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Manuel d’un Homicide
Manuel d’un Homicide
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Livre électronique165 pages6 heures

Manuel d’un Homicide

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À propos de ce livre électronique

Synopsis

Marina, une femme de 38 ans et Júlio sont en couple depuis une dizaine d'année, mais leur relation n'est pas aussi satisfaisante qu'avant. Marina tombe amoureuse d'un collègue de travail marié avec un enfant. Les deux vivent une relation torride. L'un d'eux commet un assassinat.

Oscar, un inspecteur criminel, est chargé de l'enquête. C'est un homme dévoué à son travail et à sa famille et qui aime se moquer des séries policières américaines.

Passage

- Vous savez, Marina, je suis dans ce métier depuis longtemps et je sais que parfois, la seule solution que nous pensons exister est la disparition d’une personne, un simple accident, un assassinat, et même si on sait que cette idée est aberrante, folle, qu’elle n’a pas de sens, nous n’arrivons pas à envisager autre chose que ça. Tout comme pour les insectes avec la lumière. Un soir d’été, nous pouvons voir les insectes se choquer contre la lumière encore et encore. Les insectes savent que ça ne mène à rien, d’ailleurs ils peuvent même se brûler et mourir, mais c’est dans leur nature. Je crois que ça s’appelle photoxie, la substance interne qui les attire vers la lumière, mais je ne suis pas sûr, je ne suis pas un spécialiste en faune. Mais l’important dans tout ça, c’est que : nous les humains, nous devenons aussi obsédés quand nous ne trouvons pas une solution et que nous nous retrouvons dans la plus profonde obscurité et, quand nous voyons une lueur, même si nous savons qu’elle est fausse, une illusion, parce qu’elle va seulement nous blesser, nous n’arrivons pas à nous arrêter de penser à elle et nous avons beau essayer de nous l’enlever de la tête, elle revient et revient constamment jusqu’à ce que nous la laissions décider nos actions et c’est cette lumière qui vous a aveuglée, madame Marina, et vous avez beau penser que vous avez commis le crime parfait, la réponse est : non. C’est pourquoi vous êtes là aujourd’hui.

LangueFrançais
Date de sortie22 nov. 2019
ISBN9781547586509
Manuel d’un Homicide
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Auteur

Gonçalo JN Dias

Gonçalo J. N. Dias nasceu em Lisboa no ano de 1977, licenciou-se em Engenharia do Ambiente e Recursos Naturais no Politécnico de Castelo Branco. Vive atualmente no País Basco, Espanha. É um autor independente, os seus livros têm sido traduzidos a vários idiomas.

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    Aperçu du livre

    Manuel d’un Homicide - Gonçalo JN Dias

    Pour: Leire

    Nouvelle extraite du journal Cronista Lisboeta :

    « En fin d’après-midi, hier, à Alto de Colaride, un véhicule automobile a été trouvé brûlé avec un cadavre carbonisé à l’intérieur. Les autorités ont été prévenues par un résident local, et ont accouru immédiatement sur place, éteignant le petit incendie qui avait pris dans la voiture. Jusqu’à la fermeture de cette édition, l’identité de la victime n’a pas encore été révélée, ni le possible auteur de cette macabre découverte ».

    Tous les noms utilisés sont fictifs pour ne pas révéler la vraie identité des personnes concernées.

    Partie I

    Marina

    I

    Pour raconter ma version de l’histoire, je dois retourner à début décembre 2016. Je me trouvais dans une fête de Noël d’une école primaire, où un groupe de gamins de quatre et cinq ans chantaient des musiques de l’époque, d’une façon maladroite et sans aucun rythme, quelques-uns étant plus intéressés à faire des clowneries pour le public, composé, dans son écrasante majorité, de parents et de grands-parents. Ceux-ci riaient et, avec un téléphone à la main, ils enregistraient le moment pour toute l’éternité. En arrivant à la maison, ils allaient sûrement inonder les réseaux sociaux de photos de leurs enfants et les typiques phrases toxiques telles que : « mes enfants sont mon bonheur » ou « quand un enfant est heureux, une mère touche le ciel ».

