Les Fables: Livre I à IV
Description
La fable, cette " chose légère ", est pour lui l'univers. Elle est tour à tour récit, comédie, farce, fabliau, féerie. Le fabuliste devient enchanteur et sorcier, inventeur d'un opéra où hommes, animaux et nature sont observés par un poète incomparable de malice et de sagesse.
Rien n'égale non plus son naturel, son rythme, sa musique, sa tendresse, sa souveraine liberté. Son sourire et sa légèreté atteignent le comble de l'art et relèvent bien du miracle.
À propos de l'auteur
Jean de La Fontaine, né le 8 juillet 1621 à Château-Thierry et mort le 13 avril 1695 à Paris, est un poète français de grande renommée, principalement pour ses Fables et dans une moindre mesure pour ses contes.
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Livres associé
Jean de La Fontaine, un écrivain aux mille et une facettes: Des Fables aux Contes, l’itinéraire d’une œuvre vaste et variée de Marie Piette Évaluation : 0 sur 5 étoiles
Aperçu du livre
Les Fables - Jean de La Fontaine
Les Fables
Les Fables
Livre premier
La Cigale et la Fourmi
Le Corbeau et le Renard
La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf
Les deux Mulets
Le Loup et le Chien
La Génisse, la Chèvre, et la Brebis en société avec le Lion
La Besace
L’Hirondelle et les petits Oiseaux
Le Rat de ville et le Rat des champs
Le Loup et l’Agneau
L’Homme et son Image
Le Dragon à plusieurs têtes et le Dragon à plusieurs queues
Les voleurs et l’Âne
Simonide préservé par les Dieux
La Mort et le Malheureux
La Mort et le Bûcheron
L’Homme entre deux âges et ses deux Maîtresses
Le Renard et la Cigogne
L’Enfant et le Maître d’école
Le Coq et la Perle
Les Frelons et les Mouches à miel
Le Chêne et le Roseau
Livre deuxième
Contre ceux qui ont le goût difficile
Conseil tenu par les Rats
Le Loup plaidant contre le Renard par-devant le Singe
Les deux Taureaux et une Grenouille
La Chauve-souris et les deux Belettes
L’Oiseau blessé d’une flèche
La Lice et sa compagne
L’Aigle et l’Escarbot
Le Lion et le Moucheron
L’Âne chargé d’éponges et l’Âne chargé de sel
Le Lion et le Rat
La Colombe et la Fourmi
L’Astrologue qui se laisse tomber dans un puits
Le Lièvre et les Grenouilles
Le Coq et le Renard
Le Corbeau voulant imiter l’Aigle
Le Paon se plaignant à Junon
La Chatte métamorphosée en Femme
Le Lion et l’Âne chassant
Testament expliqué par Ésope
Livre troisième
Le Meunier, son Fils, et l’Âne
Les Membres et l’Estomac
Le Loup devenu Berger
Les Grenouilles qui demandent un Roi
Le Renard et le Bouc
L’Aigle, la Laie, et la Chatte
L’Ivrogne et sa Femme
La Goutte et l’Araignée
Le Loup et la Cigogne
Le Lion abattu par l’homme
Le Renard et les Raisins
Le Cygne et le Cuisinier
Les Loups et les Brebis
Le Lion devenu vieux
Philomèle et Progné
La Femme noyée
La Belette entrée dans un grenier
Le Chat et un vieux Rat
Livre quatrième
Le Lion amoureux
Le Berger et la Mer
La Mouche et la Fourmi
Le Jardinier et son Seigneur
L’Âne et le petit Chien
Le Combat des Rats et des Belettes
Le Singe et le Dauphin
L’Homme et l’Idole de bois
Le Geai paré des plumes du Paon
Le Chameau et les Bâtons flottants
La Grenouille et le Rat
Tribut envoyé par les animaux à Alexandre
Le Cheval s’étant voulu venger du Cerf
Le Renard et le Buste
Le Loup, la Chèvre et le Chevreau
Le Loup, la Mère et l’Enfant
Parole de Socrate
Le Vieillard et ses Enfants
L’Oracle et l’Impie
L’Avare qui a perdu son trésor
L’Oeil du Maître
L’Alouette et ses Petits, avec le maître d’un champ
Page de copyright
Les Fables
Jean de La Fontaine
Livre premier
La Cigale et la Fourmi
La Cigale, ayant chanté
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu’à la saison nouvelle
« Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l’août, foi d’animal,
Intérêt et principal. »
La Fourmi n’est pas prêteuse ;
C’est là son moindre défaut.
« Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
– Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
– Vous chantiez ? j’en suis fort aise :
Eh bien ! dansez maintenant. »
Le Corbeau et le Renard
Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l’odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
« Hé ! bonjour, monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. »
À ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s’en saisit, et dit : « Mon bon monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l’écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. »
Le Corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf
Une Grenouille vit un Bœuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle, qui n’était pas grosse en tout comme un œuf,
Envieuse, s’étend, et s’enfle et se travaille,
Pour égaler l’animal en grosseur ;
Disant : « Regardez bien, ma sœur ;
Est-ce assez ? dites-moi ; n’y suis-je point encore ?
– Nenni. – M’y voici donc ? – Point du tout. – M’y voilà ?
– Vous n’en approchez point. » La chétive pécore
S’enfla si bien qu’elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
Tout petit prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages.
Les deux Mulets
Deux Mulets cheminaient, l’un d’avoine chargé,
L’autre portant l’argent de la gabelle.
Celui-ci, glorieux d’une charge si belle,
N’eût voulu pour beaucoup en être soulagé.
Il marchait d’un pas relevé,
Et faisait sonner sa sonnette ;
Quand, l’ennemi se présentant,
Comme il en voulait à l’argent,
Sur le Mulet du fisc une troupe se jette,
Le saisit au frein et l’arrête.
Le mulet, en se défendant,
Se sent percé de coups ; il gémit, il soupire.
« Est-ce donc là, dit-il, ce qu’on m’avait promis ?
Ce Mulet qui me suit du danger se retire ;
Et moi j’y tombe et je péris !
– Ami, lui dit son camarade,
Il n’est pas toujours bon d’avoir un haut emploi :
Si tu n’avais servi qu’un meunier, comme moi,
Tu ne serais pas si malade. »
Le Loup et le Chien
Un Loup n’avait que les os et la peau,
Tant les chiens faisaient bonne garde.
Ce Loup rencontre un Dogue aussi