LE COVID–19 MONTRE QUE LA MACHINE ÉCONOMIQUE PEUT ÊTRE ARRÊTÉE. NOUS NE CHEVAUCHONS PAS UNE BÊTE INCONTRÔLABLE. DES CHANGEMENTS PROFONDS SONT POSSIBLES
«Arrêtez le monde, je voudrais descendre.» Quand le dramaturge René de Obaldia a écrit cette phrase, il la concevait comme un trait d’humour misanthrope. Or voici qu’aujourd’hui, alors qu’il a fêté ses 101 ans, l’écrivain toujours bien vivant voit en effet le monde s’arrêter. Littéralement et non plus littérairement.
Les villes sont désertes, les plus grands monuments, d’ordinaire entourés de foules, se livrent dans leur nudité, dépouillés de leur grouillante étoffe de touristes bariolés, surpris et comme outragés par cet abandon. Le Duomo de Milan n’est plus contemplé que par des pigeons affamés. LArc de Triomphe pleure les casoars et les fourragères. Il en viendrait presque à regretter l’attention que lui portaient naguère les gilets jaunes… Plus un être humain ne se penche sur les bassins du Taj Mahal. Big Ben ne sonne pour personne et les pyramides, sans perspective humaine, ne sont plus que de gros cailloux jetés sur un sol
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