    Et qu’est-ce que je pouvais bien faire, moi, une femme de 38 ans, sans enfants, qui n’appréciais pas Noël, ni la compagnie des enfants, dans cet endroit ? J’accompagnais Dora, une amie de longue date, qui avait l’un de ses enfants sur scène et l’autre dans les bras, qui regardait comment son frère chantait et saluait en même temps sa mère, qui répondait en lui envoyant des bisous avec la main. Je me suis prise à penser : qu’est-ce que je fais ici ? Il y avait quelque chose qui manquait à ma vie et ce n’était pas un enfant. Le fait que mon compagnon ne puisse pas avoir d’enfants, ce n’était pas la raison de cette insatisfaction. Je sentais que c’était ma faute. Je ne parvenais pas à trouver drôle ce type de scène, alors que tous riaient et en profitaient, j’étais apathique. Et cela se passait dans différentes situations semblables, dans lesquelles je me sentais simplement déplacée, inadaptée.

    Dernièrement, pour pouvoir rencontrer mes amies du temps de mon adolescence et de l’université, c’était toujours dans des endroits comme celui-là, écoles, parcs d’enfants ou cafés appropriés pour les enfants. Nos discussions avaient changé ; nous parlions déjà peu de nous, le thème central et presque exclusif était les petits. Ce qu’ils mangeaient, comme ils dormaient mal, comme les vêtements d’enfant étaient chers, le bruit qu’ils faisaient constamment et comme elle leur manquait, l’époque où elles avaient du temps pour elles-mêmes. Cyniquement, elles me disaient qu’elles m’enviaient, que moi, oui, j’avais tout le temps pour moi, évidemment, qui savais qu’elles disaient cela sans y croire, sans réellement le sentir.

    Sans m’en rendre compte, petit à petit, mes amitiés ont changé, j’ai connu des personnes qui, comme moi, n’avaient pas d’enfants, par option ou par obligation, et nous satirisions souvent les familles traditionnelles. Consciemment, je choisissais un endroit sur la plage loin des enfants ; je jetais un regard impatient quand un petit garçon hurlait dans un transport en public quelconque et je refusais gentiment de prendre les bébés de mes amies, sous prétexte d’être peu habile.

    Donc le fait que Júlio ne puisse pas être père ne m’avait pas apporté une grande tristesse, je n’avais jamais ressenti l’appel de Mère Nature pour mettre un enfant au monde, bien que je sache que, pour lui, cela fut un coup dur ; non seulement parce qu’il désirait l’être, mais aussi à cause de préjugés machistes qui le firent penser qu’il serait moins homme qu’un autre type quelconque. Nous avons découvert qu’il ne pouvait pas me concéder un enfant quand nous avions un peu plus de trente ans et que tous nos amis commençaient à avoir leur premier rejeton. Plutôt que de notre propre initiative, nous avons été poussés à faire ce que tous faisaient à notre âge : s’incliner devant la raison et avoir des enfants. Après plusieurs visites chez des médecins et des charlatans, nous avons accepté l’inévitable et, alors, Júlio a proposé l’initiative d’adopter un enfant, ce que j’ai fermement refusé.

    L’anniversaire du décès de mon père était une autre des raisons de ma tristesse et nostalgie à cette époque. Cela faisait deux ans alors depuis sa mort, et cette date me rappelait l’agonie dans laquelle il avait passé ses derniers jours. Les nuits où je suis restée auprès de lui, durant lesquelles il faisait l’effort, entre les douleurs et la morphine, de me raconter sa vie, ses victoires et ses défaites, la fierté qu’il sentait de moi, son impotence et sa folie quand mon unique frère est mort et l’espoir que je lui donne encore un petit-fils.

