Charmé par le Viking: Romance paranormale: Son Amour Viking, #1

Charmé par le Viking

Romance paranormale

AJ Tipton

Traduction par

Serge Vallée

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This book is for sale to adult audiences only. It contains substantial sexually explicit scenes and graphic language which may be considered offensive by some readers.

This is a work of fiction. All characters, names, places and incidents appearing in this work are fictitious. Any resemblance to real persons, living or dead, organizations, events or locales is purely coincidental.

All sexually active characters in this work are 18 years of age or older.

Cover art photos provided by abdominal_96, depositphotos and Shutterstock

Sigvard Tandoh sourit à son reflet sur la vitre de son Aston Martin – une DB5 de 1964 – et prit un moment pour remettre sa cravate droite avant d’entrer. Ses longs cheveux blonds tombaient en cascade derrière lui, raides comme des épingles. C’était le seul vestige de son ascendance viking et il ne supportait pas la pensée de les couper, même après un millier d’années. Sigvard venait voir sa meilleure copine, après tout, et il lui devait au moins la faveur d’être aussi beau que possible. Il adressa un clin d’œil à son reflet. Au moins, je suis encore mignon , pensa-t-il.

Il espérait juste qu’elle ne lui tiendrait pas rigueur du fait que sa dernière visite remontait à plus de vingt ans.

Une bouffée de vent balaya le parking presque vide et Sigvard prit une profonde inspiration pour calmer ses nerfs.

« Sig ! » La voix réjouie de Ruby Wallace jaillit de son fauteuil-roulant – un vrai trône – quand Sigvard pénétra à grands pas dans la grande salle de la résidence médicalisée Toujours vaillant. La forte odeur d’antiseptiques ne faisait que renforcer le côté hôpital de l’endroit ; les murs étaient d’un beige maladif, couverts de reproductions bon marché aux cadres poussiéreux ; et le sol carrelé de blanc fit penser Sigvard à des toilettes publiques. Pour la vingtième fois, il regretta que Ruby n’ait pas accepté son offre de la placer dans une suite de luxe, avec une infirmière privée, mais sa vieille amie était plus têtue qu’une mule.

La nervosité qu’il avait tenté de réfréner s’évapora finalement quand leurs yeux se croisèrent et qu’il vit le visage de Ruby s’illuminer.

A quatre-vingt-dix-neuf ans, Ruby était encore un bourreau d’énergie. C’était toujours la mignonne au caractère bien trempé qui s’était liée d’amitié avec un viking solitaire, presque quatre-vingts ans plus tôt. Elle portait un haut étonnant, aux motifs dorés, avec une jupe noire qui lui descendait au genou. Et ses cheveux formaient un admirable halo de boucles naturelles, dont le gris était souligné de mèches de pur blanc.

« Tu as grande allure, ma chérie. » Sigvard se pencha pour embrasser Ruby et posa un baiser sur sa joue lisse et acajou, puis prit place à son côté. « Comment va ma centenaire préférée ? »

Ruby lui donna une tape sur le bras. « Mon anniversaire n’est pas avant l’hiver prochain ! Ne t’amuse pas à me vieillir prématurément. » Son ton était sévère mais ses yeux brillaient de la même malice que lors de leur première rencontre. « Nous ne pouvons pas tous ignorer les années, comme toi. Je suis tellement jalouse que je pourrais te gifler. »

Sigvard se força à sourire. Il y avait des avantages à avoir été maudit par une sorcière en colère : il était prisonnier dans le corps de ses vingt-cinq ans, incapable de vieillir ou de mourir de mort naturelle. Si seulement l’histoire s’arrêtait là. Depuis des centaines d’années, Sigvard voyait ses amis et ses amants vieillir et disparaître, l’abandonnant derrière eux. Quand cela devenait trop difficile à supporter, il se coupait généralement du monde, craignant de s’approcher de qui que ce soit.

Des décennies plus tôt, Ruby, une danseuse épatante dont la gentillesse ne le cédait qu’à son obstination, l’avait contraint à renouer avec le monde. Les quatre-vingts dernières années avaient été les meilleures de l’existence de Sigvard et c’est à elle qu’il devait tout son succès. Voir Ruby si frêle lui crevait le cœur.

Le temps vient pour chacun d’eux, pensa-t-il non sans une certaine dose de jalousie. Qu’est-ce que je vais faire sans elle ?

Les fenêtres frémirent dans leur cadre et ce bruit le tira brusquement de ses réflexions craintives.

