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Célia de Monoceros - Tome 1, La mission: La mission
Célia de Monoceros - Tome 1, La mission: La mission
Célia de Monoceros - Tome 1, La mission: La mission
Ebook130 pages1 hour

Célia de Monoceros - Tome 1, La mission: La mission

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About this ebook

Le roi de Monoceros a une bien drôle d’idée… Il décide d’envoyer sa fille, la princesse Célia dite Lune-de-Cœur, à l’école du village pour moderniser la monarchie et effacer les tensions entre la famille royale et les villageois.

C’est du jamais vu! Célia ne connaît rien à la vie ordinaire. Ce n’est certainement pas son frère aîné, le prince Éric, qui lui viendra en aide. Bien au contraire, Éric fait tout pour lui empoisonner la vie. Cache-t-il quelque chose?

À l’école, la princesse rebelle est d’abord accueillie comme une célébrité. Malaise… Comment faire pour s’intégrer? Sa mission demande tact et élégance! Avec courage, curiosité et vivacité, Célia démasque l’ennemi et découvre des secrets de famille bien mystérieux.
LanguageFrançais
Release dateFeb 26, 2020
ISBN9782924421659
Célia de Monoceros - Tome 1, La mission: La mission
Author

Anne-Marie Quesnel

Anne-Marie Quesnel a publié plusieurs livres de différents genres depuis 2013. Elle signe ici son premier album pour les tout-petits.

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    Célia de Monoceros - Tome 1, La mission - Anne-Marie Quesnel

    Chapitre 1

    Mon père vient d’avoir une idée. Une idée « géniale et révolutionnaire », selon ses dires. Or, même si je peux concevoir qu’avoir une idée n’est pas automatiquement un événement apocalyptique, je vous assure que cette décision-ci va mettre mon univers sens dessus dessous.

    Vous voyez, mon père à moi, c’est un roi. Première conséquence naturelle : je suis une princesse. Jusque-là, ça va. Je m’y suis habituée.

    Houlala… Je suis tellement énervée que j’en perds le fil. Bon, je me concentre. Comment je pourrais vous expliquer ça ? On s’entend pour dire que les pères ont (habituellement) de l’autorité sur leurs enfants. Vous êtes d’accord ? Et quand un père prend une décision qui a le potentiel de changer la vie de son enfant, c’est supposé être pour le plus grand bien du petit, pas vrai ?

    Permettez-moi de douter… Au château, la réalité peut être tout autre, parce que je peux vous assurer une chose : entre la façon dont mon père imagine son idée et la façon dont je la reçois, il y a un MONDE !

    Voici comment ça se passe dans l’esprit de mon père…

    Il était une fois, dans une contrée fort lointaine, un royaume fabuleux et fantastique dans lequel vivaient le roi et la reine de Monoceros. Ils avaient quatre beaux enfants. À la naissance du prince Éric, tous les sujets du royaume les avaient chaudement félicités. En effet, quelle chance que leur premier enfant soit un garçon, un héritier fort et puissant qui serait un jour roi à son tour et perpétuerait les traditions de Monoceros.

    Ensuite était venue la princesse Célia, puis quelques années plus tard, les jumeaux Millium et William.

    Par une belle journée de fin d’été, le roi de Monoceros convoqua ses enfants dans le grand salon familial. Il ne faisait cela que lorsqu’il avait de longs discours sérieux à prononcer, pour donner des conseils, rappeler des traditions oubliées ou… radoter en racontant des anecdotes datant d’il y a plusieurs siècles.

    La reine était assise à ses côtés, l’air à la fois fier et soumis, comme toute bonne femme.

    — Mes chers enfants, comme vous le savez bien, le royaume de Monoceros est notre fierté à tous. Le respect des traditions nous a permis de nous rendre au XXIe siècle sans perdre trop de plumes, malgré les écarts de conduite de certains membres de la famille royale au fil des dernières générations.

    La reine camoufla avec peine un petit cri honteux. Elle baissa rapidement les yeux quand le roi, son mari, lui jeta un regard sévère. Les frasques rocambolesques d’un des frères de la reine avaient jadis bien fait jaser, avant sa disparition mystérieuse alors qu’il n’était qu’un adolescent. On ne prononçait jamais son nom, comme pour effacer son existence.

    Le roi soupira, sembla rassembler son courage, puis continua.

    — Je vous mentirais si je vous disais que tout baigne. Nous savons de source sûre que les sujets du royaume ne sont pas tous heureux. Il y a dissidence dans les rangs et il est permis de croire qu’une menace sérieuse pèse sur nous. La communication avec le peuple est plutôt cahoteuse, peut-être même en voie de s’éteindre. D’ailleurs…

    Le roi semblait vouloir se lancer dans une harangue interminable. Heureusement, la reine le ramena respectueusement à l’ordre d’une petite voix moutonne. Le roi reprit son discours.

    — Les enfants, nous avons décidé qu’il était temps de moderniser la monarchie. Nous allons nous rapprocher de nos sujets pour vivre plus près d’eux. Nous procéderons par étapes, avec quelques projets-pilotes qui se déploieront l’un après l’autre. Le premier, qui est d’une importance capitale, sera porté par la princesse Célia.

    Celle-ci ouvrit grand ses yeux émeraude, prête à se sacrifier pour sa famille, prête à tout pour protéger le royaume. Elle se jeta à ses pieds et lui dit, avec véhémence :

    — Dites-moi, père, comment puis-je servir le royaume ?

    Non, mais… nom d’une belette ! Balivernes et bouffonneries !

