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Hug: Genève - Suisse
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Hug: Genève - Suisse

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About this ebook

Ds qu'elle eut franchi la porte du HUG, un sentiment de familiarit envahit Monica Meirim.
Des annes durant, elle tait entre ainsi dans un tablissement hospitalier afin d'y exercer son mtier d'infirmire.
Puis, durant de longues semaines, elle avait connu l'envers du dcor en tant que patiente. Aujourd'hui, elle se dirigeait vers le dpartement des soins intensifs au service de transplantation avec la ferme intention de laisser les six derniers mois derrire elle, de remettre sa vie sur de bons rails et de regarder vers l'avenir. Si beaucoup de choses avaient chang en elle, son dsir de soigner, d'aider les autres restait intact. Peut-tre mme avait-il t renforc par les preuves qu'elle avait traverses.
LanguageFrançais
Release dateJun 30, 2013
ISBN9781481788328
Hug: Genève - Suisse
Author

Urbain Du Roure

U Du Roure de Beaujeu vit en Suisse avec sa compagne Christina Meirim. Il est l’auteur de nombreux romans, essais et articles. Il s’adonne à l’écriture d’histoires sombres, mystérieuses, et policières.

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    Hug - Urbain Du Roure

    © 2013 by Urbain Du Roure. All rights reserved.

    No part of this book may be reproduced, stored in a retrieval system, or transmitted by any means without the written permission of the author.

    Published by AuthorHouse 06/28/2013

    ISBN: 978-1-4817-8830-4 (sc)

    ISBN: 978-1-4817-8831-1 (hc)

    ISBN: 978-1-4817-8832-8 (e)

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    Contents

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    8

    9

    10

    11

    12

    13

    14

    15

    Epilogue

    1

    Dès qu’elle eut franchi la porte du HUG, un sentiment de familiarité envahit Monica Meirim.

    Des années durant, elle était entrée ainsi dans un établissement hospitalier afin d’y exercer son métier d’infirmière.

    Puis, durant de longues semaines, elle avait connu l’envers du décor en tant que patiente. Aujourd’hui, elle se dirigeait vers le département des soins intensifs au service de transplantation avec la ferme intention de laisser les six derniers mois derrière elle, de remettre sa vie sur de bons rails et de regarder vers l’avenir. Si beaucoup de choses avaient changé en elle, son désir de soigner, d’aider les autres restait intact. Peut-être même avait-il été renforcé par les épreuves qu’elle avait traversées.

    Parvenue à destination, elle se dépêcha de troquer ses vêtements de ville contre l’uniforme réglementaire avant d’aller se présenter à la surveillante.

    -   Bonjour, Amandine.

    -   Monica! Ravie de te voir ici de bonne heure. Et je constate avec plaisir que tu es déjà en tenue de travail.

    Monica baissa les yeux sur sa tunique et son pantalon bleu roi.

    -   J’avais l’habitude des pyjamas bleu électrique, mais j’apprécie le changement, répondit-elle.

    Même si le printemps était bien installé à présent, elle portait un T-shirt à longues manches sous sa tunique pour cacher les stigmates en voie de guérison sur ses bras. Son visage était dépourvu de cicatrices et celles que portait son corps finissaient par s’estomper, elle le savait. Néanmoins, il se pourrait que la plus douloureuse d’entre elles, intérieure celle-là, ne disparaisse jamais.

    -   Eh bien, je suis contente de t’avoir parmi nous, reprit Amandine en l’entraînant dans le couloir. Bienvenue à bord. Avant la visite qui rassemblera médecins et étudiants, notre directeur médical, le Dr Rouré, va présenter un cas très intéressant que nous avons eu ici il y a quelques mois. En même temps, tu pourras rencontrer une partie du personnel.

    -   C’est parfait, commenta Monica, soulagée de n’avoir pas à sauter à pieds joints dans le grand bain sans connaître quiconque.

    Devant la porte marquée «salle de conférence», Amandine hésita.

    -   Es-tu certaine d’être prête à reprendre le travail?

    Monica sentit son estomac se nouer.

    -   Emettez-vous des réserves sur ma présence ici?

    -   Absolument pas. Ton C.V. et tes références prouvent que tu es une excellente infirmière. C’est juste que travailler aux soins intensifs du service de transplantation peut parfois se révéler difficile au plan émotionnel, expliqua Amandine en l’enveloppant d’un regard compatissant.

