Les piliers de la foi

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INTRODUCTION

La foi constitue une base fondamentale de la vie chrétienne, sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu ou de recevoir quoi que ce soit de Sa part (Hébreux 11 :6). Une vie de foi est essentielle, car tout ce qui relève de notre vie spirituelle repose sur elle. Il existe, en outre, de nombreux aspects différents de la foi. Il n’est pas possible de dire simplement « Aie la foi, » parce qu’elle comporte de multiples facettes. Le diagramme suivant illustre son rôle ; il est en effet fondé sur deux passages primordiaux de la Parole de Dieu : 2 Pierre 1 :5-8 et Philémon 1 :5-6.

Les huit étapes vers la perfection et la puissance

Dans 2 Pierre 1 :5-7, l’apôtre Pierre nous indique les huit étapes vers la perfection et la puissance. Je voudrais examiner brièvement ces huit étapes en raison de leur grande importance. Au verset 5, Pierre commence par dire : « Faites tous vos efforts ». En d’autres termes, nous devons lutter pour parvenir à la perfection. Il nous faut aussi considérer la personne qui parle. Dans ce cas, il s’agit de l’apôtre Pierre : le premier apôtre de l’Agneau.

Nous en avons la preuve par le fait qu’il fut l’un des trois apôtres à se trouver sur la montagne de la Transfiguration avec le Seigneur Jésus. Paul décrit Pierre comme étant l’un des trois piliers de l’Église primitive (Galates 2 :9). Pour cette raison, tout ce qu’écrivit Pierre revêt une grande importance. La seconde épître de Pierre fut rédigée peu avant sa mort en martyr, lorsqu’il comprit clairement qu’était venue sa dernière occasion de communiquer avec les églises dépendant de son mandat apostolique. Ainsi, ce qu’il déclara dans 2 Pierre un flot jailli de son âme : ce qu’il considérait comme étant les aspects les plus importants de la chrétienté et de la foi chrétienne.

La foi

Pierre poursuit au verset 5 par cette exhortation : « Pour joindre à votre foi ». Comme le montre le diagramme qui précède, la foi est à la base de la montagne de la perfection chrétienne. La foi représente la première étape de notre expérience chrétienne. Il s’agit de la foi nécessaire au salut. Dans Éphésiens 2 :8, l’apôtre Paul en fait mention quand il déclare : « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. » C’est par la grâce et la complaisance de Dieu que nous sommes sauvés. Le moyen par lequel nous sommes sauvés est la grâce et cette foi ne vient pas de nous-mêmes. Elle ne trouve pas son origine en nous-mêmes ; elle est divine et procède de Dieu. C’est un don de Dieu. Elle n’est pas le produit de nos sentiments, de notre pensée ou de notre volonté. La foi vient de Dieu et de Lui seul.

La vertu

Pierre nous exhorte ensuite à ajouter sept vertus, ou grâces, à notre foi. Les sept étapes suivantes, ou sept vertus, découlent de la foi. Elles sont en fait les produits de la foi. Le prochain échelon sur cette échelle est la vertu, un fruit de la foi. Nous sommes purifiés et sanctifiés par la foi. La vertu signifie au fond « pureté morale » et c’est par la foi que nous recevons un coeur net et pur. Ce que je voudrais souligner ici, c’est que la foi est un don et que toutes les autres grâces se reçoivent par le moyen de la foi. Ainsi donc, un coeur pur est le don et la bénédiction de Dieu.

La connaissance

Le troisième échelon sur l’échelle de la perfection chrétienne a pour nom connaissance. La connaissance s’obtient également par la foi. Elle ne s’acquiert pas seulement par l’étude. L’apôtre Paul explicite ce point dans Hébreux 11 :3, où il déclare : « C’est par la foi que nous comprenons. » La compréhension et la connaissance viennent donc par la foi. Elles ne sont pas le fruit de notre intelligence. Nous devons néanmoins nous discipliner et nous appliquer à étudier la Parole de Dieu en profondeur et de façon exhaustive. L’étude de la Parole de Dieu doit s’accompagner de foi (Hébreux 4 :2).

La connaissance n’est pas simplement la connaissance séculière, bien que parfois celle-ci soit aussi engendrée par la foi. Tout au long des siècles, de nombreux grands scientifiques attribuèrent à Dieu la connaissance et la science. Thomas Edison, chrétien croyant, déclara que la connaissance venait par inspiration. La connaissance scientifique et les découvertes dérivent aussi bien de l’inspiration que de l’étude. Nous pouvons donc conclure que notre étude doit se combiner à la foi. C’est la foi qui engendre la vérité et la connaissance de la Parole de Dieu et c’est la foi qui nous permet de donner une interprétation correcte et pertinente des Écritures.