« Sigvard ! » Elle prit sa main, jeta un coup d’œil entendu vers la fenêtre puis ramena ses yeux sur lui. « J’ai lu un article dans le journal sur ce grand gala que tu as organisé. » Son ton chaud et admiratif était le même que dans ses souvenirs, celui qu’elle employait toutes ces années plus tôt pour apaiser ses peurs et faire retomber la tempête. « J’espère que tu n’as pas l’intention de faire quelque chose d’aussi criard pour mon anniversaire. » Elle eut un tut-tut de désapprobation. « On dit que tu as failli faire s’effondrer la salle de bal avec cet énorme bassin. »

Sigvard rit. « Et où voulais-tu que je mette les nageurs synchronisés ? » Il se tapota le front. « Un peu de jugeotte, Rubes. Par ailleurs, que serait une soirée Sigvard Tandoh sans spectacle ? » Il n’avait que le temps à tuer et il se refusait à descendre en-dessous de la catégorie « époustouflant ».

« Une bonne soirée n’a pas besoin de spectacle, Sig. Juste que les gens passent un bon moment.

– C’est la même chose. » La désapprobation de Ruby entamait quelque peu la confiance de Sigvard – c’était elle, après tout, qui lui avait suggéré de tenter sa chance dans l’événementiel. Les journaux n’avaient imprimé que des louanges éclatantes au sujet de la soirée, cependant : il devait bien faire quelque chose correctement.

« Non. Mais je devine que je ne vais pas réussir à te convaincre. Des nageurs synchronisés. » Elle essayait de sembler désapprobatrice, mais ne parvint pas tout à fait à empêcher un sourire de se dessiner au coin de ses lèvres. « Ça devait être quelque chose à voir.

– Tu aurais pu voir ça de tes propres yeux, si tu avais accepté une de mes invitations, pour une fois, lui répondit Sigvard en feignant la fâcherie. Je t’ai placée sur la liste pour certains des événements les plus exclusifs de la planète et tu préfères rester sur ton siège à tricoter. »

Ruby leva la main comme pour lui mettre un coup sur le bras. « Tu insultes mon groupe de tricot à tes risques et périls, vieil homme », le menaça-t-elle avec un large sourire. Sigvard partit dans un éclat de rire – le rire le plus satisfaisant qu’il ait connu depuis bien longtemps. Il avait vraiment besoin de rendre visite à Ruby plus souvent.

« Tout va bien, Mamie ? » demanda un homme depuis le seuil de la pièce, avec un peu d’inquiétude. Il venait apporter des cupcakes au bureau des infirmières. Un poil plus grand que Sigvard et son mètre quatre-vingts de carrure, il avait une belle peau brun profond, la tête rasée de près et de beaux cils. Il était vêtu de façon assez classique – jeans et chemise à boutons couleur de ciel clair. Ses vêtements n’étaient pas moulants, mais ils laissaient deviner juste assez de muscles pour envoyer les pensées de Sigvard sous la ceinture.

« Ruby, qui donc avons-nous là ? Sigvard dressa les sourcils en indiquant le délicieux garçon qui s’avançait vers eux.

– Je connais ce regard », gloussa-t-elle.

Sigvard gardait les yeux sur le grand verre d’eau qui s’avançait vers leur côté de la pièce, en contournant résidents et visiteurs.

« Il est presque aussi splendide que Jacob », dit Sigvard. Quelque chose dans la façon dont se mouvait cet homme lui rappelait ces soirées dansantes, dans les années 1940, où la chaleur qui se dégageait de Ruby et de son mari, Jacob, reléguait tous les couples dans l’ombre, dans un rayon de dix mètres.

Ruby rit en triturant l’anneau de mariage qui pendait sur une chaîne, à son cou. « Michael fait ça tout naturellement. » Elle suivit les progrès du nouveau venu, avec quelque chose de pensif dans le regard.

« Ce monsieur t’embête ? » demanda l’homme.

Même sa voix est splendide, pensa Sigvard. Sa profonde voix de basse résonna à travers son corps entier, allumant chacun de ses nerfs comme une étincelle. Il ne pouvait pas se rappeler la dernière fois où cela était arrivé.

Ruby gloussa. « Oui. Mais je suis habituée. » Elle tapota une chaise de son autre côté pour inviter l’homme à s’asseoir. « Voici mon cher et vieil ami, Sigvard Tandoh. Sigvard, voici mon petit-fils, Michael Wallace. »

Sigvard n’aurait pas su dire si c’était sa seule imagination mais il eut l’impression que Michael avait posé un regard furtif et curieux sur lui avant de lui offrir une brève poignée de mains. La main de Michael était ferme