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Nourrir mon Enfant intérieur: L'anti-régime d'une diététicienne épicurienne
Nourrir mon Enfant intérieur: L'anti-régime d'une diététicienne épicurienne
Nourrir mon Enfant intérieur: L'anti-régime d'une diététicienne épicurienne
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Nourrir mon Enfant intérieur: L'anti-régime d'une diététicienne épicurienne

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About this ebook

"Je sais très bien ce qu'il faut faire pour bien manger, pourquoi je n'y arrive pas ?". Grignotages, flemme de cuisiner, repas expédiés, kilos émotionnels... Si notre Enfant intérieur était derrière tout cela ?
Souvent rabroué et abandonné, parce qu'il faut "être fort", "avoir de la volonté", l'Enfant intérieur, coeur de nos émotions, de nos besoins fondamentaux, de nos envies, peut générer des comportements compulsifs, où nous ne comprenons pas ce qui nous arrive : "C'est plus fort que moi !".
Avec humour et tendresse, une diététicienne épicurienne vous livre le fruit d'années d'expériences avec ses patients.
La Thérapie de l'Enfant intérieur permet d'écouter les parts de nous que nous négligeons, faute d'avoir appris à en prendre soin. Elle vise à nous reparenter. Associée à une approche comportementale de la diététique, elle permet de déjouer les ressorts qui nous poussent dans les comportements à l'origine de nos prises de poids.
Grâce à ce livre riche d'exemples vécus et d'exercices pratiques à expérimenter au quotidien, apprenez à instaurer un dialogue constructif avec votre Enfant intérieur. Libérez-vous des compulsions, adoptez de nouveaux comportements alimentaires et trouvez enfin l'équilibre auquel vous aspirez.
Une aventure unique, dont les effets positifs rayonneront dans tous les domaines de votre vie.
LanguageFrançais
Release dateApr 6, 2020
ISBN9782322214013
Nourrir mon Enfant intérieur: L'anti-régime d'une diététicienne épicurienne
Author

Anne Claude

Anne CLAUDE est diététicienne comportementaliste. Son approche s'intéresse à tout ce qui se joue dans notre relation à la nourriture : besoins nutritionnels, mais aussi sensoriels, émotionnels et symboliques. Elle partage son temps entre consultations, émissions radio, animation de son blog (www.mangeurs-libres.fr) et ateliers de cuisine saine et gourmande, où elle transmet savoirs et savoir-faire avec la jubilation des Mangeurs libres !

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    Nourrir mon Enfant intérieur - Anne Claude

    poids.

    CHAPITRE 1

    A la rencontre de l’Enfant intérieur

    D’où vient l’Enfant intérieur ?

    Le concept d’Enfant intérieur apparaît pour la première fois dans les travaux du psychiatre Carl Gustav JUNG¹. Sous la forme de l’archétype de l’enfant divin, il désigne la part de nous qui conserve un fonctionnement d’enfant. Le concept sera ensuite repris dans de nombreuses approches psychologiques. Dans les années 60, le Dr Éric BERNE² l’intègre à un modèle de la construction de notre personnalité, nommé les États du moi. Il distingue trois structures : Parent, Adulte et Enfant. Mais il existe différentes manières de dissocier les acteurs de notre dialogue intérieur : en Thérapie de l’Attachement Intérieur, le Dr Margaret PAUL distingue seulement deux états, un enfant et un adulte, tandis qu’Isabelle PADOVANI³ évoque de « multiples aspects intérieurs » sans limite de nombre. La Thérapie de l’Enfant intérieur, enseignée par Sylvie DEPLANTE-COTTET⁴, s’appuie sur un schéma en trois fonctions – Parent, Adulte, Enfant – sur lesquelles mon approche s’articule.

    Sur le plan neurologique, cette structuration est parlante. Notre cerveau comporte différentes strates ou zones fonctionnelles, que nous pouvons schématiser ainsi :

    le cerveau archaïque, strate la plus profonde, qui gère ce qui a trait à la survie et aux réflexes conditionnés,

    le cerveau limbique, cerveau des émotions,

    le néocortex, siège du rationnel, de la logique.