Ceux qui ont étudié la littérature savent que, pour la comprendre, il est crucial de savoir ce que voulut dire l’auteur et quelles étaient ses pensées au moment où il rédigea un certain passage. Parce que je suis anglais et que j’ai grandi en Angleterre, j’ai dû étudier Shakespeare. Mon professeur d’anglais avait pour habitude de dire : « Bon, dans cette phrase, Shakespeare voulait exprimer telle… et telle… et telle chose. Quand nous lisons et étudions la Parole de Dieu, nous devons connaître les intentions de l’auteur lorsqu’il emploie certaines phrases ; sinon, nous commettrons des erreurs d’interprétation. Qui est l’auteur de la Bible ? Le Saint-Esprit est l’auteur des Écritures inspirées et c’est par la foi que nous obtenons l’interprétation correcte de ce qu’Il a écrit.

La tempérance

La quatrième étape dans notre marche chrétienne est la tempérance, ou maîtrise de soi. Les gens demandent si souvent : « Quelle est la volonté de Dieu ? » Nous découvrons dans 1 Thessaloniciens 4 :3-4 un aspect très important de la volonté de Dieu pour chaque croyant : « Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification ; c’est que vous vous absteniez de l’impudicité ; c’est que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et l’honnêteté. » La tempérance est la capacité à posséder et à maîtriser son corps dans la sanctification et l’honnêteté.

La perfection et la maîtrise de soi chrétiennes vont de pair. L’apôtre Jacques décrit la perfection de la façon suivante : « Si quelqu’un ne bronche point en paroles, c’est un homme parfait, capable de tenir tout son corps en bride » (Jacques 3 :2b). Comment contrôlons-nous notre bouche et notre corps, nos paroles et nos actes ? Par le don de la foi ! La foi engendre la maîtrise de soi dans notre vie parce que la tempérance est un fruit de l’Esprit (Galates 5 :23). Elle n’est pas humaine, mais divine.

La patience

La patience est la cinquième étape. Ce terme revient à de nombreuses reprises dans la Parole de Dieu. Jacques 1 :4 écrit : « Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son oeuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir de rien. » D’où vient la patience ? Selon Romains 5 :3, la patience résulte dans notre vie des épreuves et des tribulations. Ce mot tribulation est synonyme de difficultés et de pressions énormes. Il est impossible de traverser la vallée des tribulations sans avoir la foi de Dieu. Sans elle, nous nous découragerions et cesserions d’avancer sur la route. La patience est le fruit des tribulations. Néanmoins, nous pouvons traverser la vallée de Baca (Psaume 84 :7), la vallée des larmes et des peines, dans la seule mesure où nous avons la foi. Elle nous soutient dans nos épreuves et nous permet de les surmonter dans la victoire.

Dans le texte original grec, patience signifie « endurance ». Dans Hébreux 12 :1, l’apôtre Paul nous exhorte à « courir avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte. » La patience est une force de caractère intérieure qui ne faiblit jamais, mais qui s’efforce d’aller tout droit de l’avant et franchit tous les obstacles qui se dressent sur son chemin. La patience (ou endurance) est une qualité divine ; c’est un produit de la foi.

La piété

La sixième étape est la piété. En anglais nous pourrions dire que la piété signifie « ressembler à Dieu, ou être comme Dieu. » Eh bien, qu’est-ce que la ressemblance à Dieu ? Afin de savoir en tout premier lieu comment était Christ, nous devons avoir une révélation progressive et toujours plus profonde de Sa personne. Paul dit que si quelques-uns ont connu Christ selon la chair, ils ne doivent plus le connaître de cette manière (2 Corinthiens 5 :16). Pour Paul, il ne suffisait pas d’avoir simplement connu le Seigneur pendant Son séjour terrestre. Il faut à tous une nouvelle révélation du Christ ressuscité. Il n’est pas suffisant d’avoir un jour, rencontré le Seigneur et de Lui avoir donné son coeur. Il nous faut une révélation sans cesse grandissante de Sa personne. L’éclat de Sa lumière devrait se faire de plus en plus vif dans notre coeur jusqu’au jour de la perfection.

Dans le Cantique des cantiques, la Sulamithe, la fiancée, reçoit une révélation progressive de son fiancé. Cette révélation ne cesse de lui dévoiler le caractère de son bien-aimé. Une révélation progressive de notre fiancé céleste, l’Époux céleste, est le secret qui nous permettra de devenir comme Christ et de développer un caractère pieux. L’apôtre Jean déclare, « Lorsque [Christ] sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. » (1 Jean 3 :2b).

