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Les Nouveaux Gardiens : version démo Français-Anglais
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Ebook101 pages1 hour

Les Nouveaux Gardiens : version démo Français-Anglais

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About this ebook

Au cours du conseil d'administration de la prestigieuse société de smartphones Bluenak, un cadre supérieur, filmé par l'un de ses pairs, se précipite sur l'un de ses collègues et essaie de l'étrangler, comme possédé. Il faudra sept hommes pour le maîtriser avant qu'il ne décède d'une crise cardiaque.

En se rendant en Californie pour enquêter sur une compagnie de biotechnologie, Vick Lempereur ne se doute pas qu'il va devoir affronter le plus redoutable adversaire qui ait jamais croisé son chemin, ni que cette piste va finalement le mener à Bluenak. Pour survivre, une aide aussi bien physique que surnaturelle ne sera pas de trop. Celle des Nouveaux Gardiens, et de leurs compétences très spéciales.

Version de démonstration contenant les cinq premiers chapitres du roman en version française et anglaise. Sélectionnez la table des matières pour passer facilement d'un chapitre à l'autre.

LanguageFrançais
PublisherAlan Spade
Release dateOct 16, 2019
ISBN9781393814160
Les Nouveaux Gardiens : version démo Français-Anglais
Author

Alan Spade

Alan Spade worked for eight years for the press, reviewing video games. In his youth, he acquainted himself with the classic French authors, while immersing himself in the works of H. P. Lovecraft, Isaac Asimov, J. R. R. Tolkien and Stephen King. That wide range of influences is reflected in his style, simultaneously approachable, visually evocative and imaginative. Alan likes to say that "a good book is like a good old pair of shoes: you feel at ease inside, comfortable." The Breath of Aoles is his third book: previously, he wrote a fantasy novel for two years, between 2001 and 2003, but after submitting it to publishers, he decided the story wasn't good enough. He didn't try to publish it anymore. Then he wrote a Science Fiction short stories collection, and then, for six years, The Breath of Aoles.

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    Les Nouveaux Gardiens - Alan Spade

    1. Réception sur Broadway

    La Chevrolet Camaro faisait entendre le vrombissement de son moteur V8 en se faufilant dans la circulation de la Golden City. Un modèle aussi sportif était évidemment tout sauf adapté à la conduite dans une ville comme San Francisco, mais Ryan Cochrane avait toujours exigé d'avoir du répondant — aussi bien des jouets tel le bolide entre ses doigts que de ses subordonnés. Donnant sur Broadway, la villa d'Allen se situait dans l'un des rares coins de verdure de Russian Hill, à proximité du parc Ina Coolbrith. Les voituriers se relayaient pour prendre en charge les véhicules.

    « Faites-y attention », intima Ryan au Noir à la silhouette menue et aux traits efféminés auquel il remit la clé de contact en même temps qu'un billet de cinquante dollars. L'homme en livrée galonnée réagit en souriant, puis en inclinant la tête.

    Des projecteurs balayaient la devanture, comme si la bâtisse avait voulu clamer qu'elle était le centre de San Francisco ce soir-là. Debout en face du porche coloré, Ryan promena son regard sur la façade style victorien flanquée sur la droite de sa tour ronde, rayonnante de blancheur. Il faisait froid en ce mois de décembre, mais relativement sec. Le vent agitait par intermittence les larges feuilles de palmiers. Des conversations enjouées lui parvenaient, en provenance de couples comme lui en tenue de soirée, pénétrant d'un pas enthousiaste dans le hall d'accueil. Lui ne pouvait se défaire d'un sentiment de malaise. La semaine d'un cadre supérieur d'une entreprise de smartphones comme Bluenak, dont la capitalisation dépassait les 150 milliards de dollars, était la plupart du temps mouvementée, et celle-ci s'était avérée tout particulièrement fiévreuse — et énervante. Malgré tout, le fait qu'il ne puisse se souvenir à quel moment il avait rencontré Allen au milieu de tous ses autres rendez-vous le troublait. Les mots de son ami, pourtant, étaient restés gravés dans sa mémoire. « Je sais que tu vas avoir des ennuis très prochainement. Je donne une petite réception vendredi soir, sur Broadway. Passe me voir. » C'est seulement en recevant confirmation de l'invitation à cette soirée par email que la scène lui était revenue à l'esprit. En dépit de tous ses efforts, la chronologie exacte de cette demande d'entrevue lui échappait, et c'était bien ce qui le chiffonnait.

    Ryan fit résonner le marbre du hall de ses chaussures Valentino à plus de mille dollars. Typique du politicien qu'était Allen, de le convier à ce genre de festivités pour prendre contact. Sa position alliée à sa fortune — son père avait bâti un empire dans le pétrole — en faisaient un homme extrêmement influent. Il avait des yeux et des oreilles un peu partout, mais se savait également observé. Si Allen Fortiler, juge fédéral au Département de la Justice, avait ouvertement reçu Ryan Cochrane, responsable import-export de Bluenak, leur passé commun — leurs études à Harvard, durant lesquelles ils s'étaient rencontrés — n'auraient pas pesé lourd dans l'esprit d'un observateur. Le spectre du conflit d'intérêts aurait d'autant moins pu être ignoré que les entreprises de la Silicon Valley telles Bluenak étaient censées faire l'objet d'une étroite surveillance de la part du gouvernement. La montée en puissance des GAFA, mais aussi les dernières élections présidentielles, avaient amplement fait la preuve que les vrais enjeux de pouvoir s'étaient déplacés vers le numérique.