    Ce Noël-là, Júlio avait décidé avec sa mère et ses sœurs de faire la veillée de Noël avec elles dans sa terre natale, Braga. Je m’étais excusée, pour éviter de faire le voyage de près de 400 kilomètres, de ne pas laisser ma mère seule en cette période si sensible. Bien que, au fond, la possibilité de m’esquiver des immenses questions, suggestions et suppositions de ma belle-famille soit une raison suffisante.

    Le fait que nous passions cette date séparément, chacun dans sa famille respective, était un signal clair de la crise conjugale que nous traversions, une mort déjà annoncée. Júlio et moi avions une relation de treize ans, je dirais de confiance mutuelle, mais la routine et notre manque de communication, l’absence de hobbys en commun et l’inexistence d’initiative de Júlio de réaliser n’importe quelle tâche ménagère avait poussé notre relation au bord de la rupture.

    Júlio m’avait donné la stabilité et la sérénité dont j’avais besoin à mes 25 ans ; et a influencé positivement mon épanouissement en tant que personne et en tant que femme. Lui, qui avait laissé sa terre natale, un bon emploi de fonctionnaire, et avait décidait de venir vivre avec moi, recommencer à zéro, dans une ville grande et confuse, sans aucun ami ni famille. C’était sans aucun doute un homme courageux. Je sentais que j’avais une dette envers lui en raison de ce geste si romantique et éloquent. C’était peut-être pour cette raison que je n’avais pas encore trouvé la force de mettre fin à notre relation ou simplement parce que je m’étais déjà accommodée de cette situation.

    Pour en revenir à mon amie de longue date, Dora, et à ses petits enfants, je me souviens de nos tentatives ratées d’avoir une conversation civilisée et tranquille cet après-midi-là, qui étaient invariablement interrompues. Mais nous avons quand même décidé de faire ensemble les achats de Noël le samedi suivant. Malheureusement, elle ne pouvait se libérer de ses gamins et je savais que cette angoisse que je portais en moi et qui avait besoin de se dénouer avec le conseil d’une bonne vieille amie, ce ne serait pas pour le week-end suivant.

    .

    II

    Nous nous sommes rencontrées ce samedi-là en milieu de matinée, c’était un jour hivernal, avec beaucoup de vent et de pluie. Tout comme nous, beaucoup de monde avait pensé à la même chose et le centre commercial était bondé de gens. C’était vraiment désagréable de marcher au milieu de ce bazar, avec des queues dans tous les coins, du bruit et les magasins qui nous bombardaient avec leur musique à fond.

    Après que nous avons passé toute la matinée de magasin en magasin, traînant les deux garçons avec nous, nous avons décidé de déjeuner et d’essayer d’avoir une conversation calme. Cependant, cela n’a pas été possible à nouveau et, cette fois, ce n’était pas la faute de ses deux enfants.

    Dora avait reçu un appel de sa mère, assez affligée, car sa grand-mère était tombée dans les escaliers et était à l’hôpital. Je suis donc restée là à déjeuner toute seule, dans cet immense centre commercial, pensant que c’était peut-être mieux comme ça, si je racontais mes angoisses à Dora, elle n’allait sûrement pas comprendre. Nous avions été les meilleures amies du monde à l’université, mais chacune a eu des expériences différentes dans la vie et nous avons changé. Dora n’allait pas percevoir ma tristesse et mon amertume, elle était bien trop occupée pour avoir le temps pour ces sentiments, elle dirait peut-être que mon état d’esprit était dû au manque d’enfants ou à la mort plutôt récente de mon père.

    Alors que j’y réfléchissais, j’ai remarqué que, pas très loin de moi, se trouvait un visage familier, je n’ai tout d’abord pas réussi à identifier d’où je le connaissais, mais, très vite, j’ai reconnu un collègue de travail, André Carvalho. Il était près d’une fenêtre et son fils était devant lui, les deux avaient déjà fini de déjeuner et maintenant, ils lisaient chacun un livre. Je suis restée un moment à les observer, comme si j’étais une espionne, et il m’a semblé que ces deux-là étaient dans une bulle, protégés de tout le tohu-bohu autour, ils lisaient tranquillement, commentaient quelque chose rapidement entre eux et, parfois, André restait un moment les yeux perdus, regardant la façon dont la pluie tombait.