    -   Oui, je sais, répondit Monica avec l’espoir que la rougeur qu’elle sentait monter à ses joues passerait inaperçue. Mais il faut bien que je commence quelque part, n’est-ce pas?

    D’autant que ses économies ayant fondu comme neige au soleil, elle ne pouvait se permettre de prolonger plus longtemps son arrêt maladie. Ce travail était vital pour elle.

    -   Exact. Mais si tu as besoin de repos, fais-le-moi savoir, d’accord? Et veille à ne pas travailler trop de jours d’affilée. Mais tu as un caractère bien trempé pour avoir survécu à cette terrible épreuve, et j’imagine que reprendre le travail ressemble presque à une partie de plaisir pour toi.

    -   Peut-être pas tout à fait une partie de plaisir, dit Monica avec un petit rire. Mais prendre un nouveau départ, repartir de zéro, c’est ce qu’il me faut maintenant.

    Frôler la mort suite à un avortement interne vous incite à considérer la vie sous un jour nouveau.

    -   Il y a pas mal de différences entre les urgences et les soins intensifs et cela va t’obliger à quelques ajustements. Ne t’attends pas à tout apprendre en un seul jour.

    -   Non, bien sûr. Mais je suis sûre que je m’adapterai très vite. Aux urgences, ne jamais savoir à l’avance à quoi on va être confronté, c’est très stressant. Je ne m’en suis rendue compte qu’une fois partie.

    -   Quoi qu’il en soit, je suis contente de t’avoir ici. Entrons vite maintenant, avant que toutes les viennoiseries aient disparu.

    Quelques minutes plus tard, assise au fond de la petite salle encombrée de chaises, Monica grignotait nerveusement un gâteau Portugais la crème tout en saluant de la tête chaque membre du personnel qui entrait quand, soudain, l’arrivée d’un beau ténébreux faillit lui faire lâcher ledit croissant. Avec son corps d’athlète, sa peau bronzée, ses cheveux sombres et ses yeux de jais, il semblait descendu tout droit du Texas.

    Incapable de déchiffrer d’aussi loin le nom inscrit sur son badge, elle ne savait pas qui il était, mais la blouse blanche qu’il portait sur un pantalon gris et une chemise immaculée montrait qu’il occupait un certain rang dans la hiérarchie des médecins de l’hôpital.

    -   Votre attention, s’il vous plaît! dit Amandine en levant une main. Vous connaissez tous le Dr Rouré, j’imagine. En revanche, vous ne connaissez pas encore notre toute nouvelle recrue, l’infirmière Monica Meirim que je veux vous présenter. Monica, tu veux bien te mettre debout?

    Avalant avec difficulté le morceau de croissant qui semblait coincé dans sa gorge, la jeune femme se leva à contrecœur.

    -   Bonjour à tous, dit-elle.

    Puis, comme plus rien d’autre ne lui venait à l’esprit, elle se rassit, au comble de l’embarras, souhaitant pouvoir disparaître dans un trou de souris!

    Mais, bientôt, tandis que le médecin commençait à exposer le cas d’un patient du canton du Valais vivant nichée au fin-fond d’une vallée , elle ne pensa plus à sa gêne. Regarder les images, l’écouter développer les antécédents du patient et les problèmes que celui-ci avait rencontrés durant son hospitalisation lui firent oublier qu’elle commençait un nouveau travail, que sa vie avait été complètement chamboulée, et elle se laissa immerger dans le diaporama, bercée par la voix envoûtante du Dr Rouré

    A la fin de la présentation, les membres de l’équipe retournèrent à leurs patients – non sans chiper au passage les dernières viennoiseries. Elle fut la dernière à quitter la pièce tandis que le médecin refermait son ordinateur et débranchait les câbles.

    -   Merci pour toutes ces explications, docteur. C’était très instructif.

    -   A votre service, répondit-il, aimable. Vous êtes Monica Meirim, la nouvelle infirmière? ajouta-t-il, accompagnant sa question d’une chaleureuse poignée de main.

    Le nez chatouillé par une légère senteur ambrée, la jeune femme recula d’un pas avant d’acquiescer de la tête.

    -   Nouvelle dans ce poste, mais pas du tout débutante.