    Je crois que mon père est encore coincé quelque part au XVIIIe siècle ! Et vous, pensiez-vous vraiment que vous étiez pour lire un conte de fées à l’eau de rose ? Que vous allez assister à l’histoire d’une pôôôvre princesse sans ressources qui attendra pendant des siècles d’être sauvée par un séduisant prince, avec qui elle partira pour devenir une noble manufacture à bébés ? Que la dernière phrase du bouquin se lira comme suit : Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants…

    Ne-non ! Il n’en est pas question ! Il faut évoluer, que diable !

    On recommence. Voici MA version de l’histoire. Tout d’abord, les présentations. La princesse Célia, c’est moi. Ravie de faire connaissance !

    C’est beaucoup mieux comme ça, politesse oblige.

    Alors oui, le roi et la reine de Monoceros sont mes parents, mon frère aîné s’appelle Éric (lui, c’est un vrai petit prince, dans le sens que vous connaissez ; je vous en reparlerai) et j’ai deux jeunes frères (des jumeaux identiques), William et Millium. Oui, Millium. Vous avez bien lu. Moi aussi, je trouve ça ordinaire comme prénom.

    C’est vrai aussi que mon père nous a réunis pour nous parler de l’évolution obligée de la monarchie. Malgré son looooong discours méga ennuyeux, j’avoue que je suis d’accord sur le fond : il FAUT qu’on se modernise. Ça presse ! Se promener dans les rues à bord d’un carrosse doré en faisant d’insignifiants be-byes d’une main gantée à tout le monde qui se tient sur le trottoir avec un petit drapeau de la monarchie, c’est pas mal dépassé.

    Là où j’ai commencé à m’énerver (une princesse qui s’énerve… vous saviez que c’était possible ?), c’est quand il nous a annoncé, à travers sa barbe à la coupe impeccablement royale, que j’allais devenir l’idiote du village pour sauver le royaume. Ou est-ce l’idiote du royaume pour sauver le village ? Je ne sais plus…

    Bon, j’avoue qu’il n’a pas présenté son idée avec les mêmes mots que moi, mais vous saisissez le truc.

    Et contrairement à ce que le début de ce bouquin a pu tenter de vous faire croire, je n’ai pas du tout réagi comme une princesse docile, vêtue d’une majestueuse robe de dentelle ivoire et de taffetas rose avec des escarpins en satin.

    Oh que non ! J’ai plutôt rué dans les brancards comme un mustang qu’on aurait attaché à un poteau.

    Ben… respectueusement, quand même. J’ai beau bouillonner par en dedans, mon père, c’est tout de même le roi Cléridan IV de Monoceros. Mais mes yeux larguaient des éclairs quand j’ai appris ce qu’il voulait que je fasse. Du jamais vu ! Une grotesque farce ! Mon sang est royal, c’est vrai. Je suis une princesse, c’est vrai aussi. Peut-être un peu capricieuse et gâtée de temps à autre, je l’avoue. Mais là, Cléridan dépasse royalement (c’est le cas de le dire) les bornes !

    Je vous le jure, je l’ai fait répéter :

    — Tu veux que je fasse QUOI ?

    Sans broncher, il m’a répété la même ânerie :

    — Je veux que tu ailles à l’école avec les enfants du village.

    Voyez-vous ça ? ! Pour qui il se prend, le roi ? Bon, enfin… il est le roi, je le sais, mais quand même ! Moi, la princesse Célia de Monoceros, dite Lune-de-Cœur, aller à l’école ? Passer mes journées dans une vulgaire école de village ? Pour apprendre quoi ? Des imbécillités ? Des nouveautés qui fondent comme neige au soleil ? Pour me salir les mains en tenant des crayons, me meurtrir les genoux en jouant au drapeau durant la récréation… Que sais-je de la routine d’une école ?

    Pas la moindre chose, à part ce que j’ai lu dans des livres. Et j’entends bien ne jamais avoir à le découvrir. Ma vie est beaucoup trop occupée pour passer mes journées à apprendre mille et un trucs dont je n’aurai jamais besoin.

    Vous voulez connaître mon emploi du temps ? Le lundi, il y a le masque capillaire à l’eau de rose, les jeux dans le jardin du palais et les interminables essayages de robes pour tous les banquets du mois. C’est absolument horrible ! Se tenir droite comme une tige de bambou des heures de temps pendant que la couturière prend ses mesures, ce n’est rien de moins qu’une torture.

    Je pourrais bien vous détailler le reste de mon horaire, mais ça vous ennuierait.

    Pourtant, la nouvelle traumatisante ne s’arrête pas là ! Mon père a décidé que sa seule victime serait moi. Ni Éric, ni William, ni Millium ne vont subir le même sort.

    C’est là que j’ai crié à l’injustice. Haut et fort ! Et le match de tennis verbal entre mon père et moi a commencé.

    — Pourquoi les gars n’y vont pas ?

    — La réponse est dans ta question.

    — Hein ?

    — Répète ta question.

    — Pourquoi les gars n’y vont pas ?

    Silence dans le salon. Et mon père tambourine des doigts et hoche la tête en me fixant par en dessous, en attendant que ça clique.

    La raison m’apparaît cruellement. Je m’exclame de plus belle.

    — C’est parce que je suis une fille ? ! Tu me punis parce que je n’ai pas de pé…

    Mon père m’interrompt durement.

    — CÉLIA ! N’oublie pas à qui tu parles.

    Mon père a beau tolérer quelques-uns de mes éclats rebelles, je sais quand je suis sur le bord du précipice. Je lève les mains en signe de capitulation, comme pour m’excuser, et

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