    Je ne savais pas grand-chose sur André, juste qu’il était marié et n’avait qu’un seul enfant, qu’il travaillait depuis plus de quinze ans dans notre entreprise et que maintenant, c’était le directeur commercial du marché asiatique. Avant cela, il était passé par d’autres marchés et toujours avec pas mal de succès, il connaissait bien l’entreprise et c’était quelqu’un d’accessible, de cordial et toujours prêt à aider. Il y avait plusieurs rumeurs sur lui qui circulaient dans les couloirs de l’entreprise, mais je n’y avais jamais accordé d’importance.

    Je travaillais depuis huit ans dans la même entreprise, Corkbo, une firme qui se consacrait à la commercialisation et à l’exportation de bouchons en liège dans le monde entier. Je faisais partie de la comptabilité de l’entreprise et, sincèrement, j’ai toujours aimé mon travail, j’ai toujours été une bonne professionnelle dans mon domaine. Les sept heures que je consacrais à ma journée de travail passaient vite, absorbée que j’étais par les numéros, les tableaux, les factures et l’ambiance de notre département était plutôt agréable ; il n’y avait pas de compétition entre nous. C’était un travail stable, pas très bien rémunéré, mais l’entreprise était sérieuse, ambitieuse et je me sentais membre de l’équipe.

    J’ai décidé de me lever et d’aller les saluer. Je ne m’attendais pas à rester là longtemps, un simple coucou, connaître son fils et m’en aller. Alors que je m’approchais, je me demandais si je devais lui dire tu ou vous.

    - Salut, bonjour, ai-je dit.

    André a levé la tête et a souri.

    - Quelle surprise, toi ici ?

    - Oui, on dirait que nous avons eu la même idée, profiter du fait qu’il pleuve et faire les courses de Noël. – J’ai désigné ses sacs, puis j’ai levé les miens pour les lui montrer.

    - Ce que tu as là, c’est un disque vinyle ? – André a montré du doigt un de mes sacs d’où ressortait un disque vinyle.

    - Oui, c’est ça.

    - Ah, sérieux ! Ça se vend encore ? Tu as un tourne-disque ?

    - Oui, je l’ai hérité de mon père et je fais la collection de disques classiques que j’aime.

    - Et on peut savoir quel disque tu as là ? m’a-t-il demandé.

    J’ai sorti le disque du sac et le lui ai montré, c’était un cadeau pour moi-même et j’espérais qu’il connaisse le groupe.

    - The Doors! dit-il d’un air déconcerté. - Tu aimes ce groupe ?

    - Oui, j’aime bien et toi ?

    - Oui, bien sûr, j’ai été un grand fan pendant mon adolescence, j’avais tous les disques et les livres de Jim Morrison, d’ailleurs j’avais une de leurs cassettes dans la voiture de mon père.

    - Papa, c’est quoi une cassette ?

    C’est la première fois que j’ai entendu Marcos parler, c’était un gosse de sept ou huit ans environ, à la peau mate et aux grands yeux marron foncé et des cheveux de la même couleur. Un beau garçon, bien élevé et qui semblait curieux.

    - Cette question me fait me sentir vieux. Une cassette, c’était un objet qu’on utilisait au dernier millénaire, ça servait à écouter de la musique.

    Nous avons tous ri et André a insisté pour que je m’assoie avec eux, il m’a présenté son fils qui m’a demandé si j’aimais Tintin et quelle était mon aventure préférée.

    - Je ne m’attendais pas à ce que tu aimes ce genre de musique, je pensais que tu irais sortir un

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