Ressembler à Jésus dépend du fait de Le regarder tel qu’Il est. Nous devons avoir une révélation claire, non déformée, de la personne de Christ. 2 Corinthiens 3 :18 nous montre une vérité importante : « Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit. » Nous devons réaliser ceci : lorsque nous contemplons la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en exactement la même image du Seigneur Jésus. Telle est le secret de la piété. La mesure dans laquelle le Seigneur peut nous révéler Son caractère correspond à celle de notre changement intérieur. Il est donc crucial de Le chercher afin de Le trouver. Il nous faut avoir un coeur doux et humble qui attire le Seigneur et L’amène à Se manifester à nous.

Pourquoi serons-nous comme Lui ? Jean déclare que nous deviendrons comme Christ parce que « nous Le verrons tel qu’Il est. » Il s’agit là d’une loi fondamentale de la vie. Les Psaumes nous apprennent que ceux qui adorent des idoles deviennent comme les idoles qu’ils adorent (voir les Psaumes 115 :8, 135 :18). Au bout d’un certain temps, nous devenons comme l’objet que nous adorons. La mesure dans laquelle nous adorons Christ correspond exactement à celle de notre transformation à Son image. Cherchons donc à être des adorateurs authentiques qui adorent le Seigneur en esprit et en vérité (Jean 4 :23-24).

Il y a un certain nombre d’années, alors que ma femme et moi étions en Israël, nous nous rendîmes, dans le jardin, à la tombe de Christ. Après cette visite avec notre groupe, je me dirigeai à l’intérieur et suppliai ; le Seigneur : « Seigneur, comment es-tu ? » Je vis alors, écrit au-dessus de la tombe le mot « douceur ». La douceur n’est qu’un aspect du caractère du Seigneur, mais une partie de la nature de Christ, sans cesse soulignée dans la Parole de Dieu : « Je suis doux et humble de coeur » (Matthieu 11 :29). Nous devrions donc rechercher Sa douceur et ne jamais nous montrer blessants ni rancuniers.

Il faut nous efforcer de ressembler à Christ dans tous les aspects de Sa nature. Le secret de la piété est donc une révélation continue et progressive de Sa personne et de Sa nature. Cette révélation vient par la foi. Nous devons voir Christ par la foi. Il nous est parfois accordé le privilège de voir littéralement le Seigneur, mais à d’autres moments, nous devons Le voir avec les yeux de la foi. Ceci implique une révélation de Sa nature entière et de Sa personne. Lorsque le Seigneur se révèle à nous, Il dévoile un certain aspect de Son caractère qu’Il voudrait nous transmettre. La piété vient donc par la foi, quand nous avons une révélation continue de la personne du Seigneur Jésus-Christ.

L’amour fraternel

La septième étape de la vie chrétienne est l’amour fraternel. Elle se relie au second commandement de Christ, qui nous dit d’aimer les autres comme nous nous aimons nous-mêmes (Matthieu 22 :39). Pour aimer notre frère comme nous-mêmes, nous devons tout d’abord nous aimer et nous apprécier nous-mêmes et tout ce que Dieu a fait pour nous. Tant de personnes connaissent des problèmes avec une piètre estime d’elles-mêmes. Une faible estime de soi est le résultat d’un rejet de soi-même. Nous ne devons pas nous mépriser nous-mêmes parce qu’en nous méprisant nous-mêmes, nous méprisons la création de Dieu. Nous avons été créés par Christ ; c’est la raison pour laquelle nous devons accepter ce qu’Il a créé. Il nous faut l’humilité de coeur de nous accepter nous-mêmes comme Il nous a faits.

Je fus fortement convaincu de la nécessité de s’accepter soi-même et d’avoir un amour divin de soi pendant que nous étions en Suisse, où j’étais le directeur assistant d’une oeuvre chrétienne. Les différents aspects de cette oeuvre, comportaient un service auprès des aveugles. La directrice de ce service était elle-même aveugle. Nous pensons peut-être vivre des combats contre le découragement et la dépression, mais nous devrions examiner un moment ce qu’éprouvent les personnes aveugles. Elles sont parfois accablées de ne pas être en mesure de voir le merveilleux monde vivant autour d’elles.

Un jour, la directrice du service auprès des aveugles passa par l’une de ces vallées de désespoir. Pendant qu’elle était dans son bureau, elle tomba dans un tel découragement qu’elle alla au mur de son bureau, parcourut de ses doigts la Bible en Braille et tomba par hasard sur le cri de Moïse au chapitre 4 de l’Exode. Moïse se plaignait auprès du Seigneur de ses inaptitudes, dans Exode 4 :10, en disant : « Ah ! Seigneur, je ne suis pas un homme qui