Les clubs de jazz Le swing made in NYC
Tous les géants du jazz sont passés par les clubs de New York.
genoux, doigts et têtes des spectateurs battent la mesure. Sur la petite estrade, le en costume-cravate est déjà en nage. Les yeux fermés par la concentration, veines du front enflées, joues gonflées, 15 musiciens envoient la gomme sur Unit 7, composé par Sam Jones. Puis le solo enragé du saxophone qui met la salle en transe s’élève. En habituée qui ne tient pas à dévoiler sa première fois, et puisque je ne sais pas siffler, j’applaudis comme tout le monde en cognant sur la table. Je souffle sur ma phalange. Sur scène, nettement plus classe, un musicien tapote doucement sa contrebasse en signe d’extase. C’est donc ça un orgasme collectif ! Et ça se passe au Village Vanguard, au Minton’s, au Birdland, au Smalls, tous ces clubs de jazz patinés – ou fraîchement ouverts – que l’on débusque à New York. Transi d’amour, profane ou non, le public y écoute cette musique qui a façonné la ville, qui l’a accompagnée dans son histoire, la laissant parfois même un peu groggy. Coincée sur une banquette occupée par trop d’auditeurs, perchée sur un tabouret de bar, assise de traviole sur une chaise des plus inconfortables, je fétichise, à ma façon, en tentant de recomposer mon jazz, depuis son existence précaire jusqu’aux légendes – nombreuses – qui l’entourent. Né à La Nouvelle-Orléans un peu avant le XX siècle, le ragtime aurait dû disparaître dans ce Sud profond. Mais voilà, il migre vers les
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