in trouble? Nope. ALL MANKIND. That's who's to blame. All the women, maidens, toddlers, infants, slaves, old men, etc. of Athens. ”Spare not the babe, whose dimpled smiles from fools exhaust their mercy; think it a bastard, whom the oracle hath doubtfully pronounc'd the throat shall cut, and mince it sans remorse. Swear against objects, put armor on thine ears and on thine eyes, whose proof nor yells of mothers, maids, nor babes, nor sight of priests in holy vestments bleeding, shall pierce a jot.”There are a few amusing exchanges, and Timon's steward is a lovely, devoted fellow who does his level best, but his master is an idiot and a jerk. This is a relatively short play, but it sure felt like it went on forever.
    • 3/5
      Timon is a wealthy man who is happy to help his friends whenever they need him. He loans money without a second thought, helping one man marry the woman he loves and another pay off an outstanding debt. Soon the tables turn on Timon and he finds himself out of funds and in need of help. He soon discovers that fickle friends disappear when the coffers runs dry. He ends up exiled in the woods, disillusioned and angry.As is the case with many of Shakespeare’s lesser known plays, this one shares themes and plot points with some of his more successful work. There are so many similarities with King Lear, the popular character becoming a friendless outcast, betrayal by those who are meant to be his truest supporters. Both plays also have one supporter who remains loyal to the title character: Cordelia (the daughter) in King Lear and Flavius (the steward) in Timon. Lear makes many of the same basic points in a more powerful way. There were also a few spots that reminded me of Coriolanus, including the banished character aiding an enemy force in attacking his former home. Timon of Athens feels a bit disjointed. The first half is cheerful and optimistic, but once he is deserted by his friends and living in the woods it takes on a much darker tone. Scholars have apparently attributed this to a joint authorship. I have no idea if that’s true, but with the flow of the story it certainly makes sense. BOTTOM LINE: Not one of my favorites, but another insight into Shakespeare’s development as a playwright. I love seeing him hone his skills in different works and seeing the many factors that affect whether that play will fail or succeed. I would love to see this one performed live. “The moon's an arrant thief, And her pale fire she snatches from the sun.”“Lips, let sour words go by and language end:What is amiss plague and infection mend!Graves only be men's works and death their gain!Sun, hide thy beams! Timon hath done his reign.” 
    • 3/5
      I could see that I had arrived at the autumn of the Bard's career when I reached his collaborations with hacks.I would like to think that the parts of the play I didn't like were the work of the hack. I assume that he was responsible for the Alcibades scenes reading like some schoolboy was doing an adaptation of Coriolanus as an classroom assignment or the perfunctory setup of Timon's future woes or the dimwitted idea of having the hero die off-stage. By contrast, I credit the Bard with the stinging reproaches ("Uncover, dogs, and lap") and the magnificent rants (and the Bard can rant) and the unmasking of fraud and hypocrisy (take that, poet and painter). A bad play with great moments.P.S. I just realized what it really lacked - no strong women characters!?
    • 3/5
      Stylistically and thematically Timon is like Lear only less so. In the first act Timon generously gives away money to everyone around him, but at the end of the act his steward Flavius lets us know that he’s not as rich as he seems. In the second act his bankruptcy goes public, and people begin to turn down his requests for money. He invites all his “friends” to a banquet of warm water in the third act. He goes into the wilderness, shedding clothes and raging at ingratitude like Lear, and his faithful steward follows, again like Lear. There are static encounters between Timon and various people—Athenian senators, bandits, and so on. Timon and Apemantus the misanthropic philosopher argue over which of them hates the world more and why. After Timon dies, his friend Alcibiades enters Athens (which he’d been besieging since the senators refused to pardon one of his soldiers) as the new leader.
    • 3/5
      I read this because it was heavily referenced in Pale Fire and I see the thematic link there regarding exile - I guess I should re-read Pale Fire again having read it but I never re-read anything. Anyway, it's actually pretty good. According to wikipedia it's one of the Shakespear plays that don't fit as cleanly in the comedy/tragedy division as the others - conventional wisdom is supposed to be that it's a tragedy, but personally I'd describe it as more of a black comedy. So of course I like it. I love the climax, where in one last grandiose gesture Timon lets Athens know who it can go fuck (itself), and how Apemantus's presence in the story finally builds to and culminates in a lengthy scene where he and the protagonist go at it full-bore line for line for multiple pages. Also, Alcibiades is in it! Although disappointingly he's apparently this stock-character Alcibiades originating in Plato instead of the lovable scampini I remember from Thucydides (seriously, it seems like a totally different guy).
    • 3/5
      Wealthy Athenian Timon spreads his wealth generously and hold parties. After giving all his wealth away, he discovers his so-called friends only cared about his wealth. He spends his remaining days in a cave. Shakespeare borrowed from other sources to create this work, and critics attribute portions to other authors. It's not among Shakespeare's best efforts.
    • 5/5
      3 stars for the play, 5 stars for the incredible, comprehensive academic study of it that runs through this 500-page volume.

