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Management par le Kongossa
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Ebook86 pages2 hours

Management par le Kongossa

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Le Management par le Kongossa fait rage au mboa. Mon livre en parle...grave.

LanguageFrançais
Release dateJun 29, 2018
ISBN9780463851746
Management par le Kongossa

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    Management par le Kongossa - James Soh

    INTRODUCTION

    Le peuple Bantou, nous a-t-on enseigné sur le plan anthropologique, se nourrissait de la chasse, de la pêche et de la cueillette. Il avait un mode de vie lié à l’eau. C’est un peuple qui vivait dans la forêt, entouré d’arbres et de collines.

    Savoir ce qu’il y a derrière la colline ou au-delà de l’horizon des arbres ne le préoccupait pas suffisamment. Les bantous ne savaient pas voir au-delà de la forêt, pas plus loin que le bout de leur nez, car ils étaient un peuple agriculteur et sédentaire.

    Du point de vue historique, ce peuple a subi de plein fouet les méandres de la domination culturelle d’autres civilisations. Peut-être que cela explique, en partie, pourquoi certains parmi eux sont prédisposés de nos jours, en entreprise, à être des béni-oui-oui, et pourquoi certains sont prêts à mentir et à tricher pour être dans les petits papiers du patron.

    Ce peuple fier et travailleur a eu la faiblesse d’être jadis une société à tradition orale. Peut-être la transmission de la mémoire cellulaire de ce savoir-être ancestral n’a pas été bien assimilé par les descendants des futures générations.

    On a même tendance à croire que l’âge de la sagesse côtoie celui de la déraison. On remarque de plus en plus que certains bantous sont faibles devant l’argent, et sont prêts à trahir pour la faveur du prince. Ils sont prêts à détruire tout ce qui se met en travers de leur chemin pour le pouvoir, l’avoir et la gloire.

    Notre monde évolue de nos jours plus vite que jamais. Le baril de pétrole est en dessous de 50 dollars. L’économie des pays de la sous-région est en chute libre. Les gens ont faim. Ils sont au chômage. Ils vivent chichement et deviennent pathologiquement égoïstes et égocentriques. Le langage de l’hypocrisie et les replis identitaires se développent à vitesse grand V. Tout ceci fait les choux gras de certains promoteurs d’entreprises. Dans de telles circonstances, ils sont enclins à réaliser des profits encore plus obscènes. Ils veulent profiter des personnes psychologiquement affaiblies et des choses sans en payer le prix convenable. Voilà comment les conditions d’existence du management par le kongossa ont été réunies.

    Le kongossa est le fait de colporter les ragots et les bruits de couloir sans pour autant avoir reçu quitus de le faire. Le kongossa est aussi le fait de travestir une information dans le but de ternir irrémédiablement la réputation, professionnelle ou non, de quelqu’un d’autre. C’est un couteau à double tranchant que les uns et les autres utilisent pour les règlements de compte en entreprise, milieu dans lequel, les coups bas alimentent à profusion le quotidien des employés.

    La question que l’on peut se poser est celle de savoir à qui profite le management par le kongossa en entreprise ? Autrement dit, quelles sont les conséquences sociétales de ce système managérial qui semble avoir le vent en poupe dans notre socle sociologique ? Pourquoi certains managers adorent chaque jour un peu plus le kongossa et l’utilisent comme outil de gestion ? Comment comprendre que même certains intellectuels qui ont fait de longues études en gestion, une fois devenus managers, s’accommodent à ce style managérial de l’ancienne technologie ? Ne découlerait-il pas d’un environnement qui se veut propice et favorable à son émergence ? Comment se dépêtrer de ce bourbier ?

    Comme signe avant-coureur des entreprises qui pratiquent ce management, vous verrez la forme juridique de l’entreprise. Généralement, une SARL ou une SA unipersonnelle (actionnaire unique) est un indice fiable qui montre que cette entreprise soit un sujet à risque.

    Dans un tel milieu, le patron fait la pluie et le beau temps. À l’entretien d’embauche, on vous fera patienter durant des heures avant de daigner vous recevoir comme prévu. Et si jamais votre candidature est retenue, ce genre de manager, marchand de rêves et vendeur d’illusions, cherchera, dès le départ de votre future collaboration, à trouver un moyen de vous contrôler en retenant, par exemple, votre passeport.

    Comme symptôme avant-gardiste d’une entreprise déjà minée, vous verrez que les employés ont la mine usée par le chagrin. On peut aussi déceler la tristesse au fond de leurs yeux.

    Le plat d’entrée est constitué des mois de paie de 45 jours en moyenne. Ce qui veut dire que le patron essaie, tant bien que mal, de les tenir en laisse. Personne ne dit ce qu’il pense ou ne pense ce qu’il dit. Entre ce que les gens disent et ce qu’ils éprouvent réellement, il y a un vrai gap. Les violences verbales sont légions. Les convenances tribales prennent le dessus sur le talent. L’autorité statutaire prédomine sur l’autorité de compétences et ceux qui écrivent les lois sont les premiers à les enfreindre.

    Le plat de résistance quant à lui, est un mélange bien assaisonné de jeux de pouvoir qui bloquent le fonctionnement de l’entreprise. Il est aspergé d’une absence totale de recul dans la prise de décisions incroyablement subjectives, et est mitonné par des individus qui se font des messes basses à longueur de journée. Il est surtout bien pimenté par des collaborateurs qui se carottent mutuellement, offrant ainsi au manager, un spectacle ahurissant dans lequel il fait asseoir sa suprématie et trouve sa jouissance dans le mal qu’il fait autour de lui.

    Le dessert du jour est une humiliation fourrée d’amertumes et caramélisée par une injustice à ciel ouvert, invitant certains employés, qui comme des abeilles, butinent de fleurs en fleurs, à la recherche de potins et de ragots à colporter.

    Dans ce système, le manager fait très souvent dans la navigation à vue, et a une indiscipline budgétaire caractérielle. Il confond souvent les fonds propres de l’entreprise à son patrimoine personnel. Il est allergique à l’instruction et aux autres cultures. Raison pour laquelle, l’expansion d’une telle entreprise à l’échelle internationale est rarissime. Le goût du risque est très souvent limité sur le plan géographique, ils adorent les commères et les persifleurs. La mort du promoteur entraîne souvent le déclin de l’entreprise parce que tout se résume à sa personne.

    Il est conscient du fait que le marché du travail ne vous offre pas plusieurs options. Il n’est pas très dynamique. Il y a de fortes chances que vous démissionniez d’un poste de travail où vous dénonciez le management par le kongossa, pour tomber sur un management

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