LIGNES MUSICALES
n y accède par un jardin sur cour, composé d’herbes hautes et de graminées, qui a le charme d’un bout de prairie sauvage sur lequel s’ouvrent deux grandes portes-fenêtres. À l’intérieur, le petit espace, parfaitement optimisé par une première rénovation, cultive la rumeur d’avoir été la garçonnière ». Et poursuit, amusé, évoquant les mots du décorateur Charles de Beistegui : « » La formule, rappelant l’épisode du célèbre appartement réalisé par Le Corbusier que Beistegui mettra en scène à la mode néo - baroque de l’époque, en réponse à la sobriété moderniste. L’envie de décor, d’ornements deviendra aussi le destin de cet écrin moderne de la rue de Grenelle. En charge de revisiter les murs trop lisses, trop distants, le décorateur Alexandre Canton réécrit l’histoire de cette page trop blanche. Il aime le baroque du créateur Serge Roche, le classicisme poétique de l’architecte-décorateur Jean - Charles Moreux. Les années quarante, Jean Cocteau, le fantastique de Christian Bérard, le style palladien et les fresques murales l’inspirent. Partant du piano, la pièce maîtresse du projet et d’autres éléments préexistants, il prolonge l’inspiration de motifs XVIII sur les façades. De la rondeur des médaillons aux cadres des portes, d’un paravent en soie tendue fait sur mesure au choix du mobilier Directoire, partout la ligne dessine un jeu de graphisme et de perspectives augmentées par de grands miroirs déformants. L’aplat de feuilles d’argent sur toute la hauteur de certains murs complète l’illusion optique. Reflets, profondeur, reliefs structurent d’un trait l’intégralité de la pièce en repoussant les murs. Plus artistique, plus poétique, la magie reprend ses droits, l’imaginaire toute sa place. Prolongeant la légende des lieux, jouant sur les références et la fantaisie, le décorateur Alexandre Canton twiste l’histoire et les codes classiques avec style et esprit.
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