    Book preview

    Timon d'Athenes (Timon of Athens in French) - William Shakespeare

    TIMON D'ATHÈNES COMÉDIE PAR SHAKESPEARE, TRADUCTION DE M. GUIZOT

    published by Samizdat Express, Orange, CT, USA

    established in 1974, offering over 14,000 books

    Other Shakespeare tragedies in French translation (by M. Guizot):

    Antoine et Cléopâtre

    Coriolan

    Hamlet

    Jules César

    Le Roi Lear

    Macbeth

    Othello ou le More de Venise

    Roméo et Juliette

    Titus Andronicus

    Troïlus et Cressida

    feedback welcome: info@samizdat.com

    visit us at samizdat.com

    Ce document est tiré de: OEUVRES COMPLÈTES DE SHAKSPEARE

    NOUVELLE ÉDITION ENTIÈREMENT REVUE AVEC UNE ÉTUDE SUR SHAKSPEARE DES NOTICES SUR CHAQUE PIÈCE ET DES NOTES

    PARIS A LA LIBRAIRIE ACADÉMIQUE DIDIER ET Cie, LIBRAIRES-ÉDITEURS 35, QUAI DES AUGUSTINS 1862

    NOTICE SUR TIMON D'ATHÈNES

    PERSONNAGES

    ACTE PREMIER

    SCÈNE I,  Athènes. Salle dans la maison de Timon.

    SCÈNE II,  Une salle d'apparat dans la maison de Timon.

    ACTE DEUXIÈME

    SCÈNE I,  Athènes.--Appartement dans la maison d'un sénateur.

    SCÈNE II,  Un appartement de la maison de Timon.

    ACTE TROISIÈME

    SCÈNE I,  Appartement dans la maison de Lucullus, à Athènes.

    SCÈNE II,  Place publique d'Athènes.

    SCÈNE III,  Appartement de la maison de Sempronius. Entrent SEMPRONIUS ET UN SERVITEUR de Timon.

    SCÈNE IV,   Une salle dans la maison de Timon.

    SCÈNE V,   La salle du sénat d'Athènes.

    SCÈNE VI,   Appartement magnifique dans la maison de Timon. Musique, tables préparées, serviteurs.

    ACTE QUATRIÈME

    SCÈNE I,   L'extérieur des murs d'Athènes. Entre TIMON.

    SCÈNE II,   Athènes. Appartement de la maison de Timon. Entrent FLAVIUS ET DEUX OU TROIS SERVITEURS.

    SCÈNE III,   Les bois. Entre TIMON avec une bêche.

    ACTE CINQUIÈME

    SCÈNE I,   Devant la caverne de Timon.

    SCÈNE II,   Entrent FLAVIUS, DEUX SÉNATEURS.

    SCÈNE III,   Le théâtre représente les murs d'Athènes, Entrent DEUX SÉNATEURS ET UN MESSAGER.

    SCÈNE IV,   Les bois; on voit la caverne de Timon et un tombeau grossier.

    SCÈNE V,  Les remparts d'Athènes.

    NOTICE SUR TIMON D'ATHÈNES

    Le nom de Timon était devenu proverbial dans l'antiquité pour exprimer un misanthrope. L'histoire de sa misanthropie, et le bizarre caractère de ce personnage frappèrent sans doute Shakspeare pendant qu'il s'occupait d'Antoine et Cléopâtre, et voici le passage de Plutarque qui lui a probablement suggéré l'idée de sa pièce:

    «Quant à Antonius, il laissa la ville et la conversation de ses amis, et feit bastir une maison dedans la mer, près de l'isle de Pharos, sur certaines chaussées et levées qu'il fit jeter à la mer, et se tenoit céans, comme se bannissant de la compagnie des hommes, et disoit qu'il vouloit mener une telle vie comme Timon, pour autant qu'on lui avoit fait le semblable qu'à luy, et pour l'ingratitude et le grand tort que luy tenoient ceulx à qui il avoit bien fait, et qu'il estimoit ses amis; il se deffioit et se mescontentoit de tous les autres.