    Les 3 cerveaux :

    Cerveau reptilien

    Cerveau limbique

    Néocortex

    Vue : coupe profil droit

    A la naissance, seules les parties qui gèrent survie et émotions sont fonctionnelles : nous sommes à l’état d’Enfant. C’est depuis cet état que nous réagissons à la satisfaction ou à l’insatisfaction de nos besoins : stress et pleurs quand nous avons faim ou soif, sommes épuisé ou avons besoin de libérer les tensions ; joie et gazouillis quand nos besoins sont nourris…

    Durant la croissance, le néocortex se développe, pour achever sa pleine maturité aux alentours de 25 ans. Une structure particulière, le cortex préfrontal, est alors en pleine capacité de jouer son rôle de régulateur des émotions. C’est lui qui nous permet notamment de prendre du recul sur ce que nous éprouvons⁵.

    Nos états de Parent et d’Adulte quant à eux se développent progressivement. Ils s’enrichissent de notre expérience, et nous permettent d’agir de manière autonome et autodisciplinée selon nos valeurs.

    Cependant, les cerveaux archaïque et limbique, eux, restent les mêmes : de tout temps, leur fonction est de veiller à la satisfaction de nos besoins pour notre survie. Ils sont toujours les premiers à traiter les informations que nous percevons, et à réagir. Ainsi notre Enfant intérieur ne grandit pas : même lorsque nous sommes adulte, nous éprouvons des émotions comme un enfant de 6 ans, et c’est normal. C’est un non-sens de demander à notre Enfant intérieur de grandir : de même que notre oreille ne peut devenir un œil, nos cerveaux archaïque et limbique ne peuvent devenir du néocortex !

    Alors allons à la rencontre de notre Enfant, de notre Parent et de notre Adulte intérieur, pour mieux les connaître, mieux les aimer et mieux les vivre.

    Mon Enfant intérieur

    Depuis notre état d’Enfant, nous éprouvons des besoins : besoins physiques, dont les besoins alimentaires font partie, et besoins psychiques, comme nos besoins de convivialité et de partage. En corrélation, nous ressentons des émotions, dont la fonction est de nous renseigner sur leur degré de satisfaction : joie, apaisement, plaisir quand un besoin est satisfait ; contrariété, sensation de vide, impatience ou dégoût, quand il ne l’est pas.

    C’est par des sensations physiques, en lien avec nos besoins et émotions, que notre Enfant s’exprime⁶. Nos sens sont notre portail d’accès à ce qui se passe autour de nous, et aussi en nous : goût, odorat, toucher, vue, ouïe, et intéroception (c’est-à-dire la perception de nos états internes). Les sensations perçues nous renseignent sur notre état physiologique et sur notre environnement. Comme un tableau de bord de nos ressources, qui indiquerait nos manques et nos déséquilibres, ils nous permettent d’agir de manière informée. Parfois même sans que nous ayons totalement conscience de ce qui nous a aiguillé, inspiré. Ce sont nos bons sens.

    Distinguons deux natures d’Enfant intérieur :

    l’Enfant libre, spontané, directement connecté à ses besoins authentiques et fondamentaux,

    l’Enfant adapté, qui s’est construit progressivement, en interaction avec son entourage et son environnement. Deux Enfants adaptés cohabitent en nous : un Enfant adapté Rebelle et un Enfant adapté Soumis.

    L’Enfant Soumis est cette part de nous qui nous permet de respecter les limites de vitesse et nous arrêter au feu rouge, de payer nos achats avant de sortir du magasin, de dire « s’il vous plaît » et « merci » selon les codes de politesse en vigueur. Il nous permet de nous adapter aux règles de la société où nous vivons (lois, bienséance…), pour notre sécurité et notre intégration dans le groupe.