    -   Venez-vous juste d’arriver à Genève ou étiez-vous déjà ici auparavant?

    -   Je travaillais à l’autre bout de la ville. Et j’ai eu besoin d’un nouveau départ.

    -   Ah… Recommencer de zéro n’est pas très facile, n’est-ce pas?

    -   Non, en effet, répliqua Monica, incapable de se soustraire au regard perçant qu’il rivait sur elle.

    Son physique de dieu grec trahissait une ascendance américaine sudiste, mais il y avait bien d’autres choses de remarquables chez lui. Peu importait, de toute manière. Excepté au plan professionnel, ils n’avaient rien à voir l’un avec l’autre. Les beaux étrangers étaient tabous pour elle. Toutes les relations homme/femme l’étaient, en fait, dans la mesure où sa dernière en date l’avait presque tuée.

    -   Je… J’ai eu un problème qui m’a empêchée de travailler quelque temps, mais je suis à nouveau sur pied. Ne vous inquiétez pas, docteur, je serai à la hauteur de ma tâche, ajouta-t-elle, sur la défensive malgré elle.

    -   Je ne m’inquiète pas, ce serait gaspiller de l’énergie. Et appelez-moi Urbi, je vous en prie. Je sais que certains aiment se gargariser du titre de directeur médical, mais je suis un médecin comme les autres. J’ai simplement davantage de paperasseries sur mon bureau, conclut-il avec un sourire engageant des plus communicatifs.

    -   J’essaierai. Je n’ai pas l’habitude d’appeler les praticiens par leur prénom, seulement les internes.

    -   Dans ce cas, considérez-moi comme un très vieil interne.

    Monica se surprit à rire. Il y avait une éternité qu’elle n’avait pas ri, et ce petit instant de joyeuse légèreté en ce premier jour de travail était comme un cadeau du ciel.

    -   Merci Urbi. Je vous reverrai plus tard, j’imagine.

    -   Bien sûr. Bienvenue au HUG , Monica.

    -   Merci, répéta-t-elle avant de tourner les talons et quitter la salle de conférence

    Urbi regarda la nouvelle infirmière s’éloigner. Une jolie jeune femme svelte aux longs cheveux bruns et aux yeux marron voilés de tristesse. Elle prenait un nouveau départ, avait-elle dit. Il savait d’expérience que repartir de zéro n’était jamais simple, qu’elle qu’en soit la raison.

    Sa propre vie avait été complètement bouleversée, trois ans plus tôt, par la mort accidentelle de sa femme et de l’enfant qu’elle attendait. Ce jour-là, il avait travaillé au lieu d’emmener Melynda à une petite fête donnée en l’honneur du futur bébé. Le chagrin, la culpabilité le consumaient encore aux moments les plus inattendus, comme maintenant.

    Serrant les dents, il glissa son ordinateur portable dans son attaché-case, quitta la pièce et pris la direction de la porte du service. Comme il lançait un bref regard dans le corridor, il aperçut Monica Meirim au poste des infirmières, la tête penchée au-dessus d’un dossier que lui présentait Amandine.

    L’image lui resta en tête tandis qu’il regagnait son bureau. Cette jeune femme semblait charmante et il espérait qu’elle s’adapterait le mieux possible à son nouveau travail.

    2

    Lorsqu’elle pris son service, le lendemain matin, Julie fut surprise de trouver Amandine et le Dr Rouré en pleine discussion animée au poste des infirmières.

    -   J’ai besoin de quelqu’un maintenant! martelait le médecin.

    -   Personne n’est volontaire et je ne forcerai personne, rétorqua Amandine. Vous ne pouvez pas impliquer une infirmière non spécialisée dans une situation aussi critique. C’est beaucoup trop risqué.

    -   Donc vous allez laisser un enfant blessé à l’extérieur de l’hôpital sans rien faire? N’importe qu’elle infirmière conviendra en la circonstance.

    -   Ce n’est pas juste, Urbi. Les urgences sont saturées. Tous les hôpitaux de la ville le sont à la suite de ce déraillement, vous le savez aussi bien que moi.

    Prenant sur elle et défiant la peur qui l’habitait depuis quelque temps, Monica s’approcha d’eux.

    -   Que se passe-t-il? J’ai pas mal d’expérience en matière d’urgences.

    Urbi se tourna vers elle

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