    «Ce Timon estoit un citoyen d'Athènes, lequel avoit vescu environ la guerre du Péloponèse; comme l'on peult juger par les comédies de Platon et d'Aristophanes, esquelles il est moqué et touché comme malveuillant et ennemy du genre humain, refusant et abhorrissant toute compagnie et communication des autres hommes, fors que d'Alcibiades, jeune, audacieux et insolent, auquel faisoit bonne chère, et l'embrassoit et baisoit volontiers, dequoy s'esbahissant Apémantus, et lui en demandant la cause pourquoi il chérissoit ainsi ce jeune homme là seul, et abominoit tous les autres: «Je l'aime, répondit-il, pour autant que je sçay bien et suis seur qu'un jour il sera cause de grands maulx aux Athéniens.» Ce Timon recevoit aussi quelque fois Apémantus en sa compagnie, pour autant qu'il étoit semblable de moeurs à luy, et qu'il imitoit fort sa manière de vivre. Un jour doncques que l'on célébroit à Athènes la solennité que l'on appelle Choès, c'est-à-dire la feste des morts, là où on fait des effusions et sacrifices pour les trespassez, ils se festoyoient eulx deux ensemble tout seuls, et se prit Apémantus à dire: «Que voici un beau banquet, Timon;» et Timon lui respondit: «Oui bien, si tu n'y estois point.»

    «L'on dit qu'un jour, comme le peuple estoit assemblé sur la place pour ordonner de quelque affaire, il monta à la tribune aux harangues, comme faisoient ordinairement les orateurs quand ils vouloient haranguer et prescher le peuple; si y eut un grand silence et estoit chacun très-attentif à ouïr ce qu'il voudroit dire, à cause que c'étoit une chose bien nouvelle et bien estrange que de le veoir en chaire. A la fin, il commence à dire: «Seigneurs Athéniens, j'ai en ma maison une petite place où il y a un figuier auquel plusieurs se sont desjà penduz et étranglez, et pour autant que je veulx y faire bastir, je vous ai bien voulu advertir devant que faire couper le figuier, à cette fin que si quelques-uns d'entre vous se veulent pendre, qu'ils se dépeschent.» Il mourut en la ville d'Hales, et fut inhumé sur le bord de la mer. Si advint que, tout alentour de sa sépulture, le village s'éboula, tellement que la mer qui alloit flottant à l'environ, gardoit qu'on n'eût sçeu approcher du tombeau, sur lequel il y avoit des vers engravés de telle substance:

      Ayant fini ma vie malheureuse,   En ce lieu-cy on m'y a inhumé;   Mourez, méchants, de mort malencontreuse,   Sans demander comment je fus nommé.

    On dit que luy-mesme feit ce bel épitaphe; car celui que l'on allègue communément n'est pas de lui, ains est du poëte Callimachus:

      Ici je fais pour toujours ma demeure,   Timon encor les humains haïssant.   Passe, lecteur, en me donnant male heure,   Seulement passe, et me va maudissant.

    «Nous pourrions escrire beaucoup d'autres choses dudit Timon, mais ce peu que nous en avons dit est assez pour le présent.»

    (Vie d'Antoine, par Plutarque, traduction d'Amyot.)

    Malgré quelques rapprochements qu'on pourrait trouver, à la rigueur, entre le Timon de Shakspeare et un dialogue de Lucien qui porte le même titre, nous pensons que cet épisode de Plutarque lui a suffi pour composer sa pièce. C'est dans sa propre imagination qu'il a trouvé le développement du caractère de Timon, celui d'Apémantus, dont la misanthropie contraste si heureusement avec la sienne; la description du luxe et des prodigalités de Timon au milieu de ses flatteurs, et sa sombre rancune contre les hommes, au milieu de la solitude.

    Cette pièce est une des plus simples de Shakspeare: contre son ordinaire, le poëte est sérieusement occupé de son sujet jusqu'au dernier acte; et, fidèle à l'unité de son plan, il ne se permet aucune excursion qui nous en éloigne. La fable consiste en un seul événement: l'histoire d'un grand seigneur que ses amis abandonnent en même temps que son opulence, et qui, du plus généreux des hommes, devient le plus sauvage et le plus atrabilaire. On a beaucoup discuté sur le caractère moral de Timon, pour savoir si on devait le plaindre dans son malheur, ou s'il fallait regarder la perte de sa fortune comme une mortification méritée. Il nous semble, en effet, que ses vertus ont été des vertus d'ostentation, et que sa misanthropie n'est encore qu'une suite de sa manie de se singulariser par tous les extrêmes; dans sa générosité il n'est prodigue que pour des flatteurs; sa richesse nourrit le vice au lieu d'aller secourir l'indigent; une bienfaisance éclairée ne préside

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