    Parallèlement, réalisant que certaines règles peuvent être incohérentes ou inadaptées à nos besoins, notre Enfant Rebelle s’est développé : c’est lui qui nous pousse à traverser hors d’un passage piéton quand le prochain se trouve à 200 m et qu’il n’y a pas de voiture à l’horizon ; lui qui nous permet de laisser passer la personne pressée et qui n’a que deux articles, bien que nous soyons arrivé en premier à la caisse du magasin ; encore lui qui nous pousse à dire non quand un chef nous demande de travailler une fois de plus un jour férié alors que nous avons à cœur d’être en famille… Notre Enfant Rebelle est utile lui aussi, il nous aide à respecter nos limites et nos besoins.

    Les parts Enfants de nous fournissent des informations précieuses et permettent notre bon fonctionnement, à condition d’être écoutées et prises en compte par un Parent intérieur. Livrées à elles-mêmes, elles peuvent nous faire agir de manière impulsive, immature, et mettre à mal nos besoins sociaux, vitaux... Quand notre Enfant se perd dans son imaginaire et ses suppositions⁷, qu’il est en prise avec des croyances⁸, de la pensée magique⁹, des injonctions ou des habitudes¹⁰, nous pouvons agir en décalage voire en opposition avec nos besoins, et adopter des comportements dysfonctionnels¹¹.

    Nous pouvons appeler le répertoire de nos croyances et de nos schémas le Mental. Alimenté d’idées issues de notre expérience ou transmises par notre entourage, le Mental est comme une nuée de pensées brutes et décontextualisées. Aussi avons-nous besoin de prendre du recul à leur égard, pour éviter d’agir impulsivement. Cette prise de recul est difficile pour notre Enfant, chez qui le Mental peut activer des émotions intenses, et dont l’imagination puissante peut faire oublier la réalité. Quand notre Enfant est « hameçonné » par le Mental, c’est à notre Parent d’accueillir ses émotions. Notre Adulte considérera les choses avec objectivité, dans le contexte présent, pour nous éviter de jouer des scenarios dysfonctionnels.

    Or, quand elles nous ont été transmises par des figures d’autorité, les pensées émanant du Mental peuvent prendre l’allure d’un pseudo Parent intérieur : observons ces pensées qui, lorsqu’elles nous traversent l’esprit, sont dites sur un ton professoral, autoritaire ou militaire, prennent l’allure d’un Sage, d’un chef ou d’un savant… Autant d’images impressionnantes pour notre Enfant intérieur, et propres à activer son stress. Quand notre vrai Parent intérieur s’adresse à nous, que nos valeurs guident nos choix et nos actes, notre Enfant ressent plus d’apaisement, ses émotions baissent d’intensité.

    J’ai fait une expérience d’hésitation entre m’adapter à des injonctions (obéissance au Mental) et écouter mon intuition (besoins authentiques de mon Enfant intérieur). Celle-ci m’a particulièrement marquée : je sortais tout juste d’un rhume carabiné qui m’avait affaiblie durant plusieurs jours, et je bénéficiais d’une journée libre chez moi. Une amie m’a contactée pour l’accompagner en balade, et j’ai pu observer en moi un dialogue à multiples voix :

    la première voix m’a dit : « J’aime me promener en forêt et ça me fait du bien »,

    la seconde a répondu : « Oui, mais là je ne le sens pas, ça me fait non… »,

    la troisième : « Je sors de plusieurs jours de grand affaiblissement, peut-être un repos total aujourd’hui serait-il nécessaire pour m’assurer d’être totalement guérie ? »,

    la quatrième : « Tu vas passer pour une chochotte ! Il fait un temps magnifique, tu es remise, ne fais pas ta paresseuse et bouge-toi ! ».