    Malgré tout le poids de son ami, Ryan n'aurait peut-être pas donné suite à l'invitation, si la veille, Cheryl Clark ne l'avait averti d'un air pincé qu'une réunion extraordinaire du conseil d'administration aurait lieu dès le lundi. Le ton employé, et pire encore, l'absence d'explication de la part de la Directrice des Ressources Humaines avaient fait retentir un signal d'alarme dans son esprit. Lequel signal n'avait fait que s'amplifier au fil des réponses des autres membres du conseil — ses éminents collègues avaient joué la surprise, ou prétendu ne pas en savoir plus que lui. Les bruits de pas que Ryan avait cru percevoir dans la soirée du lundi, dans un moment où il pensait les bureaux de Bluenak déserts, ne cessaient depuis de le tarauder.

    Il avait merdé. Il avait salement merdé ce soir-là, et on allait lui présenter l'addition. Peut-être même plus tôt que dans la journée du lundi. Peut-être même dans les heures qui suivraient. Allen avait beau être un ami, tout cela sentait mauvais.

    Ryan plissa les paupières et serra les lèvres, comme lorsqu'il s'apprêtait à jouer un coup particulièrement délicat au billard — expression fugitive, qu'il remplaça sans tarder par un air badin de circonstance. Il y avait un bureau en bois laqué à la réception, devant lequel les invités présentaient leur smartphone. Ryan sortit le sien, et ouvrit l'email où figurait le flashcode. Tout sourire, l'un des employés aux cheveux grisonnants lui désigna le scanner. L'opération effectuée, l'homme jeta un coup d'œil à son terminal avant de lui prendre son manteau qu'il alla ranger dans le vestiaire. Ryan s'avançait déjà vers le couloir où scintillaient les lumières des chandeliers, quand une armoire à glace se présenta devant lui. L'individu devait le guetter depuis un moment.

    « Veuillez patienter, je vous prie », fit le gorille en sortant son smartphone. Il se tourna de côté, et Ryan, qui avait l'ouïe fine, perçut une sonnerie malgré le bruit ambiant. Bientôt, le gaillard aux épaules de quaterback murmura : « Il est arrivé... D'accord ». Puis, pivotant vers lui : « Veuillez me suivre, Monsieur. Monsieur Fortiler vous attend. »

    Ryan haussa les sourcils. Allen étant la plupart du temps fourré à Washington, ils ne s'étaient rencontrés que deux fois depuis leurs études. Cependant, jamais à l'occasion de leurs brèves entrevues, son ami ne l'avait fait passer avant tous ses autres rendez-vous. Or, si Bluenak avait pris de l'importance avec la montée de son cours à Wall Street, Ryan n'en était que le directeur import-export et non le PDG. Il y avait là quelque chose d'inhabituel, et seule la formation en communication non verbale qu'il avait suivie trois semaines plus tôt empêcha sa main d'aller rajuster son nœud de cravate. Le vigile lui fit emprunter un escalier en marbre dont le centre était couvert d'une épaisse moquette grenat. A en juger par les murs en courbe, l'escalier devait se trouver dans la large tour du bâtiment. Ryan eut confirmation de son hypothèse lorsque le costaud aux cheveux coupés à ras sur sa nuque adipeuse l'introduisit dans une salle de forme ovale, dont la fenêtre surplombait la rue devant l'entrée principale. Le vigile avait sans doute reçu des instructions, car il se retira aussitôt, laissant Ryan seul dans la semi-pénombre de la pièce éclairée par une unique lampe. Le bureau style secrétaire en acajou sur lequel celle-ci était perchée présentait des dorures plutôt clinquantes. La lampe elle-même s'avérait d'un goût douteux, avec son chérubin potelé sonnant d'une trompette le long de la tige. Le sol était recouvert de moquette, avec des motifs peu visibles.

    Ryan ressentit une crispation dans l'estomac, ce qui n'était jamais bon signe chez lui. Si son ami se trouvait derrière la porte latérale sur la droite du bureau, comme il le soupçonnait, pourquoi ne venait-il pas l'accueillir ? Il se préparait à l'appeler, lorsqu'un courant d'air glacial traversa les lieux, le faisant frissonner tout en accentuant le durcissement de son estomac. Les jambes soudainement cotonneuses, Ryan cligna des paupières, cherchant à comprendre ce qui lui avait échappé pendant ces quelques fractions de seconde.

    L'homme qui s'était matérialisé avait le visage plus empâté que le sien, s'avérait plus râblé également, là où le responsable import-export avait la silhouette fine. Sa tendance à l'embonpoint était déjà assez marquée, mais ses traits, yeux larges et fossettes

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