    J’ai entendu chacune des voix, et finalement choisi de me mettre un coup de pied au derrière pour obéir à la quatrième. Nous avons fait une randonnée de deux heures, avec un dénivelé modérément important. Le temps était splendide, je me suis sentie plutôt confortable tout du long, et me suis régalée de panoramas et de parfums de forêt ! Je me suis réjouie à mon retour à la maison de m’être fait un peu violence pour goûter à cette expérience agréable. Et le lendemain, je suis restée clouée au lit, dans un état de faiblesse que je n’avais jamais connu ! J’ai pu me lever pour une brève toilette, et dû m’aliter de nouveau parce que je ne tenais plus debout. Pour couronner le tout, je me suis forcée à me rendre à une invitation afin de ne pas vexer nos hôtes, pour finalement devoir écourter mon séjour, de sorte que la personne qui nous recevait s’est tout de même froissée… Quelle leçon ! J’avais choisi d’écouter le précepte qui m’humiliait et me faisait violence plutôt que de prendre en compte mon intuition. C’est mon Enfant libre qui a tout d’abord exprimé sa joie à la perspective d’une balade avec une amie, puis qui s’est ravisé au contact d’un ressenti profond. C’est mon Enfant Soumise qui a obéi au Mental et s’est fait violence pour y aller malgré les signes. Le troisième acteur était l’Adulte, qui a analysé la situation selon les informations disponibles et son expérience. Mais le grand absent était mon Parent. Il ne s’est pas saisi des informations des deux précédents et n’a pas pu décider d’une action qui protège, par exemple ne pas y aller ou y aller à condition de...

    Depuis cette douloureuse expérience, je suis particulièrement attentive aux petits signes de « ça me fait non », et je mobilise mon Parent intérieur. Une fois la situation observée, je mène l’enquête en interrogeant mon Enfant : « Qu’y a-t-il ? De quoi as-tu besoin ? ». Les expériences que je vis sont clairement plus sereines quand mon Parent intérieur se penche avec bienveillance vers la Petite Moi.

    Mon Parent intérieur

    Depuis notre état de Parent, nous sommes en mesure de prendre soin de nous en étant attentif à nos besoins, et en faisant ce qu’il faut pour y répondre. Mais le soin consiste aussi à nous poser des limites, des cadres pour notre bien.

    Nous pouvons envisager deux Parents intérieurs :

    l’un Nourricier qui accueille, rassure, encourage, soutient ;

    l’autre Normatif, qui cadre, donne des limites pour notre bien et notre sécurité.

    Côté comportement alimentaire, lorsque nous avons faim, le Parent Nourricier cuisine un petit plat à notre goût et prend le temps de savourer. Quant au Parent normatif, il dira : « Mieux vaut ne pas grignoter maintenant, je vais me couper l’appétit pour le soir alors que c’est important pour moi de profiter de cette sortie prévue au restaurant ».

    Notre Parent intérieur est le gardien de ce qui est important pour nous, de nos valeurs. Quand elles guident nos actions, nous nous sentons aligné, « droit dans nos bottes ». La connexion à nos valeurs permet de mobiliser le courage d’agir malgré les difficultés, la fatigue, la souffrance. On oppose le courage à la lâcheté. Celle-ci est définie comme un excès de passivité, une forme d’inertie, une abdication devant l’effort. Or des études récentes en neurosciences indiquent que notre cerveau est conçu pour « le moindre effort ». En effet, « quand l'accès à la nourriture devenait difficile, les comportements sédentaires permettaient de sauvegarder l'énergie qui s'avérait décisive pour la survie. »¹² Notre instinct nous pousse naturellement à éviter les difficultés. On peut dire de notre Enfant intérieur qu’il est naturellement paresseux face à l’effort. Nous avons donc besoin de notre Parent pour mobiliser notre courage, et dépasser cet instinct, quand cela compte pour nous.

    Certaines définitions du courage l’opposent à la peur. La réalité est nuancée : il ne s’agit pas de s’opposer mais de faire avec. Ignorer la peur, c’est agir avec témérité, comme une tête-brûlée, sans tenir compte des signaux de notre Enfant intérieur. Notre Parent agit avec courage quand il prend en compte l’Enfant, et choisit d’agir malgré sa peur. La peur nous donne l’intuition de ralentir pour agir avec prudence¹³. Ainsi nous pouvons prendre le temps d’évaluer objectivement la situation, avant de finalement faire ce qui compte pour nous.

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